Les prévisionnistes des consommations de pétrole réajustent à la hausse leur diagnostic pour…2010

 L’opacité sur les consommations mondiales de pétrole ne s’estompe toujours pas. Il est toujours difficile à la sortie des raffineries de faire la part du feu, pays par pays, entre consommation réelle, mise en stock spéculative ou stocks flottants plus ou moins anonymes, sans oublier la part des biocarburants devenue non négligeable et abusivement assimilée à un dérivé du pétrole. Alors les grandes agences de prévision ne savent toujours pas quelles vont être les consommations de produits raffinés pour…2010. Elles n’en auront une bonne connaissance que vers la mi-2011. Faute de transparence et en raison de ces incertitudes, ces Agences appliquent donc une politique d’actualisation mensuelle de leurs chiffres de façon tout à fait décontractée, faisant passer leur ignorance pour des sursauts ou des inflexions économiques. Les marchés vaccinés de longue date contre ces chiffres incertains, ne tiennent plus compte de ces annonces. Les variations du dollar ont depuis longtemps pris le pas sur les variations de la demande en produits pétroliers et sur les stocks pour déterminer les cours du pétrole. Paradoxalement, en raison du contango du marché à terme, où les prix s’évaluent avec l’allongement de l’échéance, un accroissement des stocks physiques indique une position spéculative à la hausse des opérateurs et non un excédent physique involontaire de produit. C’est ainsi que les stocks américains de produits raffinés sont actuellement à leurs plus hauts historiques à 775 millions de barils dans un marché dont les prix sont en hausse.

FIG. Pour être un prévisionniste respecté, changez votre prévision tous les mois!

Previsions-pétrole-2010

Les trois Agences surprises par la consommation soutenue en produits pétroliers dans l’OCDE viennent de revoir à la hausse leurs prévisions pour 2010. L’IEA majore sa prévision de 150 mille barils/jour, l’EIA américaine accroît la sienne de 300 mille barils/jour et l’OPEC participe pour 200 mille barils/jour (FIG.). Compte tenu de ces diverses prévisions il est possible de pronostiquer pour cette année une consommation de produits sortant des raffineries en hausse de 2 millions de barils/jour environ par rapport à 2009, ramenant ainsi les consommations au niveau de celles de 2007 (86,3 million de barils/jour).

Mais pour mesurer l’impact réel de cette demande supplémentaire sur les appels en pétrole brut, il faut défalquer les 750 mille barils/jour de biocarburants produits en plus en 2010 par rapport à 2007 (1.79 – 1,04 million de baril/jour) et les gains de rendements des raffineries qui tendent à produire plus de produits raffinés avec les fonds de barils. Cela revient grossièrement à diviser par deux l’appel réel de pétrole brut qui va donc être inférieur à celui de 2007.

Le 14 Novembre 2010

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