General Motors jette l’éponge sur les Piles à Combustible

Gmboblutz_2                         L’aventure des Piles à Combustibles qui a connu depuis des décennies des hauts et des bas et qui a fait dépenser bien des milliards de dollars, de Yens et d’euros, semble aborder une période de basses eaux. Un de ses plus grands adeptes industriels, General Motors, semble avoir jeté l’éponge si l’on en croit le Wall Street Journal du 5 Mars 2008. En effet, Bob Lutz, le VP de General Motors, aurait déclaré au Salon de Genève, constatant les progrès réalisés dans les batteries au Lithium: « Quand vous obtenez 300 miles (d’autonomie) avec du Lithium-Ion vous devez vous poser la question: pourquoi demander une Pile à Combustible? « . De plus il a affirmé que les coûts étaient un vrai problème: « Nous ne sommes nulle part sur la courbe des coûts ». On le sait GM s’est in extremis allié comme fournisseur de systèmes batteries Hitachi Vehicle Energy, second couteau dans les batteries au Japon, mais possédant une maison mère puissante. Le Président de Toyota, Watanabe, qui a compris depuis longtemps que la PAC était une fausse piste et qui galope loin devant ses concurrents, depuis des années, avec les batteries, a ironiquement reconnu que les prix et le manque d’infrastructures de distribution d’Hydrogène ne permettaient pas d’envisager une utilisation de masse des PACs d’ici à dix ans au moins.

           Il reste un dernier aficionado pour les Fuel-Cells c’est Daimler qui va se retrouver tout nu, sans allié fournisseur du système batterie. Les mauvais choix technologiques sont sens pitié dans l’industrie.

            Tout cela ressemble à un nouvel enterrement des Piles à Combustibles. Dans les années 60 elles devaient remplacer le pétrole, elles furent enterrées dans les années 70. Nul doute qu’elles reviendront un jour sur le devant de la scène.

Commentaires

2 réponses à “General Motors jette l’éponge sur les Piles à Combustible”

  1. Avatar de Emile
    Emile

    Les piles à combustibles ne sont qu’un petit bout du problème. Le gros morceau, c’est la production d’hydrogène (et accessoirement les problèmes de réservoir pour l’hydrogène liquide ou compressé à 350/700 atmosphères).
    Pour avoir une petite idée, rien ne vaut cet extrait:
     » Selon le rapport 2005 sur l’uranium de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), l’utilisation de l’hydrogène pour remplacer le carburant des véhicules à moteur aux Etats-Unis nécessiterait 136 millions de tonnes d’hydrogène chaque année. La production de cet hydrogène par électrolyse, à raison de 52.000 kWh par tonne d’hydrogène, demanderait 7.100 TWh (téra Watt heure, milliards de kWh) chaque année pour les transports. Cela entraînerait une consommation supplémentaire de 145.000 tonnes d’uranium par an, alors que la consommation mondiale actuelle est de 67.000 tonnes et celle des Etats-Unis de 17.600 tonnes.
    Cela représente neuf fois la production d’électricité nucléaire aux Etats-Unis (787 TWh en 2006 avec une capacité installée de 99 GWe net). La construction de 900 réacteurs de 1.000 MWe serait nécessaire pour satisfaire cette demande d’hydrogène. Avec une autre technologie, non disponible avant 2030, l’AIEA (IAEA) indique 560 réacteurs spécialisés (procédé thermo-chimique à haute température) pour produire l’hydrogène.
    Comme on le voit, sans même parler de l’énergie considérable nécessaire au stockage (compression ou liquéfaction) et à la distribution, cette idée de carburant hydrogène est illusoire, au niveau d’un pays comme au niveau mondial.  »
    Extrait issu de cet article : Pénurie et fin progressive de l’uranium dont une partie étudie justement la production d’hydrogène.
    Et le transport automobile aux Etats-Unis n’est qu’une partie de ce qu’il est dans le monde entier.
    L’industrie automobile a du soucis à se faire.

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Mon cher Emile,
    Je suis d’accord avec vous la synthèse et le conditionnement de l’Hydrogène est un formidable gâchis énergétique. Mais je n’aime pas trop ces calculs qui supposent que tout va changer instantanément, sans évolution, sans progrès, sans adaptations. Généralement ces calculs montrent que tout est infaisable et qu’il ne faut rien changer. Pour l’instant les véhicules hybrides font leur timide rentrée (timide parce que seul Toyota maîtrise réellement la technologie)demain viendront les plug-in HEV avec de plus grosses batteries au Li-Ion puis viendront les véhicules 100% électriques. C’est vrai les réseaux électriques vont devoir s’adapter à cette nouvelle demande et la génération d’énergie électrique devra s’accroître qu’elle soit d’origine nucléaire, ou provenant de centrales thermiques à flamme.

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