On prête bien des ambitions au premier producteur de gaz russe, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique ou en Europe. On y voit même de l’agressivité, la où il n’y a que compétition et saine concurrence. Mais Gazprom a un premier challenge à relever: savoir approvisionner la Russie et livrer ses clients européens ou asiatiques avec lesquels il est engagé. Apparemment ce n’est pas aussi simple que cela. Par exemple, Gazprom, E-On et BASF sont associés pour construire un gazoduc de 1200 km qui passera sous la Mer Baltique et qui reliera l’Allemagne au gisement de gaz russe de Yuzhno-Russkoye. Ce projet « Nord Stream » est dirigé par l’ancien chancelier allemand Gerhart Schröder. Mais, d’après le Times, le planning et les coûts du projet sont en train d’exploser.
G. Schroder a annoncé que le planning qui prévoyait la livraison d’une première tranche des travaux en 2010 serait repoussée d’un an au printemps 2011 et les coûts initialement budgétés à 5 milliards d’euros, atteindraient sûrement 8 milliards. Le projet a été retardé en particulier par de longues négociations ave les Etats Baltes riverains et le refus de l’Estonie de voir passer le gazoduc sur son territoire.
Du côté de la côte Est ça n’est pas mieux. Gazprom vient de prévenir son client japonais qu’il ne pourra pas honorer ses livraisons de gaz naturel liquéfié du gisement de Sakhaline II en 2008, mais qu’il lui faudra attendre 2009. On sait que ce complexe pétrolier et gazier, initialement managé par Royal-Dutch Shell, avait été confisqué par Gazprom. Ces tribulations pilotées par le Kremlin, devront bien se répercuter négativement sur les résultats opérationnels de ces projets industriels complexes.
L’ampleur des problèmes de Gazprom en Russie devrait limiter ses possibilités d’expansion mondiale. La gestion au plus près de ressources humaines, aux compétences limitées en quantité et en qualité, ne permettra pas à Gazprom de mener une politique mondiale « tous azimuts. »

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