La course à la technologie et à la maîtrise des procédés de plus en plus complexes dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz devrait entraîner un phénomène de rapprochement des acteurs du marché. Cette anticipation de redistribution des cartes a été reprise et illustrée par Chad Deaton, PDG du texan Baker Hughes, troisième acteur mondial des Sociétés de services à l’industrie pétrolière, derrière Schlumberger et Halliburton. Les très fortunées Sociétés pétrolières Nationalisées du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Amérique du Sud investissent de plus en plus dans le développement de leurs ressources. Elles préfèrent généralement traiter avec les Sociétés de services plutôt qu’avec les Sociétés pétrolières indépendantes qui exigent d’être associées aux bénéfices d’exploitation du gisement. Mais encore faut-il que ces Sociétés de services possèdent l’expertise technique? On a vu par exemple Gazprom faire appel à Total pour le champ de Shtokman et non pas à Schlumberger.
C’est en raison de cette croissance des exigences techniques que Chad Deaton pense que les phénomènes de concentration parmi les acteurs du métier sont inéluctables. Il faudra posséder une taille suffisante pour investir des sommes considérables en Recherche et Développement. Les trois premiers mondiaux vont investir 1.5 milliards de dollars en R&D cette année.
La fusion de Transocean avec Global Santa Fé qui a conduit à la première société mondiale de forage Ultra profond est un exemple timide de cette nouvelle approche. Elle fait de Transocean une proie de choix pour un gros du marché.
Mais le vrai déclic d’une chasse à la concentration viendra le jour où une Société d’Etat russe ou chinoise voudra s’offrir la technologie par une OPA sur une Société de services pétroliers occidentale. La réaction des pétrolières indépendantes sera immédiate et les obstacles légaux antitrust seront immédiatement levés.

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