Lehman Brothers Holding a recensé les projets d’investissements prévus pour 2008 de 344 compagnies pétrolières. Il en ressort une croissance, par rapport à 2007, de 11% des sommes à investir, pour un montant de 369 milliards de dollars.
Les raisons de cette forte croissance sont multiples, on peut en lister quelques unes et les illustrer.
Citons par exemple:
- Les besoins des Compagnies pétrolières de reconstituer leurs réserves et/ou leurs productions. C’est le cas par exemple de la saoudienne Aramco qui veut accroître ses dépenses en exploration-production de 16% afin de pouvoir porter ses volumes jusqu’à 12,5 millions de barils par jour si nécessaire. L’Aramco au sein de l’OPEP et donc du monde pétrolier veut conserver son rôle de leader, statut qu’elle acquiert grâce à ses productions supplémentaires mobilisables.
- Les prix à long terme estimés du pétrole qui déterminent la rentabilité des projets et donc les décisions d’investissements se sont fortement accrûs. Ils sont en moyenne de 68$/baril et pour 63%des Sociétés ils sont supérieurs à 70$, d’après Lehman. Les Sociétés pétrolières qui avaient joué un pétrole cher ont pris de l’avance sur les autres. Rappelons qu’en 2006 pour le budget 2007 Total manipulait encore un stupide 40$/baril, sûrement avec les conseils de l’AIE. Les investissements dans les sables bitumineux de Conoco dans Encana ou de BP dans Husky sont des exemples de cette croissance des investissements stimulés par les prix du brut. Ce qui était un investissement risqué auparavant, devient une stratégie très rentable.
- Certains investissements vont être dédiés au raffinage et à la pétrochimie en particulier au Moyen-Orient, près de la ressource, ou en Asie près de la demande (Chine, Inde). La synthèse de carburants liquides à partir de gaz fait aussi partie de ces investissements marginaux qui acquièrent une bonne rentabilité. La politique de Qatar dans le domaine est exemplaire.
- Les prix de sous-traitance et de location des équipements de prospection ne cessent de monter comme le montre la courbe prospective du CERA.
Elle illustre la reprise des investissements pétroliers à partir de 2005 en phase avec l’accroissement des cours du brut.
Cette nouvelle dynamique dans l’exploration-production devrait porter ses fruits pour les années qui viennent par un accroissement des réserves et un accroissement des productions en réponse à la demande. Les parties du monde mal explorées et mal exploitées pour des raisons essentiellement géopolitiques conjoncturelles (Venezuela, Iran, Irak, etc.) constitueront les réserves pour les décennies futures. Les guerres et les dictateurs voient un jour leur fin, c’est l’Histoire qui nous l’apprend.

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