Un combustible liquide rustique issu de la pyrolyse du bois

Biooil                               Parmi les procédés permettant de fabriquer à partir de ligno-cellulose (bois, herbes, feuillages…) des combustibles liquides il existe deux grandes classes de procédés. Les procédés enzymatiques qui peuvent produire de l’éthanol ou du butanol et les procédés purement chimiques. Parmi ces derniers il peut y avoir de vrais complexes chimiques conduisant à du gasoil par réaction de Fischer-Tropsch et hydrocracking, mais il existe aussi des procédés très rustiques conduisant à un « combustible » liquide. C’est le cas du procédé Dynamotive qui produit une liqueur de bois pompeusement appelée « BioOil »!

                              Dynamotive, Société canadienne située à Vancouver, annonce vouloir construire un usine de production de BioOil  à Willow Springs, Missouri. Cette usine « pilote » transformerait quotidiennement 180 tonnes de sciure de bois en 34000 gallons de cette liqueur. Ce produit serait vendu dans la région pour alimenter des chaudières industrielles à la recherche de biocarburants pour éviter d’acheter les futurs droits d’émissions de CO2.

                               Le procédé consiste en une pyrolyse vers 450°C-500°C de sciure de bois en lit fluidisé. De la réaction on obtient 60 à 75% de BioOil (contenant 25% d’eau), de la suie (15 à 20%) et des gaz qui sont brûlés par le procédé. Il n’y a pas d’effluent. Une contrainte : le BioOil n’étant pas très stable il doit être agité régulièrement et utilisé dans les trois mois.

                             Le mélange de la suie et du BioOil peut conduire à un super combustible solide composé de fins grains. Charbon de bois moderne.

                              On le voit, les procédés de production de « bio-carburants » peuvent être très divers en fonction de la qualité des produits désirés. Un point commun cependant à tous ces procédés, la ressource végétale limitée en amont et les problèmes de logistique de transport (barges, rail) de milliers de tonnes de bois ou d’herbes vers les usines implantées près de la ressource, comme les industries papetières.

Commentaires

2 réponses à “Un combustible liquide rustique issu de la pyrolyse du bois”

  1. Avatar de totoro
    totoro

    hmmm … ça me fait furieusement penser à du créosote ce truc, c’est effectivement un très bon combustible, mais c’est aussi extrordinairement toxique. c’est un stérilisant puissant, antifongique, antibactérien, quasiement tous les insecte se posant sur un matériau récemment créosoté en crèvent.
    La forte présence de COV du au bois pyrolysé en fait un des produits les plus cancérigènes qui soit, son utilisation a été interdite en europe. et même les dérivés, dont la formule a été « adoucie » sont interdist dans toute utilisation interne à l’habitat, les niches des chiens, les ruches etc…
    cette « essence » miraculeuse dont la fabrication fait tellement penser au créosote devrait donc faire l’objet une étude toxicologique et cancerologique complète, dans l’intrêt premier de ceux qui bidouillent avec (avant même de pense r à la commercialisation) sinon quelques laborantins pourraient bien y laisser leur santé

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    C’est effectivement un mélange de centaines de produits chimiques plus ou moins toxiques. Les « inventeurs » affirment avoir obtenus tous les labels « bio » désirés. C’est ce produit qui dans les procédés « biomass to liquid » sert à faire le « syngas » qui conduira par Fischer Tropsch à l’éthanol ou aux cires précurseurs du gasoil synthétique (procédé Shell)

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