Synchronisme de la baisse du dollar et de la montée des cours du pétrole

Lebonfrancais5           Les taux longs (10 ans et plus) sont censés anticiper les risque d’ inflation sur longue période. Ces risques sont difficilement prévisibles, mais liés à la bonne gestion et à l’orthodoxie des Banques Centrales et des Etats. C’est pour cela qu’ils sont, sauf cas d’inversion de la courbe des taux, généralement supérieurs aux taux courts, par construction plus faciles à prédire et fortement administrés. Mais les taux longs obéissent aussi aux lois des enchères publiques: plus la demande est forte et moins il est nécessaire d’augmenter le taux nominal du « papier ». Or les liquidités vont s’investir vers les placement les plus attractifs du tryptique: 1-immobilier ou hypothèques(mortgage), 2-investissement dans le capital non coté ou coté en Bourse, 3-obligations (bonds) ou dérivés sur les matières premières, dont le pétrole.

                  Aux USA en ce moment, le marché fuit le premier, il se méfie du second et donc les liquidités affluent vers le troisième compartiment des bonds et des dérivés sur les matières et le pétrole. Malgré la défiance croissante des « fonds souverains » envers « le papier » valorisé en dollars les « bonds » américains se vendent sans probléme et les taux longs baissent. De 5,3% au mois de Juin, le 10 ans américain est passé au dessous de 4% hier. En Europe, c’est moins schématique, l’immobilier est encore attractif, la peur de la menace inflationniste, manipulée par la BCE, valorise les taux longs et donc la décroissance des taux est moins marquée qu’aux USA. Le 10 ans allemand est passé de 4,64% à 4% durant la même période. Cela veut dire que le spread (différence de taux) entre le 10 ans US et le 10 ans allemand a diminué. Il est moins attractif de placer ses liquidités en dollar, le marché des changes vend donc du dollar pour acheter du « papier » valorisé en euros.

                 La FIG. illustre cette variation de spread sur une période de deux ans, avec une superbe courbe en cloche dont le maximum à 125 points de base (1,25%) s’est prolongé sur trois trimestres (T4 2005 et T1, T2 2006).Spread1 La valeur du spread  influe directement sur la valeur du dollar en euros pour un spread élevé le dollar valait 0,85 euros, pour un spread nul, comme aujourd’hui, il n’en vaut plus que 0,70.

Les liquidités vont donc se placer sur les « bonds » américains et européens, ce qui fait baisser les taux et donc la valeur du dollar. Elles se placent aussi sur les dérivés du pétrole, ressource dont la demande croît, dont l’offre est mal régulée par une OPEP divisée et politisée, ce qui fait monter les cours du brut. On assiste donc à  plusieurs phénomènes synchrones tels que la baisse du dollar et la montée des cours du pétrole qui ne sont que la traduction de la défiance des liquidités devant l’immobilier américain et la Bourse de New-York. Les arbitrages des « fonds souverains » en défaveur du dollar accentuent le phénomène.

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