Un casse-tête pétrolier: les variations hebdomadaires de stocks U.S.

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       La prévision des  variations de stocks hebdomadaires en produits pétroliers aux U.S.A. est un jeu complexe, répandu et risqué. Les soi-disant « experts » qui pratiquent cet exercice se trompent régulièrement et d’amplitude et de signe. L’agence Bloomberg fait une médiane de plusieurs dizaines de pronostics et bien sûr elle a « tout faux » de façon très régulière, au point qu’il est possible de s’interroger, sur les raisons de sa constance dans cet exercice. En effet l’enjeu économique d’une bonne prévision est évident, pour ceux qui jouent à terme sur les « future » au Nymex.

            Alors, voyons pourquoi ce sport cérébral est-il si complexe ?

            Tout d’abord il y a plusieurs produits : les principaux sont le pétrole brut, l’essence et le fuel-gasoil (« distillates »). L’essence est importante à suivre l’été, les « distillates » l’hiver.

            Le bilan des stocks est la résultante des consommations, des productions et des importations.             

            Examinons tout d’abord l’équation globale. La consommation US en produits pétroliers est de l’ordre de  21 millions de barils par jour (25% de la consommation mondiale), sa production en liquides est voisine de 7 mbl/j (5,2 d’extraction de pétrole brut et 1,8 de condensats obtenus lors de l’extraction de gaz naturel) auxquels il faut ajouter les 0,4 mbl/j de fuel-éthanol, ses importations atteignent 13.6mbl/j. Près des deux tiers de la consommation américaine sont importés. Les produits proviennent de toutes les parties du monde, mais le principal fournisseur est le Canada. Le bilan est donc globalement équilibré, mais les variations hebdomadaires des consommations et surtout des importations sont très fortes. Plus ou moins 0,7 mbl/j pour la plage de variation des premières et plus ou moins 1 mbl/j pour celle des importations. Comme il faut multiplier par 7 pour obtenir les variations hebdomadaires de stocks, on observe régulièrement des variations de stocks supérieures à 5,5 mbl qui est la valeur de l’écart type des variations de stocks hebdomadaires, depuis le début de l’année.

            Prenons l’exemple de la semaine dernière. Les consommations ont été soutenues à 21 mbl/j, mais les importations de brut et de produits raffinés ont été importantes à 14,2 mbl/j (10,4 de brut et 3,8 de produits raffinés) auxquels il faut rajouter les 7,4 mbl/j de productions autochtones. Le bilan est positif de 0,6mbl/j soit un gain de stocks de 4 mbl en 7 jours.

            Pour prévoir les variations de produits bruts ou raffinés individuels il faut introduire un nouveau paramètre, tout aussi aléatoire : la production du raffinage local. Les raffineries US sont vétustes, parfois peu maintenues, souvent arrêtées par des incidents et handicapées par des spécifications de produits qui varient d’une saison à l’autre, sinon d’un Etat à l’autre. Lorsqu’elles fonctionnent mal les stocks de brut, peu consommés, augmentent. Dans le cas inverse se sont les valeurs de stocks de produits raffinés qui croissent. La plage de variation de brut traité est de 15,5 ± 0,8  mbl/j. La prévision des variations hebdomadaires de chacun des produits, devient alors un exercice de haute école.

            En conclusion la prévision détaillée des variations de stocks hebdomadaires US est un exercice tellement complexe, en raison de multiples paramètres de consommation, de production et d’importation, qu’il ne faut surtout pas croire aux anticipations des experts en la matière et plutôt, se fier à son intuition du moment. Exemple : les professionnels, malgré la cherté du pétrole brut, reconstituent, en ce moment, les stocks en prévision de l’hiver. Les prix aux USA sont très attractifs pour tous les exportateurs mondiaux de brut ou de produits intermédiaires et raffinés.

Commentaires

2 réponses à “Un casse-tête pétrolier: les variations hebdomadaires de stocks U.S.”

  1. Avatar de Cournut
    Cournut

    L’article n’est pas daté, et n’a donc aucune valeur !

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Ce papier a été posté en Octobre 2007. C’est vrai le fait que la date de publication ne soit pas conservée, sinon dans l’adresse htm, peut dénaturer la pertinence d’un article.
    Mais je ne suis tout de même pas d’accord avec votre avis très argumenté et très nuancé, la prévision des stocks US est toujours un exercice qui ressemble assez au charlatanisme.
    Votre avis est daté, il n’a cependant aucune valeur.

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