Les économistes distingués, les sociologues et autres scientifiques en charge de l’étude des évolutions des comportements humains en relation à la démographie commencent à percevoir que la crise que le monde vient de traverser n’est pas qu’un simple soubresaut économique habituel. Au dessous de la crise économique et financière se cachent de profonds bouleversements au sein des mentalités des nouvelles générations. Ces phénomènes liés à l’urbanisation croissante des populations, à l’abandon de certaines valeurs traditionnelles, à la meilleure compréhension d’un monde globalisé font l’objet d’études approfondies de la part des scientifiques en charge de percevoir les prémices de tels phénomènes mais aussi de la part des équipes Marketing en charge de l’élaboration des politiques produits de leurs boutiques. Les modes de pensée évoluent, la hiérarchisation des valeurs est chamboulée et finalement les modes de consommation se transforment en profondeur. Souligner cette évidente généralité ne présenterait que peu d’intérêt si certains indicateurs, en train de changer de signe ou de grandeur, n’illustraient pas de façon spectaculaire l’ampleur de ces phénomènes. Le belge Ron Lesthaeghe a réalisé de profondes études sur le phénomène de « Seconde Transition Démographique » lié aux modes de vie des nouvelles générations et de leur impact sur les choix politiques lors de l’élection pour le deuxième mandat de G. Bush. On attend bien sûr la même étude pour analyser l’élection d’Obama. Le comportement des jeunes Japonais fait également l’objet de recherches intenses et les constructeurs de voitures voudraient comprendre pourquoi les jeunes nippons vivant dans les grandes métropoles, ne veulent plus se laisser piéger par la possession d’une voiture. Les Etats-Unis connaissent eux aussi ce phénomène comme le montre la baisse continue des titulaires du permis de conduire parmi la population des 16-19 ans (FIG.I), ce qui fait dire à L.R. Brown que la voiture n’est plus l’objet préféré de socialisation des adolescents américains, ce sont maintenant d’avantage Internet et le Portable.
La baisse impressionnante des achats de voitures aux Etats-Unis (LIRE) est probablement en partie liée à ces phénomènes d’urbanisation et de moindre importance apportée au statut social que confère la possession d’une « caisse ». Une conséquence de cette désaffection est la toute nouvelle baisse du Parc Automobile américain, les mises en déchets de 14 millions de véhicules dépassant largement les 10,4 millions de véhicules immatriculés en 2009 (FIG.II). Compte tenu de la lenteur de la reprise du marché automobile et de la persistance attendue de la mise au scrap des vieux véhicules, cette baisse du Parc Automobile américain va se poursuivre dans les années à venir.
Ces observations ainsi que la baisse de la consommation d’énergie aux Etats-Unis (LIRE) sont indicatrices du chamboulement en cours des comportements d’une part de la population américaine qui comprend peut-être que le modèle basé sur le gaspillage des biens est définitivement révolu.
VOIR les travaux de Ron Lesthaeghe et LIRE le papier de Lester R. Brown sur le sujet.
Le 6 janvier 2010



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