Deux données fondamentales militent pour que les États-Unis deviennent un jour exportateurs de gaz naturel: la première est géologique, ils disposent et exploitent d’immenses réserves de gaz non conventionnels (gaz de schistes, de grès ou de houille), la seconde est économique, le gaz naturel se négocie en ce moment au Henry Hub à moins de 3 dollars le MMBTU contre 10 dollars en Europe et pas loin de 15 à 20 dollars en Asie. Il n’est pas nécessaire d’être grand économiste pour imaginer que les opérateurs américains désireront un jour développer un nouveau business vers le grand large, beaucoup plus lucratif que celui des fournitures locales trop abondantes.
Dans le communiqué de Total informant de son entrée dans l’exploitation de l’immense gisement de gaz de l’UTICA (-450 millions d’années, en vert sur la carte) qui s’étend au dessous du célèbre gisement de Marcellus plus jeune (-400 millions d’années, délimité par la ligne jaune sur la carte) sur les États du Nord-Est (Virginie occidentale, Pennsylvanie et Etat de New York du sud au nord, s’étendant à l’ouest vers l’Ohio et débordant sur les lacs Ontario et Érié, c’est sûrement la dernière phrase du communiqué qui est la plus importante: « Enfin, Total, Chesapeake et EnerVest sont convenus de collaborer pour la construction des installations nécessaires à l’exportation de la production. »
Après avoir malencontreusement investi, il n’y a pas si longtemps, dans l’importation de gaz naturel vers les US, il se pourrait que finalement Total investisse à nouveau afin de pouvoir exporter du gaz naturel américain vers l’Europe ou l’Asie.
Remarque: l’approvisionnement en énergie à des prix bradés (charbon, gaz naturel, pétrole, éolien) par les États-Unis pour les décennies à venir est un paramètre parfois sous-estimé par les économistes.
LIRE le communiqué de Total.
Accéder aux infos sur le gisement UTICA dans Geology.com
Le 3 Janvier 2012

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