Quelques idées simples pour imaginer l’avenir des productions par technologies de l’industrie automobile

L’actualité nous apporte régulièrement des études plus ou moins pertinentes sur l’avenir des technologies électriques dans le marché des futures voitures et autres 4X4, d’ici à quelques décennies. C’est le cas de Transport & Environment qui sort un papier assez roboratif intitulé « How to avoid an electric chock » qui s’inspire lui même d’un rapport Mc Kinsey sorti au mois de mai de cette année. Ce genre de papiers qui essaient de se projeter à 20 ans de là, sans très bien connaître et prendre en compte ce qui se trame dans les bureaux d’études des grands constructeurs automobiles, doit toujours être pris avec beaucoup de philosophie. Alors, plutôt que d’essayer de prédire de façon assez illusoire l’avenir avec une grande précision, il me paraît plus important de dégager les grandes tendances technologiques, économiques et démographiques qui sont susceptibles d’infléchir les choix des équipes marketing de ces grands Groupes automobiles et donc de ceux des futurs consommateurs.

Tout d’abord cette industrie automobile, gravement percutée par la crise, est confrontée à une nécessaire adaptation de sa gamme de produits aux contraintes énergétiques et environnementales. L’efficacité énergétique et les qualités environnementales des produits proposés seront à la fois un puissant argument de vente et une réponse aux contraintes règlementaires qu’il faut imaginer de plus en plus strictes et planificatrices.

Le deuxième input va concerner les choix des constructeurs automobiles chinois qui dans leur dialogue avec les leaders du régime en place, risquent d’opter pour des solutions innovantes, forts de leur industrie des batteries et de leurs ressources en lithium et autres terres rares; un saut technologique est possible.

Le troisième paramètre important est le processus d’urbanisation et de vieillissement des populations qui va s’opposer à l’expansion du parc automobile et à l’utilisation de gros 4X4, à l’exception notable des Etats-Unis qui, en raison de l’espace disponible, constituent un marché à part, totalement différent de celui de l’Asie ou de l’Europe.

Le quatrième paramètre déterminant pour le futur est la synergie entre énergie photovoltaïque décentralisée, réseau électrique smart et véhicule électrique, que ce soit dans un cadre de vie de type pavillonnaire à l’américaine où dans des parcs de stationnement urbains équipés de stations de recharge alimentées par des modules photovoltaïques.

Enfin il ne faut pas oublier la voiture pour tous, style Tata Motors. Avec 2000 ou 3000 dollars il est difficile de proposer des technologies de pointe. Marché d’entrée de gamme dont les nuisances seront limitées par la présence de réseaux routiers inadaptés et encombrés, et dont le développement sera contrôlé par les autorités en place. Les 1,5 milliard d’Indiens attendus en 2030 ne pourront pas tous se déplacer en Tatamobile.

TAB.I : calcul du rendement énergétique du puits à la roue des diverses technologies de traction des véhicules.

Toyota-energy-by-technology 

A partir de cette grille de cinq idées forces il est, je pense, possible de rêver le futur. Mais voyons tout d’abord la contrainte énergétique et environnementale. Pour cela de façon très intelligible, ce qui se conçoit bien s’énonçant clairement,  je vous propose de partir d’un tableau d’un industriel qui a un peu réfléchi au problème: Toyota. Ce constructeur décompose classiquement le bilan énergétique des divers modes de propulsion en deux facteurs: l’un qui est le bilan du puits de pétrole ou de gaz au réservoir d’essence ou à la batterie et l’autre qui représente le rendement intrinsèque du véhicule du réservoir à la roue. Pour lire ce tableau il faut partir de la ligne du bas, de la voiture à moteur à combustion interne (ICE). Que nous dit cette ligne? Que le Rendement énergétique moyen pour extraire du pétrole, le raffiner et distribuer l’essence produite est de 84%. Ce rendement n’ira pas en progressant dans le temps compte tenu de la difficulté croissante à explorer et exploiter les champs pétroliers offshore de plus en plus profonds, mais cet effort croissant est en partie compensé par l’amélioration des rendements en carburants des raffineries, aux dépens des résidus lourds peu valorisables. Par contre le rendement du moteur à explosion de papa avec 23% déglingue complètement le bilan énergétique qui ressort à 19%. Les quatre cinquièmes du pétrole exploité partent en chaleur. C’est la voie choisie par la Tatamobile et autres véhicules économiques

Bien sûr, entre cette solution de base et la version hybride de la ligne du dessus il existe bien des améliorations possibles. Mais l’hybridation couplée à un moteur d’excellent rendement, solution de la Prius, est à ce jour la solution énergétiquement la plus favorable puisque Toyota revendique un rendement énergétique du véhicule de 40% et donc un rendement global du puits à la roue de 34%. Dans ce cas les deux tiers du pétrole exploité sont dissipés en chaleur. Des progrès dans cette option hybride sont encore attendus avec la diésélisation par exemple, mais aussi avec l’allègement des véhicules grâce à l’utilisation de matériaux de type composites à fibres de carbone (LIRE). Il faut donc imaginer, pour des raisons énergétiques et environnementales le futur marché des véhicules à moteur à explosion avec un fort taux d’hybridation de 75 à 80%. A ce jour, 12% des voitures vendues au japon sont hybrides, ce n’est plus une activité marginale.

Le rapport Mc Kinsey (FIG.II) dans son hypothèse la moins détestable, envisage pour 2030 que sur 61 millions de voitures non électrifiées vendues en 2030 dans le monde, seulement 25 millions seront hybrides. Ceci indique une totale incompréhension de l’impact de la contrainte énergétique. Alors disons plutôt pour 2030 que se vendront dans les 15 millions de Tatamobiles et 46 millions d’hybrides, ce serait plus réaliste, si le marché en volume atteint une telle ampleur, soit 90 millions de véhicules vendus annuellement dans le monde.

FIG.II  : la répartition de ventes des 90 millions (?) de véhicules par technologies à l’horizon 2030 par McKinsey en 2009. 

McKinsey-car-mix-2030b

Mais revenons au Tableau I et passons à la ligne au dessus, celle du véhicule électrique. Nous assistons alors à un chamboulement complet de l’équation. En effet, le rendement interne, de la batterie à la roue, devient excellent, 85% affirme Toyota. Ce rendement du véhicule est appelé à progresser encore en travaillant sur les rendements de l’électronique de puissance, de la batterie, sur la masse du véhicule, sur son isolation thermique, sur son coefficient de pénétration dans l’air, ou en l’équipant de modules solaires à haut rendement. En effet c’est l’autonomie, point faible des EV qui est en jeu. Pudiquement Toyota choisit une génération d’électricité au gaz naturel avec un rendement global de 39% pour que l’ensemble soit juste en dessous de la version hybride.

Au départ de la mise sur le marché des véhicules électriques qu’ils soient purs EV ou Plug-in Hybrides, les besoins en électricité supplémentaires seront marginaux. Par exemple un parc automobile de la Zone Euro à 10% électrique, à savoir composé de 20 millions de véhicules, consommant annuellement chacune (16000 km X 15 kWh/100 km / 0.8 rendement de charge et pertes en lignes) 3000 kWh, conduira à une consommation d’électricité supplémentaire de 60 TWh. Il faut savoir que la Zone Euro consomme aujourd’hui 2238 TWh d’électricité.

10% du parc automobile de la Zone Euro électrifié ne consommera, avec 20 millions de véhicules, que 3% de la consommation globale d’électricité.

Si l’on retient l’hypothèse de McKinsey avec une proportion de voitures électriques dans les ventes de 32% à l’horizon 2030, la Zone Euro se dirigerait alors vers un parc de 65 à 70 millions de voitures électriques qui ne consommeraient que dans les 200 TWh d’électricité par an. Il faut donc bien comprendre que l’électrification du parc automobile ne change pas fondamentalement les besoins en électricité d’un pays développé. Par contre elle change fondamentalement sa consommation en produits pétroliers.

Il faut donc pour juger des bienfaits ou des inconvénients de l’électrification du parc automobile raisonner en marginal. Par rapport à mon outil de génération d’électricité existant qui crache pas mal de CO2 dira un Grolandais que faut-il que j’ajoute en moyens marginaux de production pour que cette électrification se traduise par zéro émission de CO2 supplémentaire? Il va bien sûr penser aux énergies renouvelables et va utiliser la synergie entre génération photovoltaïque locale et véhicule électrique. Si sur le toit de mon garage j’ai des modules photovoltaïques qui produisent les 20 kWh quotidiens nécessaires à recharger mon véhicule, non seulement je ne consommerai pas d’électricité polluante grolandaise et je ne passerai plus jamais à la pompe. Sans oublier que le Président, en homme politique, fera installer des chargeurs solaires sur les parkings de la Place de la Mairie et, en homme d’affaires, sur les parkings de son Supermarché afin que ses citoyens le réélisent et viennent faire leurs achats chez lui.

Imaginer ce que sera le marché de la voiture dans le monde en 2030 et au delà nécessite donc d’intégrer l’arrivée massive des énergies renouvelables domestiques qui seront complémentaires du mode de traction électrique en cours de développement.

Enfin, un petit mot sur l’option  Fuel Cell Hybrid. Selon Toyota qui croit beaucoup à cette technologie pour le futur, elle présenterait un rendement énergétique de conversion du gaz naturel en hydrogène, par reforming catalytique et séparation par membrane, de 67%, quand à la pile à combustible avec un rendement de 59% elle serait donc déchargée à 0.87V par élément en moyenne, ce qui suppose que toutes les pointes de courant seraient absorbées par une grosse batterie en tampon. Le retour à cette solution demande d’abandonner pour un bon bout de temps les énergies renouvelables. Une option pour de grosses voitures de prestige de la marque Lexus?

Il faut donc imaginer un futur de la bagnole avec un fort taux d’hybridation des véhicules à combustion interne, à l’exception des produits « indiens » d’entrée de gamme. Quand aux gammes électriques elles risquent de devenir majoritaires dans des pays fortement administrés comme la Chine et prendre une part importante du marché dans les immenses métropoles américaines ou les banlieues des villes européennes, mais alors couplées avec une génération domestique photovoltaïque d’électricité. Ces évolutions ne se feront qu’avec des investissements massifs de la profession et de ses sous-traitants et une régulation administrée à long terme des prix de la tonne de CO2 qui ne devra pas dépendre des humeurs fantasques de la spéculation. Il faut donc abandonner les systèmes de marché libre de Cap & Trade, ou les borner par le haut et par le bas comme proposent certains, ce qui revient au même.

CONSULTER le rapport de T & D et CELUI de McKinsey

Le 16 Novembre 2009.

Commentaires

15 réponses à “Quelques idées simples pour imaginer l’avenir des productions par technologies de l’industrie automobile”

  1. Avatar de Cedric
    Cedric

    Honda aussi croit beaucoup en la pile à combustible : la FCX Clarity est la voiture la plus avancée au monde aujourd’hui puisqu’elle est louée à des particuliers et doit être produite à 200 exemplaires sur 3 ans. D’ailleurs 2 FCX viennent d’arriver en Allemagne, beaucoup de reportages viennent d’être écrits et les journalistes ont l’air conquis.
    Exemple: http://news.caradisiac.com/Un-vehicule-a-pile-a-combustible-qu-est-ce-que-c-est-870
    Au sujet de sa batterie tampon il s’agit d’une lithium-ion mais je n’ai pas trouvé ses caractéristiques, mais beaucoup d’informations sont dans le pdf à l’adresse suivante:
    http://www.hondauk-media.co.uk/uploads/presspacks/d2446988ea745d114bcb9358081fce77e90d8588/FCXClarityPressKit.pdf

  2. Avatar de Cedric
    Cedric

    Exact, je ne devais pas encore lire ce blog à l’époque de cet article.
    2 questions alors :
    pensez-vous toujours malgré le document de Toyota et la démarche de Honda que la PAC restera du domaine de la recherche dans le futur ?
    avez-vous par curiosité d’autres infos sur la batterie de la FCX (fabricant, capacité, …) ?
    Merci
    Cédric

  3. Avatar de JP
    JP

    Plusieurs détails sur l’électrique:
    -Toyota charrie, évidemment. Les trurbines à gaz font mieux que 40%
    -le rendement « tank to wheel » de l’électrique, par contre, ne risque pas de progresser significativement. 85%, cela suppose que l’on a déjà des rendements entre 90 et 95% dans chacune des trois composantes: à la fois pour la batterie (mais la résistance série de la batterie ne peut être parfaite sans impacter gravement la capacité), pour le moteur (aucun progrès à attendre avant que l’on ne remplace le cuivre des enroulements par un machin supraconducteur qui n’est pas près d’exister), et pour l’électronique de puissance (il n’y a plus grand chose à grapiller de ce coté là).
    -la recharge par photovoltaique décentralisé? Je réponds: « Patrick Reymond, sors de ce corps! ». Les parkings d’entreprise ne sont pas même remplis deux jours sur trois, et ceux des hyper rarement avant 17 heures. Autrement dit, le photovoltaique de parking devra être sérieusement connecté au réseau pour être rentabilisé. Alors tant qu’à faire, autant héberger les panneaux en Espagne, non?
    -D’autre part, je sais bien que le photovoltaique baissera encore. Mais on est loin de voir le jour où son électricité coutera moins cher que le cout marginal de l’électricité nucléaire produite entre deux heures et cinq heures du matin (peut-être un dizième de son cout normal, puisqu’il n’y a d’autre dépense que la consommation d’uranium). Or c’est bien suffisant pour assurer la recharge quotidienne des véhicules.
    -la Nano ressemble à une imiev. Ce n’est pas complètement un hasard, il y a eu la même recherche d’économie de puissance (la Nano se propulse avec un 600cm3). Ces nouveaux automobilistes ne sont pas des accros du Vroum-Vroum, c’est juste que les batteries sont encore trop chères pour eux…. Or, on ne manque pas de lithium, son prix parfois élevé est du à l’inadéquation offre/demande, mais il n’y a pas de raison fondamentale pour qu’il soit hors de prix, et il n’en faut même pas plus de quelques kios par véhicule. Alors je pose une question: Y a t’il une raison de penser que le prix des batteries ne pourait pas, comme c’est arrivé à celui du photovoltaique, chuter grace à quelques innovations dans le process de fabrication?

  4. Avatar de ray
    ray

    JP, je pense que si vous voulez parler sainement du futur de l’électricité il faut abandonner l’hexagone et penser au moins continent ouest européen… certains vont même jusqu’en Afrique du Nord, ce qui me semble politiquement discutable. L’Espagne, l’Italie et le Sud-est de la France sont bien sûr les candidats européens les mieux placés pour adopter les solutions photovoltaïques.
    Le photovoltaïque ne donnera sa pleine capacité qu’avec des batteries en tampon qui élargiront sa plage d’utilisation. La technologie Sodium-Soufre, un temps étudiée en France et toujours industrielle au Japon, est un candidat évident pour ce genre de stockage de masse. Les matériaux utilisés sont largement disponibles et peu onéreux.
    JP, je suis un inconditionnel du couplage photovoltaïque-voiture électrique-smart grid. De nombreux industriels y travaillent. La Californie ou bien Israël devraient être les premiers à mettre en oeuvre ces solutions complexes mais O combien passionnantes. Les entreprises françaises, sachant que notre territoire manque de puissance électrique en pointe, devraient s’impliquer d’avantage sur ces sujets. Mais peut-être le font-elles dans leurs centres d’études et de développement?
    Enfin dans l’électronique de puissance les mosfets et autres composants à base de carbure de silicium apporteront à la voiture électrique un surcroit d’efficacité utile et une miniaturisation appréciée.
    Croyez-moi JP, le champ de progression dans cette technologie naissante est immense.

  5. Avatar de karva
    karva

    Bonjour,
    il y a évidemment 2-3 choses qui clochent dans l’argumentaire « Toyota », (table 1) et vous le notez bien:
    1- On sait produire de l’électricité avec du gaz à rendement de 60% et non 39%, comme sur le tableau. Donc le rendement de la voiture électrique est en général le meilleur.
    2- Les PAC PEFMC ont rarement un tel rendement, c’est plutôt-avec le moteur électrique..autour de 40%. On peut avoir un meilleur rendement à très petite puissance, mais alors, il faut utiliser une batterie qui élimine tout appel de puissance (comme vous le dites, me semble-t-il).
    3-Je doute qu’un moteur essence (Prius), même optimisé, puisse avoir un rendement de 40%. Les meilleurs diesels, optimisés arrivent vers 35% pour cette taille (les rendements sont meilleurs sur de plus grosses unités).
    Je trouve rassurant néanmoins qu’une maison aussi sérieuse et en avance que Toyota se trouve obligée de fausser les chiffres afin de justifier ses choix technologiques (qui me semblent jusque là avoir été excellents).

  6. Avatar de JP
    JP

    Certes, je n’ai pas considéré les parkings des régions ensoleillées, ne pensant pas qu’ils représentent le cas le plus répandu. Mais même là, le problème demeure: il y a une corrélation médiocre entre la présence des voitures et la présence du soleil sur le parking. Donc, vous devrez relier ce parking au réseau, afin de pouvoir récupérer l’électricité en trop lorsque les voitures manquent, et assurer la fourniture lorsque le soleil manque.
    A partir de là, si le photovoltaique semble toujours désirable, j’ai tendance à croire que l’on économisera sur le cout d’installation et d’entretien si l’on regroupe en un lieu unique et dédié, l’ensemble des photovoltaiques de parking (et autres petites installations) d’une région.
    Et, ce photovoltaique ne s’impose pas automatiquement mais uniquement s’il est compétitif face aux autres filières qui sont parallèlement connectées au réseau.
    Sur les batteries tampon, je sais que vous avez un biais favorable. Je n’ai pas tellement d’avis, c’est vous le spécialiste, pas moi. Et à propos, j’aurai aimé connaitre votre réaction à l’idée que les prix des batteries lithium auraient encore beaucoup de marge à la baisse (franchement, quand on voit des packs constitués de trouze zillions de piles cylindriques, on se dit que dans le domaine de la fabrication industrielle, les efforts d’innovation sont loins du maximum).
    La tenue en température du SiC peut effectivement permettre de pousser la miniaturisation (mais à quel prix?). Ne pas oublier que sinon ce qui coute et encombre, ce ne sont plus les transistors mais leur refroidissement. Et les rendements sont déjà à 95% sans difficulté dès que l’on y a un intérêt.(lorsque ce n’est pas le cas, typiquement une alim à découpage de PC, c’est que l’électricité gaspillée a peu de valeur).
    Le seul transistor SiC dont j’ai connaissance d’une application commerciale, avait été développé pour l’alimentation de puissance (par SemiSouth Laboratories). Il n’a intéressé à ce jour qu’un fabricant d’ampli hi-fi haut de gamme (Nelson Pass). Bon, il y avait la démonstration des modules (hitachi ou mitsubishi, je ne sais plus) dont vous aviez parlé. Mais est-ce que vous avez connaissance d’autres progressions?

  7. Avatar de ray
    ray

    La réduction de coût des batteries Li-Ion est en marche depuis une décennie. Elle proviendra des effets de séries et donc de volumes sur les composants (solvants, sels, carbones, séparateurs, feuillards), du bannissement des métaux onéreux comme le Cobalt ou le Nickel comme par exemple avec les phosphates de Fer (LiFePO4) ou de Manganèse (LiMnPO4) ou autre silicates et de l’amélioration des rendements des matières électrochimiquement actives. L’arrivée de très grands fournisseurs chinois provoquera le genre de traumatisme qu’ont connu les modules photovoltaïques avec l’effondrement des prix du Silicium, des wafers et des cellules chinois. Le marché interne chinois va constituer une plateforme de montée en puissance industrielle formidable pour la technologie des batteries de traction.
    Pour le SiC le leader actuel est toujours l’américain CREE, mais il a une meute derrière lui avec le russe N-Crystals, les chinois Xiamen Powerway et Tanke Blue. Mais il faut aussi citer Dow Corning ou Nippon Steel qui bossent activement sur la production des monocristaux de 6 inches. En deuxième rideau il y a tous les grands fabricants de composants de puissance comme CREE, SemiSouth, Transic, Rohm, Mitsubishi ou Denso. Les spécialistes prévoient des produits économiquement accessibles pour l’automobile vers 2014. Un des intérêts du SiC c’est qu’il peut fonctionner à des températures de jonction de 250°C avec des fréquences beaucoup plus élevées et donc des puissances beaucoup plus fortes. Il permet de miniaturiser les composants, dont leur fonction refroidissement. La science et la technologie avancent toujours.

  8. Avatar de ray
    ray

    Karva, dans les 40% de Toyota il y a bien sûr la récupération d’énergie au freinage qui fait tout le génie de la voie hybride.
    Pour les rendements électriques il faut prendre le rendement de la centrale, les pertes en lignes, le rendement du chargeur et de la charge de la batterie.
    Non, Toyota n’a pas trop truqué son tableau, c’est pour cela que je l’ai choisi. Je pense même que c’est une très bonne base de compréhension de processus très complexes.

  9. Avatar de Karva
    Karva

    Cher Ray,
    je maintiens que les gens de Toyota tirent les chiffres dans le sens qui leur plait. Si on a 60% de rendement dans une centrale au gaz (courant), on ne perd que 7-8% en ligne d’électricité et les pertes en générant du continu pour les batteries (95%?), dans les batteries (95%) et dans le moteur électrique (90%) font qu’on a un rendement global de l’ordre de 45% et pas 33.
    Cela n’est pas dramatique. Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les illusions sur le Photovoltaique. Il est évident que si cela est rentable un jour, il faudra que ce soit sur de grandes installations. Pourquoi répandre le mythe fourièriste du village qui va faire sa propre énergie avec ss petites éolienne, cellules PV.. et tout stocker dans des batteries?
    Il n’y a que les grandes tailles qui permettent les gains en efficacité et en souplesse dont les hommes d’un pays ont besoin.
    Etant Grenoblois, je vois bien la bulle photovoltaique, après bien d’autres bulles d’ailleurs: hydrogène, nanotechnologies, microélectronique…Nos agités locaux ont besoin de lancer des modes qui leur permettent de maintenir un outil de recherche solide. Procédé classique visant à « vendre » le développement de ces moyens de recherche-formation avec des projets. C’est la pratique aujourd’hui, mais il me semble que l’erreur est de tout croire dans ces annonces.
    La cela m’inquiète un peu…..

  10. Avatar de liion
    liion

    Un peu biaisé ce tableau de toyota quand même ! J’ai l’impression qu’on essaye de nous aveugler en affichant ces chiffres, sans doute proche de la vérité d’ailleurs.
    Il me semble que le but de la voiture électrique et de se passer d’essence, et accessoirement ne pas émettre de CO2.
    Le rendement c’est bien, mais par exemple si on peu récupérer l’énergie du soleil, même avec un rendement ridicule, on ne risque pas d’en manquer de sitôt!

  11. Avatar de JP
    JP

    Oui, le SiC permettra de diviser par 2 l’efficacité requise du refroidissement. Mais on peut déjà en faire autant en doublant (en parallèle) le nombre de MOS classiques, d’autant qu’en s’y prenant ainsi, on diminuerait les pertes créées par la résistance (le RdsOn) des MOS.
    Le vrai créneau des SiC me parait donc plutôt être non dans l’électronique de puissance, mais dans les applications qui ne sont pas aussi facilement parallélisables. En tout cas merci pour toutes ces références.
    Sur la progression des batteries, je pensais à autre chose que la progression bien classique que vous décrivez, améliorations du produit d’une part, et d’autre part bénéfices classiques du passage à la production de masse. Je pensais à de fortes innovations faites à l’occasion de la production de masse. Quelque chose d’équivalent à ce qu’on a vu dans le photovoltaique: a) le culot de faire des plaques de 6 mètres carrés, b) la technique de la lamelle étirée à partir du silicium fondu, c) la fabrication par des rotatives. Autrement dit, il ne s’agirait pas de répéter avec une plus grande efficacité le processus classique de fabrication, mais de l’alléger beaucoup en révolutionnant certaines étapes.
    @Karva
    Tssss…. Je suppose que vous ne persécutez pas les adeptes de Mahomet, Jehovah ou Boudha. Pourquoi donc embétez-vous l’adepte de Prius? Est-ce que ce culte là serait moins respectable qu’un autre?

  12. Avatar de xav
    xav

    en quoi la nanotechnologie et la microelectronique sont des bulles,??
    j’ai du mal à voir la comparaison avec l’hydrogene monté from scratches par les petroliers .
    pour les progres amenés par les chinois
    franchement je vois pas.
    ils pillent l’ip sans vergogne.
    font du low cost et pire du gros dumping pour tuer la concurrence
    a part ca l’innovation?
    elle est ou?
    quand aux subventions
    d’un cote ya l’allemagne qui subventionne son industrie exportatrice et innovante
    et de l’autre tu as la france qui subventionne les installateurs de produits provenant d’allemagne.
    lol
    pas de risque de delocalisation
    mais niveau developpement eco, c’est un peu ridicule

  13. Avatar de JP
    JP

    « en quoi la nanotechnologie et la microelectronique sont des bulles,?? »
    karva ne faisait probablement pas allusion à une bulle, au sens habituel, mais à un phénomène qui arrive dans la recherche, et qui a plus d’un point commun:
    -un engouement collectif basé sur le credo « c’est l’avenir, ca va être rentable », et tous les moutons se prenant pour des visionnaires
    -une sorte d’auto-intoxication
    -des investissements (ici: des budgets de recherche) exagérés ou innapropriés aux conditions
    -un autre credo répandu chez les participants, mais pas exprimé ouvertement « je sais bien que c’est de la mousse, mais c »est là que le fric se trouve »

  14. Avatar de JP
    JP

    page 24 de cet intéressant pdf, des analyses françaises, au lieu des truanderies made in Toyota :
    http://www.n2m-moveo.com/pdf/Presentation_renault.pdf

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