Le gaspillage énergétique nord-américain n’est pas une fatalité. De plus en plus de citoyens américains et canadiens comprennent que leur consommation d’énergies fossiles est insoutenable pour eux mêmes et que leurs émissions de CO2 deviennent insupportables pour le reste du monde. Leur mode de vie au grand air ou dans de gigantesques agglomérations, plutôt que de justifier leur boulimie énergétique, doit au contraire les inciter à être encore plus vigilants et économes dans leurs dépenses en énergie fossile.
Au cours du premier semestre de cette année la consommation en énergies fossiles des Etats-Unis a baissé de 7,7% par rapport à celle de la même période l’an dernier, nous informe l’Energy Information Administration. Ce sont surtout les consommations de charbon dans la génération électrique, en baisse de 12% qui tirent vers le bas ce résultat. Les consommations de pétrole ont quand à elles baissé de 7%. La bonne tenue des consommations électronucléaires (+1,4%) et la progression de 5% des énergies renouvelables sur le semestre, couplées aux baisses précédentes, modifient assez profondément le mix énergétique américain (FIG.).
La part des énergies renouvelables et du nucléaire passe ainsi de 15,5% en 2008 à 17% en 2009.
Dans la ressource des énergies renouvelables ce sont la biomasse (bois et biocarburants) et l’électricité hydroélectrique qui se taillent la part du lion (FIG.II). L’électricité d’origine éolienne n’arrivant que loin derrière.
Ces tendances, amplifiées en période de crise économique, doivent être poursuivies. Pour cela il est possible de distinguer plusieurs paramètres importants qui devraient infléchir les consommations.
1- Il y a tout d’abord le message de l’Administration américaine qui veut sensibiliser les citoyens sur ces problèmes. Elle peut aussi agir financièrement (ex.: prime à la casse) et règlementairement.
2- Ce message est relayé par de nombreuses Entreprises qui mesurent le chamboulement en cours. C’est le cas des constructeurs automobiles qui ont fait pivoter de 180° leur communication, en l’axant sur le « Smart & Green ».
3- Puis vient la menace climatique qui, dans le Sud-ouest des Etats-Unis, devient une réalité avec de longues périodes de sècheresse et des incendies.
4- Il faut également noter l’abondance des ressources gazières américaines qui associées à des prix raisonnables du gaz naturel, devrait peu à peu assurer le déclin de la part du charbon dans la génération d’électricité, au profit de celle du gaz et des énergies renouvelables.
5- Enfin, la montée en puissance des biocarburants et l’électrification des véhicules devraient peu à peu grignoter une part du gâteau au pétrole dans le domaine des transports.
L’ensemble de ces raisons ne peuvent qu’inciter à penser que l’American Way of Life n’est pas un label figé et que dans l’avenir, ce grand peuple intelligent saura mener les actions correctrices destinées à la préservation d’un cadre de vie supportable. De plus, il est difficile d’imaginer les pays OCDE demandant des efforts à la Chine ou aux pays du Moyen Orient dans le domaine des émissions de GHG, sans avoir préalablement eux-mêmes donné l’exemple et engagé de profondes réformes.
Le 4 Octobre 2009.
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