Les achats de couverture devant la faiblesse du dollar font bondir les commodities

                     Et si la politique économique de l’Administration Obama n’était qu’un processus de fuite en avant articulé autour de fortes dépenses budgétaires, de faiblesse du dollar entraînant la reprise de l’inflation et la montée des taux longs? Si cette hypothèse est exacte, la remontée des cours des commodities (matières premières et énergie) n’en est qu’à ses débuts.

                     Un des marqueurs les plus nets des mouvements spéculatifs sur l’énergie aux Etats-Unis est le cours du gaz naturel au Henry Hub dans le Golfe du Mexique et coté sur le NYMEX. Entre le 27 Avril et le 8 Mai le cours du million de BTU a gagné plus d’un dollar pour atteindre 4.31 $/MMBTU (FIG.I) alors que la demande en gaz aux Etats-Unis est au plus bas et les stocks au plus haut. La raison de cette très forte variabilité: la faiblesse du dollar. Entre le 20 avril et le 8 Mai l’euro à 1.36 $ s’est apprécié de 7 cents.

Cours-gaz-nymex-2009-05 

                 La remontée des cours de l’énergie se concrétise également sur le pétrole WTI tiré par les cours de l’essence qui flambent. Le baril d’essence à 13 dollars au dessus de celui du brut tire tous les cours pétroliers. A  72 $/baril les cours de l’essence sont à 8$ de plus que ceux du gasoil, au mépris des données énergétiques de base (FIG.II).

Cours-essence-gasoil-2009-05 

                 La corrélation entre cours de l’euro en dollars et cours du pétrole WTI est toujours aussi bonne. Un pétrole à 45 euros le baril est à portée de main (FIG. III).

Cours-USA-récents-pétrole-2009-05 

                 Ces quelques données confortées par la montée des cours de l’éthanol, du maïs, du blé, etc., remettent en évidence cette propension des milieux financiers à se couvrir sur les commodities d’une faiblesse du dollar annoncée, entraînant ainsi une demande de papier sans liaison avec la demande physique de ces produits. Pour qu’un mouvement spéculatif se  maintienne il faut qu’il s’appuie sur des pseudo-évidences. Il en est une puissante en ce moment: la sortie de crise économique annoncée. En Chine tout d’abord puis aux Etats-Unis phénomènes reliés aux puissants plans de relance de chacun des deux pays.

               Pour mesurer le chemin à parcourir, il suffit d’examiner le Reuters-Jefferies CRB Index qui à 243, à 21% au dessus du plus bas de 200 du printemps a encore de fortes progressions devant lui pour aller rejoindre un indice supérieur à 300 qui n’aurait rien de scandaleux.

CRB-Index-2009-05  

Le 9 Mai 2009

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