Auteur/autrice : patrick reymond

  • Acier : au secours…

    Acier : au secours…

    Images_2 Le pôvre riche n’en finit plus de se ruiner. Désormais, c’est la mythique sidérurgie qui se noie. déjà, ArcelorMittal passait du stade d’ogre-en-train-de-tout-dévorer à celui de mendiant-de-la-subvention, avant de passer par la case "vous voudriez pas me nationaliser, sauf vot’respect ?".
    Dans le pays le plus mûr dans la crise, les USA, la production s’est effondrée de 50 %.
    Cette évolution est normale. Les deux plus gros consommateurs sont le bâtiment et l’automobile. La production d’acier s’aligne sur ces deux clients.
    Le chômage technique en décembre a été très répandu dans l’automobile, en raison des stocks invendus existant, et pour ce qui est du bâtiment, le renouvellement des stocks se fait en fonction des carnets de commande.
    Dans les deux cas, donc, il n’y a aucun miracle à attendre… On liquide…

    La production mondiale est atteinte, avec une baisse globale en novembre de 19 %.
    C’est le retour d’une vieille manière de voir l’économie. Passé le "bla-bla", du "dynamisme", de la "profitabilité", etc, on en revient à des agrégats des années 1950 : tant de tonnes de ceci, tant de tonnes de cela, etc…
    On aurait, pour 2008, une baisse globale de production de 10 %. C’est énorme, compte tenu de la spécificité de l’acier, on ne connaissait que des stagnations, voir des baisses faibles, au niveau mondial.

    Vendredi 2 janvier 2009

  • Le triomphe de la patate…

    Le triomphe de la patate…

    Patates On vit une époque merveilleuse, et le progrès est en marche. la patate triomphe.
    2007 a été une année de production record (c’est Voltaire qui aurait été content) : 325 millions de tonnes.
    En fait, la pomme de terre est chargée de boucher les trous, dans la passoire qu’est l’organisation économique actuelle, en empêchant la famine et en permettant une vie minimale à tout ceux qui sont "hors système".
    Comme un seul hectare peut produire entre 15 et 30 tonnes, il y a un intérêt évident à développer la production du tiers monde (à 15), pour l’aligner le plus possible sur celle des pays développés.

    Le problème se porte maintenant sur le crédit et le stockage.
    C’est en effet là, que se porte la problématique désormais. La crise du crédit menace les plus pauvres et paradoxalement dans ce cas là, les bons payeurs.
    En effet, passé le stade de l’autoconsommation, les excédents, souvent commercialisés, solvabilise les clientèles ciblées.

    En outre, même dans les pays développés, on ne peut désormais écarter un risque économique maximal, celui de la désorganisation des circuits de communication.
    Le prix du fret s’effondre et les routes commerciales, sont, clairement menacées par l’embolie économique.
    On risque, donc, une situation dite de "juillet 1940", où un monde a disparu en un clin d’oeil, et où on doit penser, basiquement, à manger.

    Vendredi 2 janvier 2008

  • Traditionnelle guerre du gaz…

    Traditionnelle guerre du gaz…

    Russie_ukraine Il est une actualité qui ne déroge pas, c’est la guerre du gaz entre Moscou et Kiev.
    Cette guerre ne s’est guère calmée, les paiements ukrainiens sont toujours irréguliers, en retard, et la volonté de négocier les tarifs ne se dément pas, même au prix d’une coupure.
    Outre le problème de paiement, le problème de négociation du contrat se pose, et tout le monde semble en vacances jusqu’au 5, au moins du côté ukrainien (le président fait, semble t’il, du ski).
    Le pouvoir Ukrainien, en noeud de vipères ne semble d’ailleurs pas être en état de négocier quoi que ce soit. 

    Le problème est plus profond qu’il n’y parait.
    L’Ukraine est désolvabilisée profondément par la crise monétaire, sa devise s’effondre, ses réserves s’amenuisent, et la société russe Gazprom est aussi gênée financièrement.
    Sa dette, sans être ingérable, est lourde.
    Bien entendu, dans ce petit jeu, c’est le consommateur ukrainien qui est lourdement pénalisé. La monnaie de cotation du gaz, le dollar, flambe vis-à-vis de la devise locale, et si le rouble dévalue pratiquement
    chaque jour, ça n’allège en rien le cours du gaz.

    Bien entendu, les délices politiques entre côteries amplifient le phénomène. Le côté anti-russe est clairement instrumentalisé par certain et l’Ukraine apparait de plus en plus comme un conglomérat, sans cohésion.

    Vendredi 2°janvier 2009

  • Nettoyage pakistanais.

    Nettoyage pakistanais.

    Images_2 Promis, juré, les pakistanais vont nettoyer le terrain.
    Pour nettoyer le terrain dans les zones tribales, il a fallu fermer la passe de Kaybar (et 80 % du ravitaillement OTAN).
    Bien entendu, comme cela fait 50 ans que le Pakistan essaie de contrôler, plutôt moins que plus les territoires tribaux, sans jamais y parvenir réellement, on peut avoir des doutes sur le succès de l’opération.
    D’ailleurs, en regardant la carte, on peut se poser la question finale.
    Qui est infiltré et où ?

    Là, visiblement, les forces de l’OTAN ont réussit à s’infiltrer en Afghanistan.
    Bien entendu aussi, la suspension "provisoire" du ravitaillement attendra sans doute la fin de l’opération :
    "Nous avons 26 cibles, et nous allons nous débarrasser de leurs repaires. C‘est une opération massive, qui se poursuivra jusqu’à ce que notre objectif soit atteint."

    Au début des années 1950, une étude militaire parue sur la guerre d’Indochine. Elle concluait, elle aussi, qu’il fallait changer de regard.
    Il ne fallait plus parler d’infiltrations Viet minh dans le delta du Tonkin, mais d’une présence permanente, et d’une présence "sporadique et cantonnée", française. En clair, c’était les français, qui, de fait, s’infiltraient.
    Bien sûr, les moyens militaires permirent quelques succès (Hoa Binh).
    Il y eut surtout une "mise à niveau" des combattants adverses, pour les prochaines batailles. En ce qui concerne l’Afghanistan, il est clair que pour le moment, une veine jugulaire est tranchée. Quasi sans bataille.

    Jeudi 1°janvier 2008

  • Barrage des trois gorges : quelques problèmes…

    Barrage des trois gorges : quelques problèmes…

    Barrage_trois_gorges Le barrage des trois gorges sur Yang Tsé, rencontre quelques problèmes.
    C’est souvent comme ça, quand un équipement, trop moderne, se fait dans un pays, globalement encore arriéré.
    D’abord des problèmes d’ordures ont fait arrêté le remplissage.
    En effet, les communes n’ont tout simplement rien pour les traiter, et il a fallu récupérer 400 000 tonnes dans la retenue.
    C’est le Yang tsé, qui faisait fonction de poubelle.

    Ensuite, c’est l’aval qui souffre, par baisse du débit, qui entrave la circulation fluviale, et le pompage.
    En effet, une bonne partie du débit est envoyé, par gravitation, dans le nord de la Chine, qui a gravement épuisé le fleuve Jaune, largement réduit à l’état d’égout dans sa phase finale.

    Mais, globalement, la quantité d’eau n’est pas extensive.
    Ce genre d’investissements fait éclater les problèmes d’infrastructures, de sous développement, d’arriérations diverses, autant que variés, qui fait du pays, un pays encore sous développé, notamment dans l’intérieur.
    Le développement est une très longue route, indépendamment du bling-bling et du tape à l’oeil, c’est l’ensemble qui doit progresser à la même allure.

    Jeudi 1°janvier 2008

  • Japon : mais que fait donc Godzilla ?

    Japon : mais que fait donc Godzilla ?

    Japon Le Japon s’enfonce dans la crise, et une crise totalement monstrueuse.
    La récession, sur le dernier trimestre, atteint, en rythme annuel 12.1 %.
    On peut clairement envisager de parler de décroissance.
    L’indice Nikkei atteint 8859 point en cette fin d’année, chutant de plus de 42 %.
    Un programme aussi massif qu’inutile de soutien au banque va être mis en oeuvre.

    On nous a chanté pendant des années que l’ouverture au monde était bénéfique, et qu’il fallait exporter.
    Les nations surexportatrices ne semblent guère mieux s’en tirer que les nations désindustrialisées, visiblement moins bien même.
    Le cas allemand est préoccupant, la Chine souffre aussi énormément.
    On voit, finalement, le caractère vieillot d’une machinerie économique pourtant en parfait état de marche.

    Le consommateur, simplement, n’est plus là, désolvabilisé.
    L’industrie automobile, un des phares du Japon, devient aussi, une de ses tares. L’industrie automobile, si elle est importante dans tous les pays du monde, connait deux pays phares, l’Allemagne et le Japon.
    On va donc voir une minute de vérité, dans ces deux pays.

    Jeudi 1°janvier 2009

  • Norway = Titanic ?

    Norway = Titanic ?

    Images_2 Aujourd’hui, certains font le panégyrique de la Norvège.
    Ils savent si bien gérer la fortune que leurs ont laissés les Dieux. Placements en ceci, placements en cela.
    D’abord, il est toujours déplorable de prendre comme exemple un pays doté de la sorte en matière de ressources naturelles : électricité, gaz et pétrole.
    Déjà, au 16°siècle, on avait répondu : "Mais il n’y a ni mine de poules, ni mines de blés, ni mines de drap…"
    Les placements, un autre état en avait fait. C’est aussi un état qui fut fort bien burné en ressources naturelles (le phosphate), c’était l’ile de Nauru.
    Maintenant, ils vivent misérablement, dans une ile détruite par l’exploitation minière, et la totalité de leurs placements a pris l’eau.
    En plus, leur morphologie a fait que ces années de richesses leur ont laissé un souvenir : une épidémie de diabète généralisée.

    Par contre, d’autres font un visage un peu plus noir au "modèle".
    Taux d’intérêts baissés à vive allure, croissance 2009 qui s’annonce fort modeste, transport maritime, activité importante en berne, exploration off-shore (dont ils se sont fait une spécialité) en berne, pour cause d’investissements reportés…

    De plus, faut il rappeler le sort d’un tas de personnages, si riches pour des générations. Russes et Saoudiens notamment, qui "investissaient" à grands coups d’effets de levier.
    Ils font maintenant leurs fonds de poches.
    L’effet de levier, ils l’ont pris dans les dents.
    Suis-je bête ! Les norvégiens sont tellement vertueux qu’ils ne l’ont pas utilisé  !
    Tout est bien géré, tellement bien, qu’il n’y a aucun besoin de solidarité !

    Jeudi 1 janvier 2009

  • Bonne année 2009.

    Bonne année 2009.

    Images Je vous souhaite une bonne année 2009, et quand se clôt une année et s’annonce une autre, il est de coutume de faire un bilan et des prospectives.
    Le bilan est celle d’une crise économique grave, financière, bancaire, industrielle.
    L’ajustement des consommations énergétiques se fait dans un contexte de baisse de demande et de production.
    Elle aurait pu se faire par une modernisation générale des infrastructures et des outils.
    Cette partie, si elle est -timidement- commencée est complètement occultée par la première.

    Les pays anglo-saxons, dont le trait distinctif est une désindustrialisation massive, une gabegie énergétique confirmée, sont les plus touchés.
    Certains pronostiquent pour eux une crise longue, très grave, voir une crise d’effondrement.
    D’autres seraient touchés. On ne passe pas impunément au travers d’une crise de type impériale.
    Il est d’ailleurs clair, que le cycle capitaliste, investissements et profits, est brisé.
    Il était bien malade d’ailleurs, car ce que l’on appelait "investissement", ce n’était plus l’investissement physique, mais "l’investissement" financier, qui se jetait dans un trou noir, ou "chaine de Ponzi", de grande ampleur.
    Le krach financier, entrainant une baisse des consommations, entraine aussi une baisse des investissements physiques.
    La crise nourrit la crise.

    En même temps, toute période de crise est une période de mutation profonde.
    Ce n’est ni la première, ni la dernière, mais les hommes sont des animaux croyants, et il leur faut des certitudes.
    La seule certitude est qu’il n’y a pas de certitude.
    Demain est un autre jour.
    Et quand une économie s’effondre, une autre réémerge immédiatement.
    Raison pour laquelle, je vous souhaite bon réveillon et bonne année.

    Mardi 30 décembre 2008

  • Crise Mexicaine.

    Crise Mexicaine.

    Images_3 Il y a un pays dont on entend peu parler, mais qui va souffrir horriblement de la crise actuelle, c’est le Mexique.
    Tour d’Horizon : 40 % de son économie dépend du pétrole, sa production essentielle, celle du grand gisement Cantarell décline à toute allure.
    Les prix d’ailleurs, sombrent, eux aussi.
    Les réserves sont ridicules (moins de 10 ans).
    La main d’oeuvre émigrée qui envoyait beaucoup d’argent à la famille restée au Mexique, est, pour l’essentielle, rétamée.
    Travaillant énormément dans le bâtiment, elle subit de plein fouet la crise. Les flux de capitaux de cet ordre là s’arrêtent, une partie d’ailleurs des émigrés, est de retour.

    Les maquiladoras, usines du nord du pays sont des sous-traitants US, ils subissent la crise de plein fouet.
    Les Mexicains, qui haïssent leurs voisins du nord, se sont calqués sur eux dans leur mode de vie et sont en symbiose économique avec les USA.
    Le trafic de drogue, lui même, est touché par la crise.
    Comme cela s’était produit en 1929, la criminalité s’effondre à certains endroits (on peut citer Detroit), la profondeur de la crise, le fait qu’il n’y ait plus grand chose de rentable à voler, la désolvabilisation, explique le phénomène.

    Comme tout gouvernement trop lié aux USA, le gouvernement mexicain vient de se décider à la guerre. La police, trop corrompue est laissée de coté, et l’armée est appelée pour la guerre contre les cartels de drogue.
    Cela arrive aussi dans un pays qui a renoncé à sa sécurité alimentaire, contre le droit d’être le valet du voisin du nord.

    Lundi 29 septembre 2008

  • Dimitri Orlov : combler le retard d’effondrement.

    Dimitri Orlov : combler le retard d’effondrement.

    Images Le livre de D. Orlov est récent, il a deux ans, mais il est aussi extrêmement vieux.
    Il parait être à des années lumières.
    Il établit le parallèle entre effondrement soviétique et effondrement américain.
    Pour lui (vivant aux USA depuis l’âge de 12 ans), ce pays est beaucoup plus mal préparé à l’effondrement que son ex-concurrent.
    " Les ÉU font face à de nombreuses difficultés identiques à celles qui ont contribué à l’effondrement soviétique

    • Des guerres ingagnables (Afghanistan, Irak… Iran ?).
    • Une production de pétrole déclinante (la production de pétrole soviétique a passé son pic une paire d’années avant l’effondrement).
    • Des budgets militaires hors de contrôle.
    • Des déficits et une dette extérieure insoutenables.
    • Un système politique récalcitrant, apathique et corrompu, incapable de réformes.
    • Des illusions de grandeur empêchant une discussion honnête des difficultés.  "

    On le voit, et on peut faire le rappel aussi du livre de Paul Kennedy "Préparer le XXI°siècle".
    Vieux d’une quinzaine d’année, il disait que la puissance US existait, mais qu’elle souffrait de mille maux.
    Le problème, c’est que depuis, on n’a guère soigné ces maux.
    Mieux, on les a présenté comme "dynamisme" : l’arriération technique des voitures américaines surconsommatrices ? Pas de problèmes, nous vous fournirons…
    C’était le message.
    Pour un niveau de vie équivalent, européen et nippon consomme la moitié de l’énergie d’un citoyen US. C’est ce qui faisait la différence, constante de "richesse".

    Ce qu’on voit est d’ailleurs pitoyable. Dans le maëlstrom US se voient emporté des pays qui n’ont pas voulu se distinguer, ou qui ne peuvent plus se distinguer, ou qui se cramponnent à une "foi", dépassée.

    Lundi 29 décembre 2008