Auteur/autrice : patrick reymond

  • La guerre à la frontière Sud.

    La guerre à la frontière Sud.

    Images_3 Les actualités en provenance du Rio Grande/Rio Bravo sont de plus en plus claires.
    C’est la Guerre. Avec un grand G.
    Les cartels de la drogue ont des armées fort bien structurées, équipées, efficaces, et leur "corps de bataille", équivaut à 100 000 hommes.
    les candidats au recrutement, dans la misère mexicaine, ne manquent pas.
    En face ? La police a quasiment cessée d’exister, à l’image des "rondes"(gardes) villageoises, organisées par les autorités sud américaine pour contrer les guérillas, elle est achetée, neutralisée, terrifiée, etc…
    L’armée régulière mexicaine fait elle piètre figure. Elle n’aligne que 130 000 hommes, plus mal armés, certainement moins structurés que ses adversaires.
    Les USA, dans ce contexte, manquent de troupes. Leurs troupes de combats, aventurées au tonnerre de dieu, ne se montent qu’à 150 000 hommes.

    D’après leurs propres calculs, il faudrait 500 000 hommes à la frontière, au minimum, plus si la situation dérape.
    Le président Calderon est contesté, mal élu et a contribué à déstructurer un peu plus le pays.
    Sur cette situation qui empire, le gisement pétrolier Cantarell, qui décline à allure accéléré. Le Mexique, c’était le pétrole, depuis les années 1920.
    On parle de plus en plus "d’état failli".
    Il existe une grosse différence d’ailleurs, entre la situation dans les années 1910 (années de la révolution mexicaine) et aujourd’hui. La frontière ethnique, s’est largement déplacée vers le nord.

    En cas de conflit, l’armée américaine aurait un arrière fort peu assurée. On parle aussi aux USA de conscription, voire de milices. il est vrai qu’avec une tension à la frontière Mexicaine, bien pire que le Pakistan, il n’y aurait sans doute pas d’autre recours que le retour à une ancienne tradition.

    Vendredi 6 Mars 2009

  • Automobile : – 25  % en 2009 en Europe.

    Automobile : – 25 % en 2009 en Europe.

    Images_4 On s’attend à une baisse de production de 25 % en 2009 en Europe.
    Deux constatations : plus aucun producteur n’est rentable. C’est simplement le jeu de qui crève en premier. Les pouvoirs publics l’ont bien compris, et c’est l’origine de leurs largesses.
    En outre, 25 %, ça ne se saupoudre pas. Une usine tourne à plein régime, ou pas. la logique, c’est d’arrêter un site complètement.
    Comme tendre la sébille aux gouvernements a un coût, les pays pingres ou désargentés vont payer la note en matière de suppressions.
    2 à 3 ans de crise, c’est long aussi, surtout que certains marchés étaient déjà en crise depuis longtemps, comme le marché nord américain.

    Le dépôt de bilan de Delphi, un sous traitant de GM, n’est pas d’hier.
    C’est la simple survie des industries dans un certain nombre de pays qui est en question.
    La production britannique, quasiment réservée à l’exportation, peut très facilement être fabriquée ailleurs, même pas délocalisée, mais simplement réparties dans d’autres usines des groupes qui travaillent en Grande Bretagne.
    Les situations géographiques vont aussi jouer : dans la déconfiture du bloc de l’est, en son temps, on a attribué la totalité de la faillite aux dérèglements du système.
    On n’a pas posé la bonne question : quelle était la part de la contrainte géographique ?
    Les puissances maritimes bénéficient de bonnes voies de communication : la mer, les océans.

    Les délocalisations à l’intérieur des terres risquent d’avoir été des coups hasardeux. Le bonheur économique de la Grande Bretagne depuis le 18° siècle était il du à sa politique économique ou à sa situation maritime ?

    Jeudi 5 Mars 2009

  • GDF SUEZ ; tout baigne…

    GDF SUEZ ; tout baigne…

    Images_3 Le bénéfice de GDF SUEZ donne le "la" : les milliards de bénéfices du CAC 40 reposent sur des activités de rente, ou imposition de la dime aux vilains.
    6.5 milliards de bénéfice, et des investissements en berne. Comme d’habitude, on entretient à train de sénateur.
    Cela relativise les pleurs sur les 679 millions perdus sur "la non répercussion de la totalité des coûts dans les tarifs réglementés ".
    Les hausses de tarifs de 25 %, n’avaient donc rien de justifié, et sont un simple transfert du client, vers l’actionnaire.

    Cette hausse fait partie de la hausse des "dépenses contraintes", qui font que les économistes chantres du régime s’extasient de la "robustesse" de la consommation pendant des années, puis amène à la catastrophe économique et à la catastrophe politique.

    La catastrophe économique est simple : souvent la non-consommation devient la seule option, par pauvreté.

    Jeudi 5 Mars 2009

  • Z’avez pas une piécette ? C’est pour Toyota !

    Z’avez pas une piécette ? C’est pour Toyota !

    Trex Si les problèmes récurrents des constructeurs US sont connus, si les problèmes récents des constructeurs français deviennent évident, le plus grand, gros et gras constructeur mondial, Toyota, est sans doute dans une situation fort peut reluisante.
    Comme GM et même pire que GM, son outil industriel est hypertrophié.
    Toyota a voulu construire des usines partout dans le monde, et aujourd’hui, ce sont mille plaies saignantes, car tous les marchés baissent ou s’effondrent en même temps et les exceptions (comme l’Allemagne en Février) sont tellement "exceptionnelles" qu’elles n’apportent aucun réconfort.

    En réalité, là aussi, une règle comptable enfantine a été oubliée. C’est la différence entre frais fixes et frais variables.
    Le problème de l’automobile, c’est aussi d’avoir tellement voulu éjecter de salariés, qu’ils ont investis A MORT.
    Ils ont transformés une charge variable, le salarié -car il est licenciable-, en charge fixe : on a beaucoup investi en machines, automatisations, robots, pour pouvoir se passer de main d’oeuvre.
    Or, si un salarié à la porte, ça ne coûte plus rien, l’amortissement des investissements, les frais financiers liés à ces investissements, eux, perdurent, que les usines soient en activité OU PAS.

    La firme automobile qui avait su le mieux se plier à la mondialisation et le mieux en tirer partie, jusqu’à détrôner GM de sa première place, se retrouve plombé par cette première place et ce savoir faire.
    Contrairement à ce que l’on entend, il risque de ne pas survivre que 6 ou 7 grands. Visiblement, ce sont les grands qui claquent, les dinosaures, trop grands pour survivre.
    Dernière coquetterie d’une femme qui fut belle et qui laisse deviner les rides derrière le lifting : dire que c’est pour le fun qu’on demande des aides

    Mercredi 4 Mars 2009

  • Offensive russe en Europe.

    Offensive russe en Europe.

    Images On avait un peu vite oublié la Russie, à la faveur de la crise économique.
    Elle vient de rappeler qu’elle était là, et elle a repris l’offensive en Allemagne et en Espagne.
    "Mardi, un large protocole d’accord de coopération a été signé entre l’Espagne et la Russie concernant le pétrole, le gaz, le charbon et les énergies renouvelables ".
    Quand à Areva et à l’EPR, ils se voient plombés par l’arrivée d’un concurrent Russo-Allemand.
    Le nombre de centrales à construire d’ici 2030 apparait déjà comme très optimiste (400), et il va falloir partager.

    Ce chiffre de 400, largement optimiste, ne sera pas tenu.
    En effet, 20 ans, c’est court. il y a 40 ans, on avait prévu 4500 centrales, on en a fait dix fois moins.
    L’échelle de grandeur devrait être la même aujourd’hui.
    Areva aura donc, plus que jamais, besoin d’être le faux-nez du gouvernement français.

    Il reste, que, même en crise, le monde a ses producteurs d’énergie et ses consommateurs. la sphère russe fait indéniablement partie des pays surproducteurs. Il faut en tenir compte, plus que jamais.

    Mercredi 4 Mars 2009

  • USA : déprime automobile et emploi…

    USA : déprime automobile et emploi…

    Le_bonheur_est_dans_le_pre Le fond ne semble pas atteint.
    Février a vu disparaitre 697 000 emplois aux USA, 359 000 dans les services et 338 000 dans l’industrie.
    Dans ce contexte, il serait fort étonnant de voir les ménages s’endetter, qui plus est pour l’automobile.
    Celui-ci se met au diapason.
    Il recule de 40 % à 685 000 unités et des poussières.
    En rythme annuel, c’est 9.08 millions, contre 13.24 en 2008 et 16.5 en 2005

    En réalité, devant le mouvement de suppressions d’emplois, il n’ y a aucune chance que cela s’améliore. Les stocks de véhicules d’occasion à bas prix sont aussi pléthoriques, et en période d’incertitude économique, la voiture pas chère et fiable à mille dollar se verra privilégiée par tous et non plus seulement par les immigrés mexicains.
    Après, on tombe dans un cercle vicieux à la nipponne :
    "45% des jeunes de 24 ans sont des intérimaires. Une étude montre que seulement 25% des jeunes dans la vingtaine veulent une automobile. Et la phrase qui m’a sidéré : "“I’m not interested in big spending,” (merci à anonymous56)  "
    Les jeunes générations se voient très bien vivre sans.
    Une génération aura découvert l’automobile, une autre l’aura généralisée, avec une, deux ou trois à la maison, et la dernière l’aura désacralisée et remis à sa place : un gouffre financier.
    Que veulent les jeunes ? "I just want a humble life. ". une vie humble, ou une vie simple ?

    Sans fioriture et sans tralala. La précarité, marquée sur une génération, l’aura formatée. Pas dans le sens voulu par les excellences. le bonheur est dans le pré, dit on.

    Mercredi 4 Mars 2009

  • Renault et la crise.

    Renault et la crise.

    Ducdanjou_crise Les bavards de Renault décidément, donne bien du grain à moudre sur l’origine de la crise.
    Celle-ci est une crise de surinvestissement : trop de capacités de productions crées, surtout par les délocalisations, sans que les marchés, aient été agrandis : les rémunérations sont, mondialement, stagnantes.
    D’ailleurs, dans n’importe quel pays, le cout de la main d’oeuvre dans le prix d’une automobile est marginal.
    Ce n’est pas la conjoncture, si sévère soit elle, qui a démolie l’industrie automobile, c’est leur politique.
    Quelle était elle ?
    – Distributions de dividendes trop importantes, les fonds distribués sans intelligence manquent aujourd’hui,
    – Dépenses d’investissement (le basculement des lignes de productions dans les délocalisations), qui ont entrainé un accroissement trop fort des capacités de productions : 9.5 millions en Europe pour 17.8 millions produits.
    Quelle est la solution ?

    Au niveau des agents, elle est simple, c’est la suppression de sites, purement et simplement. Le "saupoudrage" des suppressions d’emplois ne donnent qu’un résultat marginal : les frais de personnel, sont, pour l’automobile, trop peu importants pour être significatifs.
    Et là, c’est clairement le donnant /donnant politique qui va faire son effet. Les gouvernements des pays pauvres ne peuvent rien donner, les gouvernements des pays riches monnayeront leur aide.
    Et il sera difficile, pour eux, de distribuer des milliards pour subventionner les usines Tchéques.
    Les nouvelles implantations visant à délocaliser sont aussi, intenables. D’abord parce qu’elles coutent chères.

    Les surcapacités éclatantes en Europe sont aussi importantes partout ailleurs. Tout le monde s’est précipité en Chine.
    Les constructeurs vont aussi opérer les sous traitants. En période de crise, souvent la sous traitance est rapatriée. Les constructeurs reprennent une partie de ce qu’ils avaient externalisés. Ils ne sont guère, à l’heure actuelle, qu’assembliers. Un constructeur nippon, lui, avoue que les prévisions, même les plus pessimistes apparaissent impossibles.

    Mardi 3 Mars 2009

  • L A : s’éclairer à moindre coût.

    L A : s’éclairer à moindre coût.

    Lemasquedezorro Ils sont trop forts les politiciens (ou politichiens ?), à Los Angeles, Zorro, Antonio Villagairosa, le maire prévoit le remplacement de 140 000 ampoules de l’éclairage publique par des diodes électroluminescentes.
    Le coût en sera de 57 millions, et en réalité, ce n’est pas un coût. Les LED durent de 20 à 40 fois plus longtemps.
    Donc, après un investissement initial, les économies en dépenses de renouvellement "s’éteindront" naturellement.
    Le plan prévoit 20 000 changement la première année, puis 30 000 les années suivantes.

    Au bout de 7 ans, l’opération dégagera des bénéfices, par rapport à la situation antérieure.
    Bien entendu, on essaie de faire perdurer une situation issue de 1945 : l’étalement urbain. Cette politique, après une gabégie sans nom et un retard technique important aura ses effets. Mais, en Californie, on n’échappera pas à la question fondamentale : le mode de vie est il soutenable ?
    En effet, la sécheresse fait son oeuvre et le trop grand prélèvement sur la ressource apparait.

    On peut se demander pourquoi une telle évolution n’a t’elle pas eu lieu depuis 40 ans ? Ou plutôt noter l’insouciance devant les factures en tous genres. c’était facile, il n’y avait qu’à les payer.

    Mardi 3 Mars 2009

  • Nabucco ? Pas assez de gaz…

    Nabucco ? Pas assez de gaz…

    Nabucco C’est la chancelière allemande qui vient de mettre les points sur les i et les traits sur les barres.
    L’argent ne manque pas, ce qui manque, c’est le gaz pour que Nabucco soit réaliste.
    "Nabucco n’a pas besoin de soutien financier, étant donné que les investisseurs privés ne manquent pas " et
    " Le problème avec Nabucco, c’est de savoir d’où proviendra le gaz ? "
    La donnée de base, c’est que les gazoducs ont besoin de gaz russe pour être rentable. De gaz russe ou iranien.

    On voit donc que Nabucco méritait davantage comme nom quelque chose comme tartarinade, couillonnade, et, si on ajoute l’instabilité des régimes de la région traversée, on n’a strictement aucune chance réaliser le gazoduc.
    Comme l’a dit un lecteur dans un post, un gisement n’existe que par l’infrastructure qui permet de l’exploiter.
    On vient de s’apercevoir que l’asie mineure n’avait aucune stabilité, ni aucune unité.

    Retour sur terre, donc. Les russes sont et restent incontournables en matière de gaz. Ils ont, eux, l’avantage d’avoir une infrastructure ancienne et eprouvée.

    Mardi 3 Mars 2009

     

  • La vérité sur le transport aérien.

    La vérité sur le transport aérien.

    Images Petit à petit, le voile se lève sur l’inanité profonde du transport aérien.
    Depuis 2001, cette activité se survit. Elle n’est, en effet, tout bonnement, pas rentable.
    7 années de pertes sur 8, et sans être grand clerc, on peut annoncer une huitième année déplorable. Seul 2007 a été bénéficiaire, sans éponger les déficits cumulés.
    Et encore, les compagnies "reines de la terre", les compagnies aériennes américains sont elles dans une spirale profonde de récession. Toutes elles se mettent, les unes après les autres, sous le chapitre 11, histoire de compresser un peu plus salariés et retraités.
    93 appareils mis en service en Janvier, 96 retirés, 23 définitivement, 73 stockés…
    Sur les 5 derniers mois, les retraits sont palpables : 441 appareils mis en service, 632 retirés.

    On pourrait dire que c’est une modernisation, que cela n’a rien de catastrophique. Même pas.
    Car le vrai recul n’est pas, statistiquement perceptible : il s’agit de la moindre rotation des appareils, qui s’apparente elle, à des retraits massifs de capacités.
    Mais l’IATA lâche le morceau a un moment :
    "Les compagnies tentent pourtant de répliquer à la crise. Elles réduisent leurs capacités depuis plusieurs mois déjà, mais jamais de façon aussi importante que ne recule le trafic, si bien que les avions sont toujours moins remplis. La seule exception soulignée par l’IATA est le marché intérieur nord-américain, où la stratégie de baisse de l’offre connaît un certain succès.  "
    STRATEGIE DE BAISSE DE L’OFFRE ?
    Serait donc DEJA rentré dans une stratégie POST CROISSANCE ?

    Les américains savent aussi être fort pragmatique. Les destinations les moins rentables ou les  déficitaires sont tout bonnement abandonnées, purement et simplement.
    En janvier, le fret aérien était à son huitième mois de déclin, le trafic passager à son cinquième.
    On parle de "consolidation" ? C’est l’appellation polie d’un monopole reconstitué qui masquerait la perte de sens économique.

    Mardi 3 Mars 2009