Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Substituabilité des sources d’énergie: un exemple de motorisation mixte GNL-gasoil

    Substituabilité des sources d’énergie: un exemple de motorisation mixte GNL-gasoil

    On connait les premiers poids lourds alimentés au GNL et au gasoil, voici maintenant un navire.

    Moteur: Wärtsilä

    Réserves de Gaz Naturel Liquéfié : deux fois 430 m3

    Autonomie sur GNL: 12 jours avec 80% de charge puis si nécessaire relai au gasoil.

    Wartsila-GNL

    LIRE le papier de Wärtsilä sur ce thème.

    Le 28 Novembre 2011

     

  • Le nucléaire français fait l’objet de promesses d’ivrognes

    Sans vouloir en rajouter aux débats de bas étage du Café du Commerce actuels sur l'avenir de la filière nucléaire française, il me semble important de rappeler quelques évidences économiques, techniques et politiques sur ce sujet:

    -l'Allemagne en décidant tout de go de fermer 8 centrales nucléaires en 2011 a mis, sans aucune vergogne, le réseau électrique européen en pénurie de puissance électrique de réserve. Il est donc illusoire à court terme aux pays limitrophes (Belgique, France, Suisse) de vouloir l'imiter sous peine de plonger dans un black-out quasi immédiat une part de l'ouest de l'Europe,

    les énergies renouvelables intermittentes sont physiquement  INCAPABLES de remplacer la ressource de base nucléaire, n'en déplaise à tous les projets de bassines d'eau de mer sur les falaises d'Etretat ou autres électrolyseurs allemands injectant de l'hydrogène dans le gaz russe,

    les seules alternatives au nucléaire en Europe sont les centrales à flamme qui brûlent du lignite (Allemagne), du charbon ou du gaz naturel, avec en option "green" un zeste de biogaz ou de biomasse (pellets).

    – la France mal en point devrait alors importer massivement du charbon ou du gaz. Pour remplacer un tiers de l'énergie électrique nucléaire annuelle il lui faudrait produire 140 TWh à partir de centrales au gaz à construire (20 GW ou 20 milliards d'euros) qui consommeraient sur la base d'un prix d'achat de 10$ à 15$/MMBTU dans les 7 à 10 milliards d'euros de plus de gaz importé qui se rajouteraient aux 13 milliards actuels?

    – la consommation d'électricité dans une Europe de plus en plus urbaine et complexe va poursuivre sa croissance. La mise en place onéreuse, lente et complexe de compteurs intelligents servira essentiellement à faire payer plus cher l'électricité aux heures de pointes pour rentabiliser ces équipements, en attendant un hypothétique effet sur l'ampleur des pointes de puissances appelées.

     Il ressort de toutes ces contraintes que notre pays qui dans la décennie à venir sera en phase de cure d'amaigrissement intensif de son budget afin de stabiliser puis commencer à rembourser sa dette, n'aura pas le moindre premier euro pour fermer une seule centrale électronucléaire. Tous ces débats socialo-écolos assez minables ne sont donc que promesses d'ivrognes pour amuser les gogos électeurs. Ils ne participent pas en période de crise au soutien des entreprises importantes concernées.

    Remarque 1: en s'alliant aux Communistes, François de Jarnac avait fini d'étouffer la Bête fatiguée. En s'alliant aux Écologistes il n'est pas impensable que François de Tulle ait caressé la même intention modernisée. Mais je vois là un objectif beaucoup plus complexe qui nécessiterait auparavant que les Socialistes développent leur propres certitudes dans le domaine. Au vu des minables tractations entre Martine et son interlocutrice écolo… ce n'est pas demain la veille.

    Remarque 2: NKM a repris à son compte le riche concept d'échange par les Verts d'une centrale nucléaire par circonscription électorale attribuée. Nous en revendiquons sans acrimonie ni jalousie ici le droit d'antériorité.

    Le 17 Novembre 2011

     

  • Le PIB de la France atteint les 500 milliards d’euros au troisième trimestre

    Le PIB de la France atteint les 500 milliards d’euros au troisième trimestre

     Nos sombres économistes ont pris de toute évidence un peu d'avance sur les prévisions de retournement de l'économie. Ne vous en faites pas, ils trouveront aisément les pirouettes qui leur permettront de retomber sur leurs pattes. Les Français consomment toujours et les industries ont même exporté un "chouilla" plus au T3 (des céréales, du vin, de l'électricité). Le PIB du troisième trimestre de la France en EUROS COURANTS ressort selon l'INSEE à 500 milliards d'euros en croissance de 15 milliards d'euros par rapport à celui du même trimestre de l'année précédente. Depuis deux ans la croissance du PIB de la France en euros courants (CVS) suit une pente de 3% par an (FIG.). Bien sûr l'inflation participe à cette augmentation. Hors inflation, en valeurs chaînées aux prix de l'année précédente, la croissance en volume du PIB suit une pente de 1,6% par an, soit un partage sensiblement 50/50 avec l'inflation.

    PIB-France-Allemagne

     L'Allemagne aligne elle aussi une croissance du PIB (CVS) au troisième trimestre en ligne avec celle des deux années précédentes. Mais on sait que les entrées de commandes à l'industrie ayant fléchi en Août et en Septembre il est fort probable que les résultats du quatrième trimestre seront moins allants pour elle.

     Ces courbes permettent d'éviter de se plonger inutilement dans les pinaillages de croissance d'un trimestre à l'autre, tant appréciés de nos Gazettes et qui s'avèrent être largement erronés après correction des valeurs publiées au trimestre suivant. En Euros courants ces données sur plusieurs trimestres peuvent être directement comparées aux évolutions des dépenses, des recettes ou des dettes des États. Par exemple la dette de la France à 1693 milliards d'euros à mi-année 2011 avait pris 101 milliards de plus en un an, soit 6,3% …ceci est tout simplement incompatible avec la croissance de 3% du PIB. Elle aurait dû être au moins contenue à la moitié, ce qui aurait supposé une diminution des dépenses annuelles de l’État Providence d'au moins 50 milliards. Les montants annoncés pour l'instant par nos timorés dirigeants ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Attendons-nous donc à une prochaine phase de Socialisme gestionnaire impitoyable, seul capable de vraiment réformer notre trop complexe pays!

    Le 15 Novembre 2011

  • L’instabilité de génération de puissance par les éoliennes pose certains problèmes

     Pour sortir de la propagande verte et de ses "vérités" approximatives sur l'énergie éolienne je vous recommande de lire le papier professionnel de Jean-Pierre SCHAEKEN WILLEMAERS paru sur le site de l'Institut Thomas More.

    On peut y lire par exemple:

     "The fact is that wind energy is not at present as clean and CO2 emission free as their supporters suggest. Indeed the introduction of wind power in the conventional energy systems requires, inter alia, reserve capacity and back up thermal power stations where hydropower or other “green” energy is not or not sufficiently available, to secure the electricity supply in case of low wind or lack of it. Those power stations have to operate at lower load capacity and thus at lower efficiency to make room for wind generation and are ramped up and down according to wind conditions. All that increases the heat rate and hence GHG emission.  So far, the claim that onshore large wind farms strongly contribute to CO2 emission reduction, has not been substantiated by analysis based on measured data in spite of the fact that such
    survey is of the essence to justify costly financial support schemes for not always mature renewable electrical generation."

    ou encore:

    "A problem with massive subsidization of renewable energy is that a number of developers/investors focus on maximizing the return on investment and not on long term operation with, as a consequence, minimizing the O&M (operation and maintenance) costs. On the equipment supply side, the policy of too many manufacturers is to enhance sales at all costs without taking sufficiently into account the after sales services. This leads, among others, to long delivery times of spare parts which makes O&M very difficult. Sales top, Service flop! In such conditions, what is the lifetime of wind turbines: 10 years or less?

    LIRE ce très instructif papier rédigé par un professionnel.

    Le 14 Novembre 2011

  • Avec constance et application, les Français creusent le trou du commerce extérieur de leur pays

    Avec constance et application, les Français creusent le trou du commerce extérieur de leur pays

     Moins quatre vingt trois (-83) milliards d'euros: c'est le montant record du solde négatif (hors matériel militaire) du commerce extérieur de la France sur les douze derniers mois publié par les Services des Douanes. Cette facture se décompose en 60 milliards solde des échanges de ressources énergétiques (pétrole: 33 mrds, produits pétroliers: 13 milliards et gaz naturel: 13 milliards) et 23 milliards solde des échanges non énergétiques (TAB.).

    Solde commerce exterieur-2011-09

    Remarque: assez paradoxalement ce piteux résultat est obtenu avec une moindre dégradation que prévue du solde des échanges du troisième trimestre qui affiche un solde négatif de 17 milliards d'euros à comparer aux 18,7 milliards du deuxième trimestre. Cette relative "amélioration" (FIG.) devrait se traduire par une contribution positive du commerce extérieur au PIB de la France du troisième trimestre.

    Solde commerce exterieur-trim

    Quelques remèdes possibles pour interrompre le flux de cette saignée financière de notre pays?

    -produire localement plus d'électricité, même nucléaire, pour les besoins internes et l'exportation,

    -réduire les importations de houille en fermant les centrales au charbon,

    -moderniser les raffineries encore opérationnelles pour qu'elles produisent plus de carburants par baril de pétrole importé,

    -favoriser la production de biocarburants locaux à forte valeur ajoutée (kérosène, gasoil),

    -investir pour pouvoir importer plus de GNL aux prix non indexés sur le prix du baril,

    -rechercher activement puis exploiter les gaz de schistes,

    -taxer les carburants, les autres énergies primaires (TIC) et la consommation (TVA à 25%) pour financer les dépenses sociales aujourd'hui imputées sur les salaires,

    -imaginer les mesures (informations, tests) tendant à favoriser la durée de vie des équipements électroniques grand public et lutter contre l'obsolescence programmée des équipements.

     Il est fort probable que le mouvement déflationniste qui va affecter la France en limite d'endettement, par une contraction nécessaire des salaires et des revenus, va se traduire par une baisse des consommations et donc des importations, en attendant que les prix s'alignent à la baisse sur le nouveau standing de vie dégradé des habitants de notre pays.

    Le 13 Novembre 2011

  • Exxon Mobil: pour un marché du gaz naturel libéralisé en Europe

    Exxon Mobil: pour un marché du gaz naturel libéralisé en Europe

     L’Europe du gaz naturel, avec des consommations croissantes, des productions locales décroissantes et en retard dans l'exploitation de ses réserves en gaz non conventionnel, va dépendre de plus en plus des importations en provenance de Russie, de Norvège, d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d'Afrique. La mise en service au travers de la Mer Baltique, du gazoduc North-Stream qui relie directement les immenses ressources russes au gros client allemand, en phase de dé-nucléarisation de ses centrales, illustre parfaitement cette dépendance croissante. Pour éviter que l'Europe ne perde trop de plumes dans ce balancement des échanges, dans un monde largement approvisionné en gaz naturel, il serait préférable que les diverses sources d'approvisionnements potentielles (gazoduc ou GNL) puissent être mises en concurrence au moyen de contrats flexibles et regroupés à divers acteurs européens. Pour cela il est nécessaire que les infrastructures soient adaptées à cette flexibilisation des approvisionnements.

    Europe-marché du gaz naturel

    La présentation d'Axel Scheuer d'Exxon Mobil, à un congrès Polonais sur les gaz non conventionnels en Europe, illustre cette évolution lente du marché du gaz européen.

    CONSULTER cette présentation.

    Le 9 Novembre 2011

     

  • Le piétinement des commandes à l’industrie manufacturière allemande illustre les difficultés du moment

    Le piétinement des commandes à l’industrie manufacturière allemande illustre les difficultés du moment

    Allem-industrie manufacturière

     Données actualisées à fin Septembre 2011 qui permettent d'anticiper une poursuite de la baisse des facturations CVS aux mois d'Octobre et Novembre.

    Voir les données sur Destatis.

    Le 8 Novembre 2011

  • Une lecture tonifiante et adaptée aux nouvelles contraintes: « Europe’s green energy chaos »

     Dans un climat de gestion plus rigoureuse des comptes publics européens, quelques remarques bien assénées qui divertissent des bigoteries "vertes" traditionnelles. Citons par exemple:

    – "The basic objective of cutting CO2 emissions in Europe was in reality more easily obtained by outplacement, delocalisation and deindustrialisation, economic recession and rising unemployment".

    – "In reality, so-called “carbon trading” is an effective energy tax which the EU will most certainly not be able to impose on goods or services exported to Europe from outside the Union through trade sanctions and tariff barriers".

    ou encore;

    -"The idea that the "greentech" sector can create and sustain large numbers of new jobs is totally disproved by reality".

    – "As green energy is highly capital-intensive, the target for generating electricity from renewable energy will involve a capital cost that is 9-10 times the amount required to meet the same demand by relying on conventional power plants, according to Hughes. In other words, job “creation” will be LOW OR negative".

    – "In many countries and in the EU itself climate and energy policies and programmes are already being adjusted or abandoned".

    LIRE la page de Andrew MacKillop sur European Energy Review.

    Le 6 Novembre 2011

     

  • Les créations d’emplois aux Etats-Unis ne permettent pas de réduire le chômage

    Les créations d’emplois aux Etats-Unis ne permettent pas de réduire le chômage

    "The change in total nonfarm payroll employment for August was revised from +57,000 to +104,000, and the change for September was revised from +103,000 to +158,000" affirme sans complexe le BLS américain dans sa publication du 4 Novembre. Le nombre de créations annoncées de 80 mille nouveaux emplois américains non agricoles au mois d'Octobre qui va être repris par toutes les gazettes, doit donc être accueilli avec beaucoup de philosophie.

    Emplois US

     En utilisant les données corrigées supposées plus exactes du mois de Septembre il apparaît que les États-Unis ont créé 382 mille emplois en un trimestre et pas loin de 1,6 million d'emplois en un an.

     De telles valeurs ramenées aux proportions de la population de notre pays feraient rougir d'orgueil n'importe quel ministre français de l'emploi qui s'arrogerait bien sûr la performance, mais elles sont considérées comme très médiocres aux US. Médiocres parce qu'elles sont grossièrement en ligne avec la croissance de la population (+1% par an) et donc incapables de résorber les 13,9 millions de chômeurs officiellement recensés (9%) ce qui est deux fois le niveau normal de plein emploi.

     La perte des 8 à 9 millions d'emplois enregistrée en 2008 et 2009 (FIG.) aux États-Unis semble à ce jour irrattrapable, au grand dam du Président Obama qui pense à sa réélection en péril.

    LIRE le communiqué du BLS sur ce sujet. Accéder aux tables de données mensuelles en cliquant sur le dinosaure.

    Le 4 Novembre 2011

     

  • Les industries du silicium et des modules photovoltaïques européens dans la Bérézina

    Les industries du silicium et des modules photovoltaïques européens dans la Bérézina

     L'industrie des modules photovoltaïques est une industrie de composant électronique dont l'offre est de plus en plus d'origine chinoise et taïwanaise et dont les débouchés dépendent de subventions de pays le plus souvent trop endettés ou de tarifs électriques imposés hors des prix de marché. Tout est en place pour que ce marché connaisse de formidables coups d'accordéon entre offre et demande entraînant de périlleuses variations de prix artificiellement gonflées en période de pénurie (on a vu du polysilicium à 400$/kg) et complètement déprimées comme aujourd'hui où le silicium est tombé à moins de 40$/kg , le wafer de base à 40 cents/Watt et le module vers les 1,1$/Watt (FIG.).

    REC-Q3-2011

    L'offre de modules à base de Silicium dépasse largement la demande (FIG.). Cette offre devrait dépasser encore plus une demande sans nette croissance en 2012 (FIG.II). A cette offre il faut ajouter celle des technologies concurrentes en couche mince Cd-Te (First Solar et GE) ou CIGS (Showa Shell).

    REC-Q3-2011b

     Sans être grand clerc il faut donc prévoir, pour qu'offre et demande se rééquilibrent, la réduction de taille ou la disparition des industries les plus handicapées par des coûts non adaptés ou par la restriction des marchés traditionnels européens. Bien sûr sur la base de ces deux critères se sont les acteurs européens, en particulier allemands, qui sont les plus concernés par une consolidation du secteur.

     La baisse des prix des modules devrait relancer la demande mais cet effet sera limité en raisons des coûts de pose des modules et autres coûts de raccordement au réseau qui impactent la rentabilité de l'électricité d'origine photovoltaïque. De plus il est nécessaire d'intégrer que la grande disponibilité de gaz naturel à faible prix va stabiliser pour des décennies les prix moyens du MWh électrique dans les grands réseaux électriques mondiaux. Seules les règlementations "climatiques" continueront à supporter cette industrie toujours trop chère…tant que les électeurs voudront payer.

    On a même vu la Chancelière allemande remettre en cause la filière allemande en imaginant un transfert de l'activité vers les territoires grecs. C'est vous dire!

    LIRE la présentation des résultats trimestriels de REC sur ce sujet.

    Le 4 Novembre 2011