Catégorie : actualités

  • Un indicateur clair de reprise économique: les entrées de commandes soutenues chez Siemens

    Un indicateur clair de reprise économique: les entrées de commandes soutenues chez Siemens

     Les entrées de commandes chez Siemens constituent certainement l'un des meilleurs indicateurs de l'activité économique mondiale dans le domaine des investissements et de leur futur impact sur l'activité industrielle en Allemagne et donc en Europe. Durant quatre trimestres consécutifs entre le second trimestre 2009 et le premier trimestre 2010 Siemens avait vu globalement ses entrées de commandes trimestrielles se dégrader et passer entre les 17 et 19 milliards d'euros (FIG.) en raison d'arrêts dans le monde de nombreux investissements dont ceux dans le domaine des centrales électriques à flamme. Bien des régions se retrouvaient avec des capacités de génération d'électricité excédentaires. Depuis, la forte progression des entrées de commandes dans la Division Énergie, au cours des deux derniers trimestres, montre que ce refroidissement des affaires est maintenant passé.

    Siemens-commandes

    En effet les commandes ont atteint au troisième trimestre les 23,4 milliards d'euros, niveau des performances trimestrielles d'avant crise. Cette progression de 25% par rapport aux commandes enregistrées un an auparavant est encore plus marquée dans la Division Énergie où elle affiche une progression de 40% à plus de 9 milliards d'euros.

    La Division Énergies Renouvelables de Siemens, leader mondial dans l'éolien offshore voit elle aussi ses entrées de commandes progresser. Elle possède un carnet de commandes de plusieurs milliards d'euros.

    LIRE l'essentiel des informations publiées par Siemens et LIRE le discours de Peter Löscher.

    Le 11 Novembre 2010.

     

  • La part du pétrole dans les consommations d’énergies primaires va poursuivre sa décroissance. Mais à quelle vitesse?

    La part du pétrole dans les consommations d’énergies primaires va poursuivre sa décroissance. Mais à quelle vitesse?

     Les futurologues de l'IEA ont ressorti leur boule de cristal pour pronostiquer des consommations de l'énergie dans le monde pour les décennies à venir. L'expérience nous a appris que la précision de l'outil laisse souvent à désirer. Alors plutôt que de répéter bêtement les annonces de cette institution, il paraît plus pertinent de mesurer les incertitudes qui pèsent sur ces prévisions.

    Tout d'abord l'IEA pense que la croissance de la consommation globale d'énergie dans le monde va se poursuivre. Passée de 4,7 milliards de tonnes équivalent pétrole en 1973 à 8,4 milliards en 2008, cet accroissement de 80% en 35 ans correspondait à une croissance moyenne de 1,7% par an. Pour la période 2008 à 2035 l'IEA prévoit une croissance moins dynamique de 36% en 27 ans soit une progression moyenne annuelle de 1,15%. Pour juger de la pertinence de cette prévision il faut intégrer la crise de 2009 qui a ralenti la progression, mais aussi juger des hypothèses des gains de productivité à venir dans l'efficacité énergétique des processus, que ce soit dans la génération d'électricité ou dans les transports. Un paramètre du premier ordre qui déterminera les progrès potentiels réside dans le rapport entre le prix de la BTU charbon (actuellement autour de 100$/tonne en Australie, pour 25 MMBTU par tonne, ce qui conduit à 4$/MMBTU) et celui de la BTU gaz naturel (autour des 4$/MMBTU aux Etats-Unis en ce moment ce qui le met presque à parité avec le charbon local). Les objectifs, pays par pays, de Tonnes de CO2 rejetées par GWh électrique détermineront des choix de types centrales dans les décennies à venir. Bien sûr plus le gaz sera compétitif et plus le choix de centrales à très hauts rendements énergétique (60% en cycle combiné) sera favorisé au détriment de centrales au charbon classiques énergétiquement moins efficaces ou plus chères avec gazéification intégrée. La découverte probable de gaz de schistes en Chine est un paramètre important qui pourrait également infléchir les choix énergétiques chinois vers moins de consommation de charbon d'ici à une décennie.

    En résumé: la montée en puissance du gaz naturel au cours de ce siècle pourrait conduire à une forte progression dans l'efficacité énergétique des moyens de génération d'électricité et limiter ainsi la poursuite de la croissance de consommation d'énergie fossile dans le monde. Les moyens éoliens et photovoltaïques qui s'affranchissent du principe de Carnot vont dans le même sens. Le 1,15% de croissance dans la consommation énergétique choisi par l'IEA qui bien sûr n'intègre aucune crise économique, n'est donc pas gravé dans le marbre.

    IEA-2009-2035-conso

    Pour ce qui concerne la consommation de pétrole, elle représentait 48% de la consommation d'énergie mondiale en 1973, elle pesait en 2008 avec 84 millions de barils/jour hors biocarburants, moins de 42% de la consommation d'énergies primaires. L'IEA prévoit une consommation croissante dans les trois ou quatre années à venir pour atteindre les 88 millions de baril/jour, puis, dépendant du comportement des pays de l'OCDE, une consommation pour 2035 qui pourrait évoluer entre 81 millions de baril/jour (FIG., trait gris continu) et 99 millions selon les scénarios, ce qui correspondrait entre 30% et 36% de l'énergie totale consommée à cet horizon.

    Cette large incertitude de 18 millions de baril/jour qui conduit à un pronostic moyen de 90 + ou – 9 millions de baril/jour à l'horizon 2035 provient des inconnues multiples qui vont déterminer ces consommations.

    Certaines actions semblent bien programmées comme celles touchant aux progrès dans l'efficacité énergétique des transports décidés par les constructeurs de véhicules, mais d'autres dépendant des règlementations en vigueur, de la suppression des aides tarifaires accordées par certains aux produits pétroliers, des améliorations dans les infrastructures routières, des politiques urbaines de transport, des prix TTC des carburants, etc. sont par leur nature politique beaucoup plus imprévisibles .

    Il ressort en particulier (FIG.) que ces consommations vont pour une large part dépendre des décroissances attendues des consommations des pays OCDE qui depuis peu sont enfin prises en compte par les prévisionnistes. Bien sûr ce sont les prix des carburants qui vont agir quantitativement pour une large part sur ces phénomènes de décroissance.

    En résumé: il faut retenir de ces publications que les consommations mondiales de pétrole d'ici à 2035 ne vont guère varier, les croissances des consommations de l'Asie étant compensées par les décroissances de celles des pays OCDE qui résulteront des progrès dans l'efficacité énergétiques des transports et indirectement du vieillissement des populations urbaines les plus riches, moins énergivores.

    CONSULTER les chiches documents mis à disposition gratuitement par l'IEA pour faire connaître ses travaux. Il est profondément anormal qu'une instance financée par des subventions d'Etats et donc par nos impôts, ne mette pas librement en consultation les résultats de ses travaux ou attende un an pour le faire. Elitisme étroit de mauvais goût!

    Le 10 Novembre 2010

  • Il y aura 500 millions de diabétiques dans le monde en 2030

    Il y aura 500 millions de diabétiques dans le monde en 2030

     Les pays en voie de développement comme la Chine et l'Inde payent et vont payer un lourd tribut à leur développement économique et à l'urbanisation de leurs populations sous la forme d'une très forte croissance des cas de diabètes. Une meilleure alimentation, un mode de vie urbain plus sédentaire, une conformation naturelle plus adaptée à la disette qu'à l'abondance vont faire apparaître des taux très élevés de cas de diabètes dans les populations de ces pays qui vont tendre à rejoindre ceux des pays les plus riches. En Inde l'âge moyen de détection d'un diabète est de 42,5 ans ce qui est très jeune, 10 ans plus tôt qu'en Occident, affirme un médecin de New Delhi (LIRE)

     Dans une publication datant de 2009, l'International Diabetes Federation prévoyait pour 2030 une projection de cas de diabètes à hauteur de 438 millions d'individus atteints dans le monde, par rapport à une base 2010 évaluée à 285 millions de cas (FIG.). Ces estimations portaient ainsi le nombre de cas de diabète de 6,6% des 20-79 ans en 2010 à 7,8% en 2030.

    Diabete-2010-2030

     Mais voila, ces chiffres s'avèrent lourdement sous-estimés en raison en particulier d'une nouvelle estimation des cas de diabète en Chine publiée en Juin 2010 dans le New England Journal of Medecine (LIRE) qui revoyait le nombre de cas de diabète dans ce pays à 92,4 millions d'adultes contre 43,2 estimés jusque là. Cette seule correction porte donc l'estimation 2010 à 333 millions de cas et permet de projeter pour 2030 une estimation autour des 500 millions de cas de diabète dans le monde. Alors, 9% de la population adulte des 5,6 milliards des 20-79 ans dans le monde seront diabétiques.

    Bien sûr de tels chiffres qui peuvent être encore révisés à la hausse dans les pays les moins développés, sont de nature à infléchir les statistiques de vieillissement dans le monde en raison de l'importance des décès prématurés qu'une telle maladie occasionne. Les répercussions économiques en raison des invalidités associées et des soins nécessaires seront également importantes.

    Consulter la présentation 2009 de l'IDF qui va devoir être profondément corrigée.

    Le 8 Novembre 2010

  • Pour un détournement partiel dans le pétrole de l’accroissement de la base monétaire programmée par la FED

    Pour un détournement partiel dans le pétrole de l’accroissement de la base monétaire programmée par la FED

     Faute de savoir jouer sur la vélocité de la monnaie qui dépend des divers prêts actuellement en panne, la FED, faute de mieux, vient de décider d'accroître la base monétaire (M1) américaine en programmant d'acheter (ou de racheter) pour plusieurs centaines de milliards de dollars de papiers en espérant ainsi relancer les prix et maintenir les taux longs à leurs bas niveaux actuels. Certains trouvent cette démarche tout à fait raisonnable, d'autres crient au charron en invoquant la reprise attendue d'une hypothétique inflation. Les financiers européens prévoient une nouvelle appréciation de l'euro tout en pronostiquant la débandade en banqueroute de la dette grecque, irlandaise, portugaise ou espagnole, ce qui ne devrait pas conforter l'euro. En fait, comme toujours dans la science économique, une multitude de scénarios sont possibles et seul l'avenir nous dira vers quelle sauce quasi aléatoire cette cuisine évoluera et quels auront été les heureux pronostiqueurs du moment.

     Cependant au sein de ces multiples scénarios certains évènements sont peut-être plus probables. Il en est un qui me semble avoir déjà démarré ces derniers jours: c'est le renchérissement des cours du pétrole et des produits pétroliers tirés par une spéculation largement alimentée en cash et voulant se couvrir contre une baisse du dollar, tout en prenant appui sur une commodité dont l'extraction du sol est appelée à devenir de plus en plus difficile et donc rare. Mais pourquoi le pétrole me direz-vous? Les raisons sont évidentes: les cours n'ont pas varié notablement depuis plus d'un an, au gré de variations cantonnées dans un serpent entre 70$ et 85$ par baril, et seuls les marchés du pétrole, après ceux des changes monétaires, ont la capacité d'engloutir gaillardement des milliards de dollars de cash. Pour un marché physique annuel des produits pétroliers de l'ordre de 3000 milliards de dollars, ont peut estimer un marché "papier" entre 20 et 40 fois ce montant qui peut donc en période spéculative dépasser les cent mille milliards de dollars. On est dans les ordres de grandeurs de la FED.

    Cours-BRENT-USDX 

     Nous avons assisté pour le Brent en début de semaine à un franchissement très rapide de la barre des 85$/baril (FIG., courbe rouge) atteignant des niveaux bien au dessus de la droite de corrélation des cinq derniers mois (pointillés rouges) alors que le cours du dollar contre les autres monnaies représenté par l'USDX côté sur l'ICE, poursuivait tranquillement sa décroissance, sans à coup notable (courbe verte). Cette rupture de symétrie par le haut est sûrement un signal fort pour une relance spéculative sur le pétrole et ses dérivés.

    Federal-funds-10year-bond

     Le maintien pendant trois ans (entre 2002 et 2005) d'une politique laxiste des taux américains administrés (<2%) par le "genious" Greenspan (FIG.II) ont conduit la flambée des cours des commodities puis à la crise financière et économique de 2008-2009. Bernanke commence sa troisième année d'une même politique, attendons nous aux pires vicissitudes et transitoirement à une remontée des spéculations diverses dont celles sur les commodités comme le cuivre ou le pétrole.

     La France à la recherche de recettes, pour essayer de s'immuniser contre les importations de pétrole et produits pétroliers qui la ruinent (34 milliards par an à fin Août) devrait taper encore plus fort sur les taxes pétrolières (TIC) pour pousser les utilisateurs vers encore plus d'économies sur les carburants et les fournisseurs vers l'utilisation de plus de biocarburants, mais ceci ne semble pas intéresser le ministre de tutelle qui contemple sa nouvelle coupe de cheveux.

     Enfin les cours des pétrolières qui n'ont guère brillé en 2010 devraient peu à peu retrouver leur rang au sein de la hiérarchie boursière. Exxon est à son cours de début d'année, Total plombée par ses attaches françaises et sa gestion approximative perd encore 12% par rapport au début de l'année. Ceci est en totale contradiction avec les tendances observées sur les cours des produits pétroliers.

    Le 5 Novembre 2010

  • En Californie la consommation de carburants reste étale

    En Californie la consommation de carburants reste étale

     Surveiller ce qui se passe en Californie du point de vue énergétique est une chose très instructive puisque les phénomènes observés illustrent pour une grande part le futur immédiat des Etats-Unis. C'est sur la côte Ouest des Etats-Unis que se construisent les grandes évolutions énergétiques et cela malgré des finances publiques californiennes plutôt malmenées par la crise économique et un Gouverneur peut être trop médiatique. La consommation de carburants de cet Etat, source de taxes bienvenues pour l'Administration, y est précisément suivie par une Division Statistiques très pointilleuse et qui permet au mois le mois de suivre les consommations des divers carburants. Malheureusement pour les finances locales, ces consommations qui ont chuté en 2008 et 2009 ne semblent pas vouloir repartir à la hausse (FIG.). Les consommations relevées sur les douze derniers mois à fin Juillet à 1,14 millions de barils/jour étaient totalement en ligne avec celles de 2009.

    Californie-carburants

    Seules les consommations marginales de kérosène qui étaient tombées très bas en 2009, se sont légèrement reprises en 2010. Quand à celles d'essence, elles étaient en baisse au mois de Juillet par rapport à celles de l'année précédente.

    CONSULTER en détail les données du Board of Equalization.

    Le 30 Octobre 2010

  • A fin Septembre, l’économie allemande avait créé 355 mille emplois en un an

    A fin Septembre, l’économie allemande avait créé 355 mille emplois en un an

     La volonté des grands industriels allemands de rester fidèles à leur pays, l'abnégation des salariés pourtant pas toujours largement rétribués et à la consommation sous contrôle, la conviction partagée que du travail bien fait et innovant découlera la pérennité de la charge de travail, enfin …bref tout ce que nous, Gaulois, avons parfois du mal à comprendre, expliquent pour une large part de dynamisme de l'économie allemande. C'est ainsi que Destatis nous informe qu'à fin Septembre le nombre de personnes employées en Allemagne par rapport au même mois de l'année précédente, avait crû de 355 mille unités, pour atteindre 40,7 millions (FIG.). La progression annuelle du nombre d'emplois chez notre voisin qui est de 0,88% en Septembre, croît de façon continue depuis six mois consécutifs, ce n'est donc pas une surprise.

    Emploi-Allemagne

    LIRE le communiqué de Destatis

    Le 28 Octobre 2010

  • Après deux ans et demi de galère, le commerce mondial va retrouver ses plus hauts du printemps 2008

    Après deux ans et demi de galère, le commerce mondial va retrouver ses plus hauts du printemps 2008

     Les chiffres du commerce mondial du mois d'Août, les bonnes informations du commerce extérieur en provenance du Japon au mois de Septembre, laissent à penser que le commerce mondial devrait retrouver de nouveaux records avant la fin de l'année. Au mois d'Août la tendance sur trois mois mobile (momentum), dépassait l'indice 158 pour une base 100 en l'an 2000 (FIG., courbe rouge) très proche du dernier record d'Avril 2008.

    Commerce-mondial 

     Ce toujours très bon dynamisme du commerce mondial, malgré une certaine relaxation en Asie, est à créditer aux fortes progressions des importations US (courbe violette) et  des exportations de l'Eurozone (courbe bleue) essentiellement allemandes.

     Cette courbe en V presque symétrique illustre le dynamisme retrouvé de l'économie mondiale qui se manifeste dans l'activité de certains grands Groupes industriels. La bonne progression sur les trois derniers trimestres des ventes de gaz industriels d'Air Liquide dans le monde vient, par exemple, confirmer cette tendance à une reprise des investissements dans les activités amont (LIRE).

    CONSULTER les données sur PBL.nl

    Le 26 Octobre 2010

     

  • Une taxe tonique: la Contribution au Service Public de l’Electricité

    Une taxe tonique: la Contribution au Service Public de l’Electricité

     Les prix de l'électricité et du gaz en France sont encore administrés par la puissance publique. Pour cela elle dispose d'une multitude de règlements confus disposés en couches successives au gré des trains de lois et de décrets sur le sujet, ce qui nécessite pour donner un peu de crédibilité au système complexe, l'intervention d'une autorité administrative réputée indépendante: la Commission de Régulation de l'Energie (CRE). Cette instance a l'obligation de proposer au Ministère ad hoc les tarifs de l'électricité et du gaz à appliquer. Elle détermine en particulier le montant global annuel d'une taxe, assise sur 80% environ de la consommation d'électricité: la Contribution au Service Public de l'Electricité ou CSPE. Cette taxe qui est payée par le consommateur d'électricité, non auto-producteur, s'élève à ce jour à 4,5 euros/MWh. Elle est censée couvrir les surcoûts relatifs aux phénomènes de péréquations tarifaires dans les zones non interconnectées que constituent les îles de la République (Corse, départements d'outremer, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, etc.), à la cogénération, à l'achat des diverses énergies renouvelables à des tarifs avantageux, à diverses autres obligations et à financer les frais de fonctionnement de la CRE.

    CSPE-2003-2010
     Le montant global de ces charges, après une stabilisation en 2008 et 2009 lièe à une conjoncture déprimée de l'économie, semble vouloir repartir de plus belle en 2010 (FIG.) avec une forte croissances de la facture des énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques qui représente au tarif d'achat brut une estimation de 933 millions d'euros (813 et 120 Meuros respectivement). La CSPE est provisoirement estimée par la CRE à 2,443 milliards d'euros pour 2010 et à fait l'objet d'un arrêté publié au Journal Officiel le 17 Avril 2010…mais aucun arrêté n'a modifié le tarif applicable de 4,5 euros/MWh. Autrement dit, pour le moment, c'est toujours le Politique et non la CRE qui fixe les tarifs applicables. Ce retard à la mise en conformité des tarifs a déjà coûté à EDF 500 millions d'euros en 2009 et devrait impacter ses comptes 2010 à hauteur de 732 millions.

     C'est pour cela qu'un amendement à la Loi des Finances 2011 en cours de préparation va proposer que ce soit la CRE qui fixe au premier Janvier le tarif applicable par MWh d'électricité. Il semblerait pour essayer de rattraper les deux exercices en retard et actualiser 2011 que cette taxe pourrait être portée à 7,5 euros/MWh soit un saut de 3 euros d'un coup. Sur la base d'une consommation taxée de 375 TWh en 2010, le nouveau tarif aurait représenté une collecte de 2,8 milliards d'euros, c'est ce qu'il faudra en 2011 pour remettre d'équerre les comptes d'EDF sur ce point particulier. Cette collecte profitera par ailleurs de la forte croissance des volumes d'électricité consommés en 2010 qui devrait représenter dans les 40 TWh (LIRE).

     Voila un petit exemple du mode de gestion des Comptes Administrés de la France qui explique la gabegie actuelle et le décalage entre la théorie et une pratique quotidienne bassement politicienne.

    CONSULTER les données sur le site de la CRE.

    Le 25 Octobre 2010

     

  • Adolescents français de 2010: dans vos manifs vous devriez entonner plutôt le Chant du Départ!

    Adolescents français de 2010: dans vos manifs vous devriez entonner plutôt le Chant du Départ!

     Tout le monde a perçu le caractère artificiel et surréaliste de ces protestations d'adolescents, aux manifestations encadrées, défendant leurs lointaines et hypothétiques retraites à l'aide d'arguments mal appris et élaborés dans quelques officines de fonctionnaires du Mammouth. Hors casseurs, le côté festif et débonnaire des défilés faisait plaisir à voir.

    France-population

     Je voudrais cependant ici dire à ces jeunes compatriotes que toutes ces rumeurs n'apporteront rien de bon à leur sort collectif, pour une raison simple: ils ont perdu la guerre démographique et économique contre leurs grands-parents. En 2010 dans la France métropolitaine 23% de la population a plus de 60 ans. Dans 20 ans, en 2030, la population de cette tranche d'âge dépassera les 20 millions d'individus et représentera 30% de la population totale (FIG.). Ceux qui ont quinze ans aujourd'hui en auront alors 35 et seront gouvernés et dirigés, s'ils sont restés en France, par un groupe de hiérarques, de gauche ou de droite, qui tireront à eux les dernières miettes du tapis collectif.

     N'ayez aucune illusion, la gouvernance de notre pays et des entreprises qui y exercent ne sera pas profondément remise en cause dans ce pays où la rente prévaut. Le formidable gâchis du faible emploi des jeunes se poursuivra. Alors plutôt que d'aller faire les pitres dans des manifs d'un autre âge, je recommande vivement aux plus perspicaces de nos adolescents d'apprendre l'Allemand et l'Anglais pour se préparer à aller exercer outre-Rhin ou-bien outre-manche. Pour favoriser leur insertion sociale qu'ils soient également persuadés qu'un métier manuel, acquis sur le tas, est également un formidable outil pour explorer le monde et se qualifier.

     Alors, jeunes et sympathiques adolescents ne faites plus confiance à vos maîtres confits qui vous inciteront pour sauvegarder leur minable fond de commerce, à suivre des parcours scolaires plus ou moins bidons qui ne vous mèneront à rien de bon. Je vous incite plutôt à gaillardement entonner le Chant du Départ: "La victoire en chantant nous ouvre la barrière. La Liberté guide nos pas"… et  à apprendre à vivre éperdument de votre labeur en allant le chercher là où il est disponible dans le monde.

     Plus tard, une fois fortune faite, vous pourrez revenir et investir dans votre pays natal pour vous assurer une retraite dorée, emplie de souvenirs. C'est tout le mal que je vous souhaite.

     France, terre d'émigration!

    Le 24 Octobre 2010

  • La fermeture annoncée de deux raffineries en France permet d’accompagner la baisse observée des consommations de pétrole.

    La fermeture annoncée de deux raffineries en France permet d’accompagner la baisse observée des consommations de pétrole.

     La baisse des consommations de pétrole en France est un impératif économique majeur aux retombées environnementales favorables. En effet le montant de la balance commerciale en pétrole brut et produits raffinés publié par les Douanes, affichait, à fin Août, un déficit de plus de 34 milliards d'euros sur les 12 derniers mois (26,3 pour le pétrole et 8,1 pour les produits raffinés). Ce bilan dépend étroitement des quantités de pétroles et produits raffinés consommés dans notre pays et des cours mondiaux de ces produits. Il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour prévoir que dans les décennies à venir ces prix vont flamber tirés à la fois par une offre de plus en plus difficile à extraire du sol et par une spéculation qui jouera gagnante à coup sûr. La seule alternative économique pour la France est de poursuivre et d'accélérer sa politique de réduction des consommations en produits pétroliers qu'elle a sérieusement entamée depuis 2005.

    FIG.I : Consommations cumulées sur 12 mois mobiles en produits pétroliers (courbe rouge) et cylindrée moyenne des voitures vendues durant l'année précédente (losanges et courbe de tendance).

      Conso-France

     Un examen des consommations de pétrole sur 12 mois glissants montre que la consommation moyenne en produits pétroliers en France est passée d'un maximum à 2050 milliers de barils par jour en 2002 à un palier provisoire situé à 1800 milliers de barils/jour (FIG., courbe rouge). Dans un parc automobile en faible croissance, il faut historiquement attribuer une part de cette baisse de 250 mille barils/jour à la diésélisation du parc automobile. Les ventes de voitures neuves étaient de type diesel à hauteur de 49% en 2000, elles le sont dans 70% des cas aujourd'hui, avec un maximum de 77% observé en 2008. Mais depuis 2005, avec l'augmentation des prix des carburants et des diverses incitations gouvernementales à acheter des véhicules neufs peu polluants, c'est la baisse moyenne des cylindrées des véhicules de tourisme qui semble mener la danse. La baisse des cylindrées moyennes des véhicules neufs immatriculés dans l'année (losanges bleus et courbe de tendance sur la FIG.) accompagne la baisse des consommations.

     Bien sûr d'autres paramètres interviennent dans la baisse des consommations en produits pétroliers comme par exemple le développement de l'usage des biocarburants. La France a produit un milliard de litres de bioéthanol en 2009, ce qui représente 17 mille barils/jour. Elle a également produit 1959 mille tonnes de biodiesel ce qui fait dans les 39 mille barils/jour de carburant. Ces productions de plus de 50 mille barils/jour qui se retrouvent dans les volumes comptabilisés à la sortie des raffineries, sont à ajouter à la baisse décennale des consommations de pétrole.

    FIG.II : Implantation et capacité de production des 12 raffineries de la Métropole

    Raffineries-France

     Il ressort donc qu'en six ans la consommation en produits pétroliers de la France à baissé de plus de 250 mille barils/jour. Si l'on en croit l'UFIP, la capacité de production des 12 raffineries de pétrole implantées sur le territoire métropolitain serait de 98 millions de tonnes par an soit dans les 1970 mille barils par jour (FIG.II, base 7,33 barils/tonne). Cette capacité de production il y a cinq ans, compte tenu des importations de gasoil en provenance de l'ex URSS et des exportations d'essence vers les USA alors gros consommateurs, était compatible avec la demande. Aujourd'hui, les fermetures programmées de la raffinerie de Reichstett par le suisse Petroplus et de cette des Flandres par Total représentent une baisse des capacités de raffinage de 10,7 millions de tonnes par an ou 215 mille barils/jour. Elles vont ainsi permettre de mieux équilibrer l'offre à la demande pour 2010 et 2011.

     Dans les années à venir, la poursuite de la baisse des consommations programmées par l'accroissement de l'efficacité énergétique des véhicules est inéluctable et indispensable. L'effort sur les productions de biocarburants ne va pas se réduire. D'autre part l'arrivée massive de petites cylindrées et de véhicules hybrides va avoir tendance à rééquilibrer la demande vers l'essence et donc à faire baisser les importations françaises de gasoil et les exportations d'essence. Il apparaît alors comme évident qu'un nouvel ajustement quantitatif des capacités de production du raffinage sera à nouveau un jour nécessaire en France.

     Les syndicats ouvriers des raffineries en ont bien sûr le pressentiment, ce qui explique leur agressivité. Mais il n'est pas sûr que les méthodes d'arrêts de travail et de blocages rustiques auxquels ils procèdent soient les meilleurs moyens pour retarder et préparer harmonieusement cette tendance longue à la décroissance contre laquelle ils sont impuissants. Au contraire, de tels mouvements à grand spectacle auxquels nous assistons, ne sont que de nature à inciter les pétroliers à aller raffiner ailleurs et à accélérer ainsi un peu plus le processus d'adaptation à un monde moins gaspilleur d'énergies fossiles. Les faits sont têtus.

    Le 22 Octobre 2010