Dans le domaine de l’énergie, le fossé qui existe entre le discours des élites politiques et la réalité de terrain n’a jamais été aussi béant. On nous parle d’énergies renouvelables, de virage énergétique, d’accords fondateurs de Paris pour une nouvelle démarche volontariste collective énergétique. Le vent et le soleil doivent se substituer aux autres ressources primaires, y compris aux énergies issues de l’atome qui n’ont, pourtant, rien à voir avec les rejets anthropiques destructeurs de gaz carbonique. Discours sans queue ni tête, traduction d’une profonde incompréhension collective. Il suffit d’écouter les propos atterrés de certains économistes qui essaient d’intégrer dans leurs hypothèses les catastrophes climatiques à venir, issues des grands ordinateurs. Ils en oublient de tenir compte des dépenses réelles et improductives engagées dans la recherche d’une hypothétique prise de contrôle du climat par l’homme. Hubris démesuré de toute l’idéologie climatique à la mode.
Et pourtant, selon les mesures expérimentales, les teneurs en CO2 atmosphérique poursuivent leur croissance, elles progressent en ce moment autour des 20 milliards de tonnes par an (+2,4 à 2,5 ppmv annuellement). L’enfer climatique présupposé, semble être cependant plus éloigné dans le temps que celui prévu par les travaux de simulation de soi-disant climatologues. La nature serait plus résiliente qu’annoncé. C’est ce qui ressort des mesures expérimentales de températures diverses conduites en ce début de siècle. La sensibilité climatique à l’équilibre, supposée provenir d’un doublement de la teneur atmosphérique de CO2 dans les modèles, était initialement avancée autour des 3°C, elle ne pourrait être maintenant que de la moitié environ. L’emphase climatique, peu à peu, se dégonfle.

Les publications de l’EIA américaine, portant sur les flux de consommations mondiales de pétrole, nous informent que ces derniers progressent annuellement de 1,5 million de barils par jour. Ils vont atteindre en moyenne les 100 millions de barils par jour en 2018 selon cette loi de progression linéaire (FIG.). Il faudra alimenter le marché d’environ 105 millions de barils par jour dès 2022.
L’industrie pétrolière mondiale, pour éviter toute pénurie de pétrole dans le monde, doit investir en moyenne annuelle des centaines de milliards de dollars pour assurer cette croissance des consommations ainsi que la déplétion naturelle annuelle des extractions qui est estimée autour des 4 millions de barils par jour. Ce sont donc de nouveaux flux d’extraction, à hauteur de 5 à 6 millions de barils par jour, qui doivent être mis en œuvre chaque année, en moyenne.

L’arrivée sur le marché américain, durant la décennie précédente, des condensats de gaz de schistes (FIG.II) dont les extractions atteignent à ce jour les 5 à 6 millions de barils par jour, ont fortement gonflé l’offre sur les marchés des produits pétroliers et ont entraîné une baisse inattendue des cours mondiaux du pétrole.
Il est fort probable que cette arrivée massive de produits pétroliers ne se reproduira plus aux États-Unis en raison de l’exploitation passée en priorité des gisements riches en condensats qui vont faire place, peu à peu, à des exploitations de moins en moins riches en condensats, ce qui se traduira dans le temps par une baisse du ratio condensats/gaz extraits en baril par millier de pieds cube de gaz proche, aujourd’hui, de 0,1.
Il faut imaginer dans le futur une consommation soutenue des condensats américains, soit localement, soit par une exportation soutenue de produits pétroliers issus de ces condensats de gaz de schistes et des raffineries du Golfe du Mexique. Ces exportations massives de produits raffinés sont actuellement en préparation par les opérateurs américains texans.
Le marché mondial du pétrole est confronté à une demande croissante de produits pétroliers, ce ne sont pas les maigres ventes de voitures onéreuses électriques en milieu urbain qui perturberont fondamentalement cette tendance durant la décennie à venir. Vouloir remplacer le pétrole, ce serait donner la primauté au gaz et au charbon nécessaires à la génération d’énergie électrique. Le remède serait alors pire que le mal.
Le 30 Juin 2017
Quelques données de l’EIA sur les consommations énergétiques aux USA qui abondent depuis des décennies, les propos précédents.

Le 5 Juillet 2017