Catégorie : Réchauffement Climatique

  • Vingt pays génèrent plus de 80% des émissions industrielles de CO2

    Il est de bon ton, en Occident, de se focaliser sur les émissions industrielles de CO2 et d’en prédire les effets destructeurs attendus sur la planète. Certains prétendent même qu’il faut consacrer des milliards d’euros pour réduire de quelques millions de tonnes ces émissions, alors que l’unité raisonnable dans ce domaine est au moins le milliard de tonnes. De vouloir réduire de quelques fractions de ppm la teneur moyenne en CO2 de l’atmosphère va coûter une fortune à certains, vers une évidente décroissance, déjà perçue en Europe.
    De plus, la récente publication des mesures de CO2 dans la troposphère par le satellite OCO2 qui montre que les principales sources de CO2 en automne, outre la Chine, se trouvent au sud de l’équateur au-dessus des continents américains, africains et de l’île de Java. Les premières explications parlent sans réellement  convaincre d’écobuage de printemps mais, avouons-le, ce résultat inattendu en a surpris plus d’un et montre la méconnaissance des mécanismes du cycle global du carbone de notre planète.

    Il me semble important cependant, sur la base de la loi de Pareto, d’identifier les quelques pays qui émettent  80% du CO2 industriel mondial. Pour cela j’ai utilisé les données publiées par le Ministère de l’Environnement néerlandais qui publie chaque année un état des émissions de CO2 par pays dans le monde. J’ai utilisé la variation des émissions sur 24 ans entre 1990 et 2013 et sélectionné les 20 pays qui ont émis en 2013 plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an (TAB.I). Les émissions annuelles cumulées  de ces 20 contrées avec 27,8 milliards de tonnes de CO2 représentent plus de 80% des émissions industrielles mondiales de CO2.

    Erratum: la progression annuelle totale sur 24 ans est de 1,9% et non pas 3,3% comme écrit par erreur

    Après classement du tableau en fonction de la progression annuelle moyenne (CAGR pour les Anglo-saxons) qui me semble être le bon paramètre de tri, basé sur la dynamique économique des nations, il apparait que les cinq premiers pays dont les émissions ont progressé le plus rapidement durant la période, à savoir la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Arabie Saoudite et la Corée du Sud ont vu leur croissance des émissions annuelles, entre 1990 et 2013, cumulées pour les cinq pays,  s’élever à plus de 10 milliards de tonnes ce qui est la croissance globale des vingt pays  de la sélection.

    A l’autre extrémité du Tableau se trouvent les plus vertueux, la Russie et l’Ukraine dont la dégradation des économies respectives durant la période observée, se traduit par une réduction cumulée des émissions de CO2 de ces deux pays de 1,1 milliard de tonnes de gaz carbonique. La décroissance est définitivement écologique. Les exemples russes et ukrainiens illustrent cet optimum idéologique.

    Consulter les données de l’ Agence de l’Environnement néerlandais d’où sont issues les données présentées ici.

    Le 9 Février 2015

     

     

  • Les principales sources de CO2 s’alignent sur l’équateur

    Les principales sources de CO2 s’alignent sur l’équateur

    Le nouveau satellite OCO 2 de la Nasa, vient de publier ses premières observations de teneurs en CO2 dans l’atmosphère, à partir de mesures réalisées entre le premier Octobre et le 11 Novembre 2014.

    Ces mesures, comme attendu, mettent bien en évidence le territoire chinois comme une des sources importantes de CO2, mais aussi, de façon assez inattendue, toutes les zones équatoriales d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie (CARTE).

    Ces premières données posent le problème de la part des phénomènes naturels, comme le volcanisme (en particulier en Indonésie) et autres transformations naturelles ou humaines de la biomasse en milieu équatorial dans le bilan global des émissions de gaz carbonique.

    A suivre.

    CONSULTER les publications de la NASA

    Le 2 Janvier 2015

     

  • Plus de 11 mille pingouins sont attendus à la Conférence sur le Climat à Paris

    Les angoisses climatiques, formes modernes d’un millénarisme récurrent, n’empêchent pas les membres de diverses officines émargeant au budget des dons « climatiques » de venir faire un petit séjour à Paris.

    La Foire sur le Climat sera un vrai succès pour le tourisme parisien cette année, c’est toujours ça de pris.

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    LIRE l’info sur Watts up Whith That

    Le 2 Janvier 2015

     

  • Tchang Kaï GIEC

    Où faut-il agir pour réduire le flux des émissions de CO2?

    A Pézenas ou à Pékin? (version sudiste)

    A Pantin ou à Pékin?

    Là est toute la  question.

     

    VOIR l’interview de Jean Jouzel du GIEC sur les Echos. Cette dissymétrie de comportement entre Europe et Chine ne semble pas le passionner, alors qu’il y a là, me semble-t-il, une large part de la problématique et l’indice évident d’un échec annoncé.

    La Chine doit mettre fin à son dumping énergétique délibéré… qui va persuader ses dirigeants de bouleverser leur politique énergétique?

     

    Le 3 Novembre 2014

  • L’Europe devrait investir dans les énergies non renouvelables dit en réalité Colette Lewiner

    Le tropisme éditorial pour le vent et le soleil fait bêtement titrer une interview sur BFM Business de l’excellente Colette Lewiner de CapGemini  : » l’Europe devrait investir dans les énergies renouvelables ». Or c’est l’inverse qu’elle préconise, arguant avec bon sens que les énergies intermittentes subventionnées mettent en danger la stabilité du réseau ouest européen.

    Le titre erroné est bien sûr repris en cœur sur les réseaux. La répétition est un des outils favoris de toute action de propagande.

    Atteindre cette interview.

    Le 28 Octobre 2014

  • Variations des émissions de CO2: l’alouette européenne affronte le cheval chinois

    Variations des émissions de CO2: l’alouette européenne affronte le cheval chinois

    En 22 ans, entre 1990 et 2012, les émissions annuelles de CO2 larguées dans l’azur européen ont été réduites de 0,59 milliard de tonnes (-13,6%, courbe verdâtre) alors que celles évaporées dans le ciel chinois (courbe rouge) et qui ont atteint les 10,8 milliards de tonnes en 2012 (productions de ciment comprises),  se sont accrues de 7,4 milliards de tonnes (multipliées par près de quatre durant la période considérée).

    Les émissions annuelles mondiales à 34,5 milliards de tonnes de CO2 en 2012 se seraient accrues de 52% depuis 1990, selon les données de l’agence de l’environnement néerlandaise.

    Si ces émissions sont vraiment une menace pour la Planète, il est possible d’avancer que ses habitants sont mal barrés. Mais prédire l’évolution du climat est une équation complexe, bien trop complexe pour que les nombreuses simulations mathématiques approximatives en cours  ne présentent  une quelconque pertinence prédictive. Dieu soit loué!

    Je pencherais plutôt à me persuader que l’accroissement inéluctable des prix des ressources énergétiques fossiles durant les années à venir,  devrait venir calmer peu à peu le rythme de combustion par l’homme et ses machines de ces ressources de plus en plus demandées, en particulier par l’Asie. Même et surtout les Chinois vont devoir améliorer l’efficacité énergétique de leurs processus industriels, commerciaux et résidentiels s’ils veulent retrouver un air respirable dans certaines agglomérations. La Chine dispose d’un vaste réseau routier qui ne demande qu’a être saturé de bagnoles. C’est pour les années à venir.

    La réduction du flux des émissions mondiales de gaz carbonique (pour les plus jeunes: terme ancien désignant le dioxyde de carbone) devrait se réaliser plus ou moins naturellement sous l’impact des lois élémentaires de l’économie, après l’échec patent des grand- messes onusiennes sur le sujet, toujours en vigueur.

    ACCEDER aux données publiées par l’Agence PBL.NL

  • Le Président Hollande adepte du paradoxe merkélien

    Le paradoxe teuton merkélien synthèse des thèses de l’écologisme moderne est très simple a énoncer mais moins évident à satisfaire dans les faits: « moins de nucléaire et moins de CO2 ». Dans un monde où l’Asie accroît gaillardement ses émissions de CO2 de près d’un milliard de tonnes par an, pour atteindre globalement les 20 milliards de tonnes (FIG.), cette contrainte reprise et amplifiée par le Président Hollande  apparaît  être totalement déconnectée du réel. La peur du nucléaire va obliger notre pays à consommer plus de gaz et de charbon importés ou d’importer plus d’énergie électrique des pays voisins et va donc plomber notre facture énergétique et nous appauvrir. La volonté de maintenir nos minables émissions de gaz carbonique va nous obliger à financer de très onéreuses installations d’énergies renouvelables,  le plus souvent intermittentes, et leur complexe raccordement au réseau . Cette option va mobiliser d’importantes ressources nouvelles dont la rentabilité sera assurée par des subventions payées par le consommateur d’électricité…et donc appauvrir un peu plus notre pays.

    Posture politique  qui ne sera pas suivie des faits, diront les plus optimistes… probablement; l’approche d’une déroute financière de notre pays avance gaillardement… il faut pronostiquer qu’un large virage à venir dans les choix économiques sera alors indispensable… cruel reniement de nos dirigeants dicté par une conjoncture morose.

    Mais la position du Président Hollande, applaudie à juste raison par José du Larzac, célèbre altermondialiste, illustre les méfaits de l’écologisme  sur les esprits éclairés. Malheureusement nos économistes ne comprennent rien au match et ânonnent sur une hypothétique relance  de l’économie par le « green business » qu’ils savent pourtant largement subventionné et donc inefficace. L’exemple des récents revers allemands dans le photovoltaïque et dans l’éolien devrait pourtant leur ouvrir les yeux.

    Tout cela ne rend pas optimiste, c’est le moins que l’on puisse dire aujourd’hui. L’Allemagne est riche et peut s’offrir quelques balivernes énergétiques hors de prix, mais la France moins active, a-t-elle les moyens de l’imiter?  Sûrement pas. Le paradoxe merkélien est trop onéreux pour notre pays.

    Le 14 Septembre 2012

  • Lettre ouverte aux jeunes économistes de mon pays

     Au gré des lectures d'ouvrages récents ou des écoutes de conversations entre économistes de mon pays, je suis de plus en plus choqué par le profond malthusianisme qui envahit les esprits. Pour illustrer mon propos je vous cite un passage des réflexions d'un jeune et brillant économiste, Nicolas Bouzou, pioché dans son dernier bouquin écrit avec Luc Ferry sur "La politique de la jeunesse" (Odile Jacob). Je cite: "La jeunesse des pays développés fait face à une contrainte qui ne s'exerçait pas sur ses aînées: la finitude du monde. La très forte croissance économique dans les pays émergents génère une demande de matières premières supérieure à l'offre aisément disponible et des émissions de CO2 toujours plus importantes. La jeune génération va devoir répondre à des problèmes de rareté croissants que l'on retrouve dans la montée des prix des ressources naturelles: rareté des ressources fossiles, rareté de l'eau potable, rareté de l'air pur… L'humanité connaît finalement un processus assez proche de celui du passage du néolithique au paléolithique, où il avait fallu "inventer" l'agriculture pour pallier la disparition du gros gibier."

    Chacun a bien-sûr un point de vue sur ces affirmations et il serait ridicule qu'à mon tour je commente ce texte avec de mièvres illustrations. Mais je voudrais cependant souligner certaines contradictions ou imprécisions évidentes de ce passage qui doit obtenir à coup sûr 99% d'assentiments auprès de nos jeunes contemporains.

     La première contradiction réside dans le fait que ce sentiment de "finitude du monde" ne soit une évidence que pour la jeunesse des pays développés et non pour celle des pays émergents. Y-aurait-il deux mondes celui des vieux riches qui va finir et celui des nouveaux riches qui démarre en fanfare? Il semblerait…mais alors quel est le bon?

     La deuxième remarque porte sur le concept fumeux de "finitude du monde" …la fin d'un hypothétique paradis qui n'a jamais existé? L'extinction progressive et inexorable de l'espèce humaine dans un processus à la "Mad Max"?

     La troisième remarque porte sur l'immanquable et insupportable mix qui associe "rareté des matières premières" et "accroissement des émissions de CO2". L'un ne va pas sans l'autre, sorte de Charybde et Scylla idéologiques…et pourtant ce sont deux paramètres aux effets totalement distincts. L'un agit sur les prix, élargit l'offre et limite la demande. L'autre est tenu pour agir sur le climat et les experts se chamaillent comme chiffonniers pour préciser l'amplitude de cette action…qui finalement pourrait être aussi bien négative que positive pour l'économie du monde. Alors que sur le premier paramètre la théorie économique peut apporter des connaissances pertinentes comme la loi des rendements décroissants et les phénomènes de substitution, sur le second, effets des GHG, je ne vois pas ce qu'un économiste peut sérieusement prédire sans avoir la connaissance à peu près exacte des effets attendus…sinon d’échafauder d'hypothétiques scénarios branquignolesques pour obtenir un prix Nobel ou équivalent et être anobli par la Reine.

     La quatrième remarque porte sur l'évidente "rareté des ressources fossiles" qui arrivera bien un jour si l'espèce humaine persiste en abondance…c'est une évidence. Mais en économie se tromper de timing peut être destructeur. Non les ressources fossiles sont encore abondantes sur terre et pour de nombreuses décennies. Un économiste doit considérer le stock global de ces ressources en prenant en compte des processus de substitutions compétitives qui agissent sans cesse sur la demande de l'une ou l'autre de ces ressources au profit ou aux dépens d'une autre. Un exemple: le gaz naturel abondant est en train de supplanter le charbon aux États-Unis, c'était imprévisible 5 ans auparavant et ce phénomène change bien des données économiques de ce grand pays gaspilleur. Phénomène inverse, les velléités d'abandon du nucléaire par l'Allemagne plongent l'Europe de l'énergie dans un grand embarras. Quand au pétrole, les consommations mondiales cumulées à ce jour, depuis le XIXème siècle, autour des 1280 milliards de barils représentent le quart des ressources ultimes estimées à ce jour (5000 milliards de barils récupérables) par les professionnels. Ces ressources encore enfouies et de puissants investissements financés par les prix attractifs du pétrole permettront, bon an, mal an, d'extraire  autour des 28 milliards de barils annuels consommés à ce jour dans le monde, pendant de longues décennies. Les prix et les progrès technologiques feront peu à peu baisser ces consommations au profit des biocarburants, de l'électricité ou du gaz naturel liquéfié qui alimentera les poids lourds, les trains et les navires. Le concept de pic pétrolier n'a aucun sens dans un mix énergétique en perpétuelles adaptations, au gré des ressources énergétiques locales disponibles et de la demande orientée par les prix.

     Enfin pour l'eau potable et l'air pur c'est aux hommes de plus en plus exigeants sur leur cadre de vie de se prendre localement en main et de réduire les pollutions autour d'eux….les technologies existent et la santé des populations à un coût. Les réserves d'eau et d'air sont globalement inépuisables ce qui change profondément l'équation.

    Assez paradoxalement, les hommes bien souvent trop nourris, ont plus à craindre aujourd'hui de la multiplication des cas de diabète de type II que d'une pénurie des ressources énergétiques qui les conduirait à disparaitre. (LIRE). ACCEDER à la terrifiante carte mondiale de prévalence du diabète projetée pour 2030 et qui devrait toucher plus de 550 millions d'individus dans le monde (dont Chine: 130M, Inde: 101M, USA: 30M, Brésil: 20M, Bangladesh: 17M) .

     De toutes façons, depuis le paléolithique l'homme n'a cessé d'inventer des solutions nouvelles pour assurer son bien-être et celui des siens. Je ne vois pas pourquoi ce phénomène profondément humain cesserait subitement au cours de la première moitié du XXIème siècle de notre ère…même si l'idéologie écologique précautionneuse en vogue affirme le contraire.

     

    Le 23 Mai 2012

  • Origine psychologique de l’étroitesse de vue de certaines approches climatiques?

    Origine psychologique de l’étroitesse de vue de certaines approches climatiques?

    Climate global change

     Êtes-vous de type A, simplification radicale de l'esprit occidental ou bien de type B aux circonvolutions plus asiatiques, prenant en compte la complexité de l'équation climatique? Pour Kiminori Itoh de l'Université de Yokohama, le choix relève beaucoup de la psychologie de chacun.

    LIRE le papier sur le blog de Roger Pielke.

  • Satellite: la troposphère s’est réchauffée de 0,45°C en un tiers de siècle

    Satellite: la troposphère s’est réchauffée de 0,45°C en un tiers de siècle

    Troposphère-1978-2011
    Réchauffement sur 33 ans (1978-2011) de mesures satellitaires des températures de la molécule d'oxygène sur 8km de profondeur de l'atmosphère terrestre (échelle: -1°C; +1°C).

    Moyenne hémisphère Nord: +0,65°C

    Moyenne hémisphère Sud: +0,26°C

    Maximum ponctuel dans le Détroit de Davis: +2.89°C

    Minimum ponctuel dans l'Antarctique: -2.36°C

    La France est dans la zone +0,2°C à +0,4°C.

    Remarque: les mesures satellitaires présentent deux intérêts majeurs:

    – elles couvrent 95% de la surface du globe (à l'exception des régions polaires)

    – elle s'affranchissent d'effets de réchauffement locaux liés à l'urbanisation et à l'effet corps noir du bitume.

    Remarque:  les variations mesurées sont perturbées par une période initiale plutôt froide en raison des éruptions d'El Chichon (1982) et du Pinatubo (1991).

    LIRE le papier sur le site de Roger Pielke en avant-première de l'Université de Hunstville, Alabama.

    Le 17 Décembre 2011