Catégorie : solaire

  • 2011 n’aura pas été une année solaire, 2012 risque d’être pire

    2011 n’aura pas été une année solaire, 2012 risque d’être pire

    Eva Joly : "la politique de Sarkozy a sinistré la filière photovoltaïque"

    Solaire-2011

    ….. une vraie tornade mondiale ce Sarko!

     Événements auxquels il faut ajouter les grosses difficultés de Q-Cells en Allemagne et de Photowatt en France. Mais aussi le rachat de Conergy par Bosch, l'absorption de Tenesol par SunPower au sein du Groupe Total et la décision de Panasonic de commencer à délocaliser ses usines japonaises, ex Sanyo, en Malaisie.

     Il est fort probable qu'après l'embellie de fin d'année en Allemagne, due à la fin de tarifs d'achats d'électricité avantageux, le démarrage 2012 va être complètement inerte dans un marché structurellement en surproduction.

     Le green-business photovoltaïque subventionné en perte de vitesse va entraîner de futures mesures de rationalisations industrielles et commerciales dans un marché comprenant un trop grand nombre d'acteurs. Parmi ceux-ci les fabricants européens sont dans l’œil du cyclone.

    Le 12 Janvier 2012

  • Total cantonne son activité solaire Tenesol chez SunPower

    Total cantonne son activité solaire Tenesol chez SunPower

    REC-Q3-2011b Rien ne va plus dans le solaire photovoltaïque occidental étranglé par la surproduction mondiale de modules et le dumping de la concurrence asiatique. L'américaine Solyndra largement financée par de DOE a jeté l'éponge, les allemandes Solon et Solar Millenium se sont placées en cessation de paiement, BP a officiellement interrompu ses dernières activités financières et commerciales dans le domaine, Bosch qui fait construire une usine de modules solaires en Malaisie, vient d'absorber l'allemande Conergy…et bien sûr tout cela n'est qu'un début en attendant des nouvelles de la profession plus saignantes encore.

     Total qui détient 60% de l'américaine SunPower vient de décider de cantonner son activité "européenne" Tenesol chez SunPower en lui cédant l'activité en échange 6% de plus du capital de SunPower. Cette consolidation va dans le sens d'une plus grande efficacité pour l'activité globale solaire chez Total mais il paraît difficile de croire que les activités occidentales dans le photovoltaïque pourront survivre sans protection douanière à l'entrée des modules asiatiques (taxes et/ou quotas).

     Marché scandaleusement subventionné par des tarifs artificiels de rachat de l'énergie électrique qui a provoqué dans un climat de bulle affairiste des développements artificiels de capacités de production partout dans le monde. Un retour à un peu plus de réalisme en Europe, amorcé en Espagne dès 2008 puis se généralisant, met en péril de larges pans de la filière amont de production de modules et en premier lieu ceux implantés en Europe.

     Un futur cas d'école de Business School pour illustrer les effets pervers d'une trop forte intervention des États, politiquement manipulés par l'idéologie Verte, sur le développement d'un marché artificiel tenu à bout de bras par des subventions ou des règlements imposants des quotas. Il n'y a rien à attendre de bon d'un marché de masse photovoltaïque non rentable. Nul doute qu'il le deviendra un jour, dans les pays ensoleillés, à faibles prix de main d’œuvre, disposant d'un réseau électrique et de centrales thermiques en support…avec des modules Made in Malaysia. La Californie et ses déserts répondent sensiblement à ce cahier des charges.

    LIRE le papier de Bloomberg sur le sujet.

    Le 25 Décembre 2011

     

  • Une lecture tonifiante et adaptée aux nouvelles contraintes: « Europe’s green energy chaos »

     Dans un climat de gestion plus rigoureuse des comptes publics européens, quelques remarques bien assénées qui divertissent des bigoteries "vertes" traditionnelles. Citons par exemple:

    – "The basic objective of cutting CO2 emissions in Europe was in reality more easily obtained by outplacement, delocalisation and deindustrialisation, economic recession and rising unemployment".

    – "In reality, so-called “carbon trading” is an effective energy tax which the EU will most certainly not be able to impose on goods or services exported to Europe from outside the Union through trade sanctions and tariff barriers".

    ou encore;

    -"The idea that the "greentech" sector can create and sustain large numbers of new jobs is totally disproved by reality".

    – "As green energy is highly capital-intensive, the target for generating electricity from renewable energy will involve a capital cost that is 9-10 times the amount required to meet the same demand by relying on conventional power plants, according to Hughes. In other words, job “creation” will be LOW OR negative".

    – "In many countries and in the EU itself climate and energy policies and programmes are already being adjusted or abandoned".

    LIRE la page de Andrew MacKillop sur European Energy Review.

    Le 6 Novembre 2011

     

  • Les industries du silicium et des modules photovoltaïques européens dans la Bérézina

    Les industries du silicium et des modules photovoltaïques européens dans la Bérézina

     L'industrie des modules photovoltaïques est une industrie de composant électronique dont l'offre est de plus en plus d'origine chinoise et taïwanaise et dont les débouchés dépendent de subventions de pays le plus souvent trop endettés ou de tarifs électriques imposés hors des prix de marché. Tout est en place pour que ce marché connaisse de formidables coups d'accordéon entre offre et demande entraînant de périlleuses variations de prix artificiellement gonflées en période de pénurie (on a vu du polysilicium à 400$/kg) et complètement déprimées comme aujourd'hui où le silicium est tombé à moins de 40$/kg , le wafer de base à 40 cents/Watt et le module vers les 1,1$/Watt (FIG.).

    REC-Q3-2011

    L'offre de modules à base de Silicium dépasse largement la demande (FIG.). Cette offre devrait dépasser encore plus une demande sans nette croissance en 2012 (FIG.II). A cette offre il faut ajouter celle des technologies concurrentes en couche mince Cd-Te (First Solar et GE) ou CIGS (Showa Shell).

    REC-Q3-2011b

     Sans être grand clerc il faut donc prévoir, pour qu'offre et demande se rééquilibrent, la réduction de taille ou la disparition des industries les plus handicapées par des coûts non adaptés ou par la restriction des marchés traditionnels européens. Bien sûr sur la base de ces deux critères se sont les acteurs européens, en particulier allemands, qui sont les plus concernés par une consolidation du secteur.

     La baisse des prix des modules devrait relancer la demande mais cet effet sera limité en raisons des coûts de pose des modules et autres coûts de raccordement au réseau qui impactent la rentabilité de l'électricité d'origine photovoltaïque. De plus il est nécessaire d'intégrer que la grande disponibilité de gaz naturel à faible prix va stabiliser pour des décennies les prix moyens du MWh électrique dans les grands réseaux électriques mondiaux. Seules les règlementations "climatiques" continueront à supporter cette industrie toujours trop chère…tant que les électeurs voudront payer.

    On a même vu la Chancelière allemande remettre en cause la filière allemande en imaginant un transfert de l'activité vers les territoires grecs. C'est vous dire!

    LIRE la présentation des résultats trimestriels de REC sur ce sujet.

    Le 4 Novembre 2011

     

     

     

  • La faiblesse de la demande européenne bouleverse le marché mondial du photovoltaïque

    La faiblesse de la demande européenne bouleverse le marché mondial du photovoltaïque

    Sunpower  Après un ample mouvement de mystique écologique de certains pays européens vers le photovoltaïque, subventionné par un mécanisme régressif diabolique de Feed-in-Tariff qui consiste à faire payer les subventions par les consommateurs d’électricité les plus pauvres, ceux qui ne peuvent pas installer des modules solaires sur le toit d’une maison qu’ils ne possèdent pas, se fait jour un mouvement de retour à plus de réalisme. Il est illustré par la réduction des montants des subventions et/ou le plafonnement des autorisations d’installation, un chamboulement complet du secteur. Le repli de la demande tel que la baisse de 69% des installations allemandes au mois de Juin de cette année (669 MW) par rapport à celles reportées 12 mois auparavant (2109 MW), conduit à une surcapacité de production des modules dans le monde, à un effondrement des cours du composant électronique qu’est un module photovoltaïque et à la domination des fournisseurs chinois qui peuvent casser les prix en raison de la supériorité évidente du Communisme dans la conversion de la lumière en énergie électrique, ce qu’avait probablement prédit le grand Mao Sait Tout.

    Tout ceci s’accompagne d’un mouvement d’accroissement des stocks de modules(LIRE), du dépôt de bilan des plus faibles ou de la fermeture irréversible d’ateliers (REC).

    Cette histoire montre que la création artificielle d’activités par des mécanismes de subventions mal calibrées et faussant ridiculement les lois du marché, peut conduire à des gamelles industrielles retentissantes. L’histoire de notre pays regorge de tels exemples de rentes éphémères. Le soi-disant green business, ne disposant plus autant qu’auparavant de la manne étatique, va contribuer à faire grossir ce bilan.

    LIRE le papier de Bloomberg sur les difficultés allemandes dans ce secteur.

    Le 28 Septembre 2011

     

  • EPRI: les faibles coûts du charbon et du gaz américains assurent un coût du MWh électrique, chargé des émissions, à moins de cent dollars

    EPRI: les faibles coûts du charbon et du gaz américains assurent un coût du MWh électrique, chargé des émissions, à moins de cent dollars

    Très intéressante et rigoureuse étude de l'EPRI sur le coût annuel moyen sur toute la durée de vie d'une installation (Levelized Cost of Electricity ou LCOE) d'un MWh électrique aux États-Unis dans diverses conditions de génération allant de la combustion de charbon pulvérisé aux solutions solaires photovoltaïques ou thermiques.

    Il ressort essentiellement de cette étude qui prend en compte les coûts très faibles du charbon (<2$/MMBTU ou 50$/tonne métrique) et du gaz naturel (entre 4 et 8$/MMBTU) américains un avantage compétitif inégalé des centrales à flamme par rapport aux solutions alternatives, même avec une charge sur le CO2 émis allant jusqu'à 50$/tonne (FIG.). Les coûts moyens restent dans toutes les hypothèses inférieurs à 100 dollars 2010 par MWh et revient même à 70$ pour les coûts du gaz naturel les plus bas. Seul l'éolien terrestre avec des taux de charge exceptionnels dans certaines contrées des Rocheuses, entre 28% et 40%, arrive péniblement à être compétitif avec une charge de CO2 à 50$/tonne et un gaz naturel à 8$/MMBTU.

    FIG. Coût moyen du MWh en dollars en fonction de la charge sur le CO2 émis en dollars la tonne

    EPRI2011-Electricité

     Le prix de revient de l'électricité américaine dans un contexte mondial d'énergie de plus en plus chère, est pour ce pays un avantage compétitif évident et un des moteurs de son dynamisme à long terme.

     Dans le cas d'installations équipées de captage de CO2, les hypothèses de l'EPRI ne prennent pas en compte une éventuelle revente de ce gaz pour récupérer le pétrole de puits en voie d'épuisement ou pour alimenter l'industrie chimique. Au contraire elle charge le transport et la séquestration à 10$/tonne de CO2. La valorisation de cette ressource est pourtant la clé d'un développement significatif de ces technologies onéreuses et énergivores de captage. Une tonne de CO2 qui permettra de récupérer en moyenne 1,5 baril de pétrole hors de prix se vendra bien un jour autour des 50 dollars…c'est une évidence.

    CONSULTER la présentation de l'EPRI.

    Le 20 Juillet 2011

  • Stockage d’énergie: la prévision est un art qui demande de fréquentes et cruelles  mises à jour

    Stockage d’énergie: la prévision est un art qui demande de fréquentes et cruelles mises à jour

     Les récents évènements post-Fukushima, la vogue à géométrie variable pour les énergies renouvelables intermittentes, la demande croissante en énergie électrique provenant d'immenses zones urbaines de plus en plus peuplées et accédant au confort moderne, la demande croissante d'aluminium, le développement rapide des unités de dessalement d'eau de mer, l'arrivée des véhicules électriques, l'opposition des populations européennes à la mise en place de nouvelles lignes électriques aériennes, la lourdeur des investissements à réaliser aux États-Unis…tous ces facteurs concourent à penser que de nombreux réseaux électriques dans le monde vont être de plus en plus surchargés et les puissances de génération disponibles de plus en plus sollicitées avec un accroissement prévisible des délestages intempestifs plus ou moins programmés. Le Japon souffre d'un manque de puissance électrique, l'Europe de l'Ouest risque sérieusement de connaître la pénurie cet hiver s'il s'avère être rude, les réseaux américains souffrent d'instabilité chronique tant les achemineurs de puissance électrique ont modéré leurs investissements avec la crise. Il ressort de tout cela une certitude: le marché du stockage d'énergie électrique qu'il soit centralisé dans de larges unités ou délocalisé dans des UPS (Uninterruptible Power Supply) domestiques va connaître une superbe croissance.

    C'est un immense marché très diversifié qui va du pompage hydraulique en montagne au petit UPS de secours d'un ordinateur en passant par le secours électrique dans les hôpitaux où dans le balisage public pour prévenir l'asphyxie régulière des centres urbains. Réaliser des prévisions sur tout ces marchés complexes relève beaucoup de l'exercice divinatoire. Pike Research s'adonne annuellement à cet exercice périlleux. Il prévoit le Chiffre d'Affaire cumulé sur les 10 ans à venir par les industriels concernés. Il est intéressant à un an seulement d'intervalle de mettre en évidence les voltes-faces opérées par ce consultant (FIG.) et de relativiser ainsi ce qui peut être raconté sur le sujet.

    Stockage Pike Research
     La prévision 2010 (graphique du bas) prévoyait une immense et inattendue progression du stockage par compression d'air (CAES) c'était apparemment une bêtise puisqu'elle passe de plus de 20 milliards de dollars en 2010 à quelque chose autour des deux milliards en 2011. L'autre grand changement provient du rôle des batteries Sodium-Soufre qui était complètement sous-estimé en 2010 et qui apparaît fort logiquement de façon significative en 2011. L'ensemble du business affirme Pike devrait dépasser les 22 milliards de dollars alors qu'il annonçait 35 milliards un an plus tôt.

    UPS Toshiba  Je n'attache que bien peu de crédibilité aux prévisions sur les stockages de solutions (Advanced Flow Batteries) qui utilisent la plupart des métaux de transition onéreux. Par contre le développement des batteries au Lithium pour de courtes autonomies ou dans les ensembles domestiques seront beaucoup plus importantes que prévu.

      Citons par exemple l'annonce récente de Toshiba qui présente une UPS de 1,6 kWh pour usage commercial (FIG.), capable de fournir en heures de pointes 400W pendant trois heures grâce à une batterie d'accumulateurs de type SCiB de 20 Ah, 80V (16 éléments). Toshiba annonce une durée de vie de 4000 cycles, soient dix ans de durée de vie à raison d'un cycle par jour. La pénurie d'électricité au Japon va favoriser l'émergence et la démocratisation de nombreux dispositifs de stockage décentralisés de ce genre.

    Consulter l'annonce de l'étude de Pike Research et celle relative au nouvel UPS de Toshiba.

    Le 19 JUiillet 2011

     

  • Le Japon imagine un doublement de ses productions électronucléaires entre 2007 et 2030

    Le Japon imagine un doublement de ses productions électronucléaires entre 2007 et 2030

     L'équation énergétique japonaise, dans un pays isolé, privé de ressources fossiles et traumatisé par le dernier tsunami et ses conséquences apparaît être d'une grande complexité, balancée entre la crainte nucléaire et la volonté d'indépendance énergétique et de bonne santé économique. Les premiers éléments de réflexion qui paraissent sur ce sujet après le tsunami, semblent montrer une volonté affirmée du Japon de baser son avenir énergétique sur un couplage des énergies renouvelables au nucléaire, seule voie pour lui assurer pour la partie électrique, une large part d'autosuffisance énergétique (70%) dans un contexte géostratégique incertain. L'Institute of Energy Economics (IEEJ) publie les résultats d'une étude qui au-delà des problèmes à court-terme, baserait l'avenir énergétique du Japon à l'horizon 2030 sur la maîtrise des consommations, une forte baisse de l'utilisation des énergies fossiles, un développement du nucléaire et des énergies renouvelables.

    Electricité 2030

    L'exemple de la génération d'électricité illustre parfaitement ces objectifs (FIG. et TAB.) avec:

    Electricité 2030b – une génération d'énergie stable, passant de 1024 TWh en 2007 à 1020 TWh en 2030,

    – une production des centrales à flamme en baisse de 60% sur la période,

    – un doublement des productions électronucléaires par fiabilisation et modernisation des installations existantes et la constructions de 14 nouvelles unités pour plus de 19 GW,

    – un fort accroissement des énergies renouvelables globalement multiplié par 2,6 par rapport à 2007 avec un accent tout particulier sur le solaire, l'éolien et la géothermie. Certains chiffres sont impressionnants comme les 12 millions de maisons qui devront être équipées de modules solaires en 2030 ou le triplement des installations géothermiques (1,65 GW en 2030).

     Cet exemple japonais montre bien que pour les pays privés de ressources fossiles et désirant ne pas dépendre pieds et poings liés de leurs fournisseurs d'énergie fossile et de leurs tarifs, la voie nucléaire est incontournable malgré de fortes économies programmées dans les consommations. Le cas de la France est assez proche de celui du Japon (à l'insularité près) et à fait le choix de solutions du même type. L'Allemagne pour des raisons de politique intérieure, fait semblant de tourner le dos au nucléaire mais va dépendre largement de ses ressources en lignite et des fournitures de gaz de son voisin la Russie, situation peu favorable dans le concert écologique et politique des nations.

     L'insularité du Japon, la présence de deux gros voisins (Chine, Russie) aux avenirs politiques incertains sont des arguments forts pour justifier un choix clair d'indépendance énergétique de ce pays qui veut de toute évidence rester un acteur économique puissant dans le monde. Cet exemple est instructif et change des boniments de foire écologiques ressassés en boucle par les médias français.

    LIRE les résultats de l'étude du IEE japonais.

    Le 20 Juin 2011

     

  • Semprius: un nouvel acteur industriel dans le photovoltaïque à haute concentration

    Semprius: un nouvel acteur industriel dans le photovoltaïque à haute concentration

    Semprius  La technologie du photovoltaïque à concentration ou à haute concentration (CPV ou HCPV) consiste à focaliser à l'aide d'un ensemble optique simple et d'un système de tracking à deux dimensions les rayons du soleil sur un ensemble de toutes petites surfaces photovoltaïques à fort taux de conversion (> ou = 40%). La nécessité d'un tracking disqualifie ces systèmes des applications domestiques les plus courantes qui utilisent les toits des maisons bourgeoises comme supports des modules et où le prix du MWh solaire doit être compétitif avec celui de l'électricité vendue au détail à l'entrée du compteur.

     C'est donc une technologie qui est destinée à entrer en concurrence avec les systèmes low cost en couches minces du type Cd-Te ou CIGS des fermes photovoltaïques. Elle possède un avantage compétitif évident c'est son taux de conversion qui est près de trois fois supérieur aux meilleurs modules en couches minces, mais elle doit se battre sur les prix du Watt pour pouvoir espérer prendre une part significative de ce marché qui devra un jour s'aligner, hors subventions, avec les prix de l'électricité sortie usine, avant transport et distribution.

     De nombreux acteurs comme Amonix, SolFocus ou Soitec-Concentrix se confrontent à ces problèmes du côté de la Californie où de larges déserts sont prêts à accueillir ces installations sponsorisées par le DOE. Mais le faible développement de la filière, en particulier dans le domaine du capteur photovoltaïque qui doit être le moins cher possible, favorise l'arrivée de nouveaux acteurs attirés par les larges subventions de l'Administration Obama. C'est ainsi que Semprius, société américaine spécialisée dans le "micro-tranfer printing" revendique avoir mis au point un capteur de type Ga-As de 10 microns d'épaisseur et de 0,36 millimètre carré de surface (600 x 600 microns) qui accepte des rayons de soleil concentrés 1000 fois. La partie photo active du capteur n'occupe donc qu'un millième de la surface totale. Pour assurer le développement de l'ensemble du système Joseph Carr, le CEO de Semprius, un ancien d'Osram, s'est naturellement associé à Siemens entré au capital qui va lui fournir son système de tracking qui travaille avec une précision angulaire de 0,2 degrés. Une première série de démonstration de ce système va être fournie au mois d'Août à la Tucson Electric Power dans l'Arizona.

    LIRE la nouvelle de Semprius.

    Le 19 Juin 2011

  • Allemagne: Siemens imagine des électrolyseurs de plusieurs centaines de GW pour stocker des TWh

    Allemagne: Siemens imagine des électrolyseurs de plusieurs centaines de GW pour stocker des TWh

     Devant le programme allemand de développement des énergies intermittentes, devant l'incapacité de ce pays à mettre en place dans les temps un réseau électrique à la hauteur de l'instabilité attendue, Siemens affirme que seul l'Hydrogène produit par électrolyse est capable de répondre au cahier des charges d'une puissance de stockage très flexible de plusieurs centaines de GW de puissance à terme et du TWh d'énergie stockable. Cet hydrogène pourrait être à la demande injecté dans le réseau de gaz à hauteur de 5 à 10% ou transformé en méthane en réagissant avec du CO2. Le mélange de gaz stocké comme tout gaz naturel, alimenterait à la demande des génératrices au gaz à cycle combiné avec un rendement supérieur à 60%.

    Siemens-electrolyse

     Pour ne pas trop perdre d'énergie les technologues allemands imaginent des électrolyseurs à membranes (PEM) fonctionnant vers 2W par cm2 d'électrode, soit vers 2,1V de tension d'électrolyse sous une densité de courant voisine d'un Ampère (FIG.II). Ils affirment pouvoir produire directement de l'hydrogène sous pression sans apport d'énergie supplémentaire si nécessaire.

    Siemens-electrolyse-tension-J  Le rendement du cycle électrolyse-génération dans une centrale à gaz serait donc de l'ordre de:

    1,48V/2,1V x 61% = 43%

    hors pertes diverses annexes de process (préparation des électrolytes, circulation, lavages, séchage, etc.).

     Siemens imagine que pour l'installation de 500 MW par an de puissance de stockage il faudrait donc assembler 25 000 m2 de cellule d'électrolyse par an sur des équipements automatisés.

    Cette démarche va tout à fait dans le sens de la stratégie de Siemens axée sur les turbines à gaz à cycle combiné qui seraient alimentées par du gaz naturel importé, par du gaz non conventionnel produit localement, marginalement par du biogaz local et pourquoi pas par de l'hydrogène "vert".

    Tout cela va coûter fort cher en investissements…mais l’État allemand est riche et fera payer les consommateurs.

    CONSULTER une présentation de Siemens sur le sujet et LIRE la dernière annonce montrant le caractère politiquement actuel de sa proposition.

    Le 14 Juin 2011

    Actualisation: outre les projets de Enertrag énoncés dans les commentaires ci-joints, il faut noter la décision d'E-On de développer un électrolyseur pilote pour 2013 qui serait capable de produire 360 m3 d'hydrogène à l'heure.

    Enrichir le gaz russe avec du biogaz local et 5 à 15% d'hydrogène provenant d'électrolyseurs associés aux parcs d'éoliennes semble être une voie privilégiée par l'industrie et les dirigeants allemands pour générer de la puissance électrique en secours des sources intermitentes éoliennes ou solaires. It's a long way to go.

    LIRE le communiqué d'E-On

    Le 13 Novembre 2011