Le milliard

Billet_bdf_1938C’est beau la confiance. Mais la confiance c’est fait pour être trahi.
Hier, 28 fevrier 2007, j’ai vu l’émission « c dans l’air ».
Elle parlait du milliard de francs qui n’est pas revenu à la banque de France suite au retrait du billet de 500 francs.
Alors, je voudrais raconter une expérience personnelle.
Il y a une trentaine d’années, une dame nous a demandé de l’aide, à moi, et à un copain. C’était pour débarrasser son héritage : une vieille maison remplie d’un bric-à-brac qui ferait maintenant le bonheur d’un brocanteur.
A cet âge (j’avais 15 ans environ), être payé 100 francs pour une journée de travaille en été, c’était pas mal.
Et puis, on vide la maison, assez dégoutante d’ailleurs, et on tombe sur  la chose classique : la  lessiveuse. Dans l’imaginaire, la lessiveuse, c’est le bas-bleu, la cagnotte, etc… On s’est dit mutuellement et en même temps  : « ça y est, on vient de trouver  le magot  de la vieille »  (décédée récemment).  J’essaie de soulever, sans résultats, le copain vient m’aider, et avec bien de la peine,

on sort la lessiveuse dehors, et là, absence de surprises : paf, elle était pleine. Et c’était lourd, lourd, lourd.
Des billets, qui auraient du être changé en 1945. Le couple de paysans n’avait pas osé. Comme ils n’osaient pas vendre à ma famille qui habitait en face. Ils n’osaient pas demander les mêmes prix…
Ils n’avaient même pas oser détruire ces billets.
La dame pour laquelle j’avais travaillé, elle était assez forte, devint rouge, et se mit à insulter ses beaux parents décédés. Elle les maudissait, disant qu’à la même époque, elle et son mari se privaient de tout…Elle les rendit responsable de son plasticage. (Elle avait été plastiquée une nuit).
Aprés, elle m’a demandé de venir l’aider à compter. Il y en avait pour plusieurs dizaines de millions. Je regrette de ne plus me rappeler combien exactement.
Cette scéne, ces changements eurent lieu dans biens des endroits, une russe du kazakhstan m’a pratiquement raconté la même histoire, les ouvriers gardaient leurs économies en caisse d’épargne, elles furent changées, les kolkoziens, gardaient du liquide, évaporé…
Un allemand m’a aussi raconté une histoire similaire…
Naufrage de la confiance. A l’inverse, un artisan du batiment (un menuisier) m’a raconté que son père avait acheté des stocks de chênes. Jusqu’en 1955, date de sa retraite, il n’en acheta plus jamais. Son fils, lui n’en acheta jamais non plus, en plus de 40 ans de carrière.
Deux maniéres d’investir.
L’une dans l’économie réelle, l’autre dans la confiance…
Qu’est ce qu’Edf par exemple fait de mieux ? Un bénéfice considérable, ou ne vaudrait-il pas mieux des centrales hydrauliques en bon état, bien entretenues ? Le bénéfice et le dividende exigé à l’heure actuelle ressemble à un miroir aux alouettes.
Je n’ose imaginé le dénouement de la crise. Ah, si, bill Bonner a écrit : « la valeur de long terme d’une monnaie fiduciaire, c’est zéro. »

Finalement. Ils auraient peut être mieux fait d’être franc à l’époque et de changer l’argent : ils s’en seraient tiré avec une amende (ils avaient de quoi la payer), mais là, ils ont du être content : jamais cet argent n’a été imposé.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *