Colza : la hausse aussi

Colza Le colza sert quand à lui, à fabriquer du biofioul.
Nécessitant de lourds investissements de départ, le Colza n’a pu se développer en Europe qu’à coup de subventions. Mais, désormais la Chine est tentée. Gros producteur, avec des récoltes de 12 à 15 millions de tonnes, la production y est peu développée. Les coûts s’abaissant, les politiques volontaristes s’affirment. On peut produire (biolux) 265 000 tonnes de biodiesel à partir de 700 000 tonnes de Colza. Mais, grâce à ces données, on voit trés clairement les limites de cette politique de transformation : quelques millions de tonnes. Ou alors, il faudrait notoirement augmenter les surfaces cultivées, alors que les terres arables diminuent déjà chaque année, et que l’autosuffisance alimentaire chinoise reléve de plus en plus du voeu pieux.

En réalité, si en France des agriculteurs roulent au biodiesel (avec une fabrication artisanale peu coûteuse), il serait là aussi difficile de remplacer, hors quantité symbolique, les 40 000 000 de tonnes (et quelques) par des biocarburants. Même si cette filière est quand même plus crédible que la filière éthanol. En réalité, pour un pays de la taille de la France, il serait, à l’heure actuelle beaucoup plus économe en carburant de faire remplacer (y compris à grand coups de subventions publiques) les chauffages au fioul, en les remplaçant par des technologies vertueuses. La priorité n’est pas le biocarburant, mais réduire, à tout prix la consommation, où c’est possible, où, c’est trés rentable, avec un gros effet de levier.
Mais, il n’y a pas de lobby pour l’économie d’énergie, mais par contre, il existe un trés honorable lobby agricole… Le colza, à l’heure actuelle, va lui aussi être indexé sur le pétrole…

Commentaires

2 réponses à “Colza : la hausse aussi”

  1. Avatar de Mamouth
    Mamouth

    Tout en étant parfaitement d’accord sur le fait qu’il faudrait commencer par faire des économies d’énergies, je dois relever l’escroquerie (relative) du biodiesel / biofioul.
    En effet, les chaudières fioul et les moteurs diesel peuvent tout à fait utiliser comme combustible de l’huile végétale pure (et non pas du biodiesel, qui est de l’ester étylique d’huile végétale). Celui-ci présente un bilan énergétique largement meilleur (cf note de synthèse commune ADEME-DIREM de décembre 2002).
    Probablement qu’environnementalement aussi, mais il faudrait regarder de plus près.
    Alors pourquoi ne nous engageons pas dans l’utilisation de l’HV (a contrario de nos voisins suisses, allemands ou espagnols) ?
    A cause de la Taxe Intérieure sur les Carburants, voyons ! Et aussi des bénéfices des compagnies pétrolières, bien sûr.
    Ces dernières n’ont aucun intérêt à ce que ses clients utilisent un carburant qu’ils pourraient acheter aux agriculteurs sans passer par eux.
    Le gouvernement, lui, n’a pas envie de perdre la manne de la TIC (avec laquelle l’HV n’est pas concurrentielle, et que le décrêt européen 2003/96/CE incite à exonérer de la dite TIC).
    Encore une fois, on perd du temps pour des histoires de sous quand d’autres pays avancent.
    Quand aux problèmes de terres arables, si le projet greenfuel (http://www.greenfuelonline.com/) tient ses promesses, il pourrait bien ne plus en être un.

  2. Avatar de patrick
    patrick

    merci, mamouth pour ton intervention. on ne peut mieux résumer. Mais on peut compléter : « mais ici, on a le nuke ! » (en plus des lobbys agricoles. Quand à l’ademe, elle n’a jamais été trés bien en cours (Chirac l’avait momifié pour 15 ans).

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