L’énergie électronucléaire chinoise est encore marginale

Chinanuc                         La production d’électricité électronucléaire chinoise en 2007, avec  62,6 TWh, a représenté 2,3% de l’énergie électrique globale produite dans ce pays. Ceci représente un septième de l’énergie électronucléaire produite en France par EDF en 2006. L’objectif des dirigeants chinois est de porter cette part électronucléaire à 16% en 2030.

                         Pour atteindre cet objectif la Chine devrait produire en 2030 vers les 2500 TWh d’électricité d’origine électronucléaire soit environ six fois plus que la production française en 2006. Ceci implique la construction de 300 à 350GW de puissance électronucléaire, soit 200 à 230 tranches de 1500 MW d’ici à 2030. Vaste et ambitieux programme.

Commentaires

3 réponses à “L’énergie électronucléaire chinoise est encore marginale”

  1. Avatar de Sylvie Barbier
    Sylvie Barbier

    Juste une question basique : comment compte-t-on alimenter tous les réacteurs nucléaires dont la construction est envisagée dans le monde ?
    Actuellement le minerai d’uranium extrait couvre à peine les deux tiers des besoins de la base installée, le reste de la consommation étant assuré par du recyclage et en piochant dans les stocks militaires que l’on redilue (source secondaire qui ne couvrirait les besoins que jusque vers 2015 d’après l’OCDE).
    La prospection de nouveaux sites ne fait que redémarrer et les délais entre découverte et mise en production se comptent en dizaines d’années.
    Les réacteurs dits de 3ème génération (EPR et AP1000), prévus pour nombre de projets, n’apportent pas de progrès sensible dans l’utilisation du combustible et ceux de 4ème génération ne sont pas à l’ordre du jour pour le moment.
    Pour remporter des marchés, Areva, Toshiba, Mitsubishi acceptent d’inclure des clauses de garantie d’approvisionnement : avec quoi ?
    Y aurait-il d’ores et déjà de nouvelles sources massives d’uranium découvertes et prêtes à être exploitées prochainement ?
    Merci d’éclairer aussi sur cet aspect trop peu abordé jusqu’ici.

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Le marché de l’Uranium est complètement pollué par les stocks militaires qui en arrivant massivement sur le marché ont fait effondrer les cours et fermer les mines. Ce phénomène est en cours de marginalisation, les cours de l’oxyde d’Uranium remontent et on va revoir des prospections démarrer et des mines ouvrir. La meilleure synthèse que je connaisse est celle du World Energy Council 2007 qui consacre un chapitre entier à l’Uranium écrit par Holger Rogner de l’AIEA.

  3. Avatar de Raymond
    Raymond

    http://www.worldenergy.org/documents/ser2007_final_online_version_1.pdf
    Voici le lien avec ce pavé très intéressant. Je pense qu’il est très difficile aujourd’hui d’avoir les idées claires sur les ressources mondiales exploitables d’Uranium. On peut cependant faire un lien par analogie avec d’autres ressources très demandées comme le pétrole. On s’aperçoit qu’il sétablit un équilibre dynamique entre la demande et l’offre avec le prix. Dans les deux cas:
    La demande n’est pas élastique, les voitures roulent, les centrales électronucléaires fonctionnent.
    La ressource est diverse, plus ou moins complexe à trouver et exploiter. Holger Rogner montre bien les divers niveaux de ressources possibles en Uranium en fonction des prix. La ressource est donc élastique au prix. C’est le cas du pétrole actuellement avec les forages offshore, le sables bitumineux, les biofuels ou la synthèse à partir de charbon ou de gaz.
    Il faut donc attendre que la demande en Uranium s’établisse, que les ressources militaires se résorbent peu à peu et un vrai marché pourra s’établir, avec son MOX de deuxième main provenant du recyclage des déchets qui constitueront une ressource importante compte tenu de leur accumulation.(voir: http://www.leblogenergie.com/2007/11/du-plutonium-ru.html)

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