L’eldorado éolien a quitté l’Allemagne

Eolienallemand                  Les Allemands seraient-ils fatigués de cette énergie imprévisible et fantasque qu’est l’énergie éolienne subventionnée. L’examen des investissements réalisés dans les nouveaux équipements en 2007 est indicatif d’une certaine lassitude qui pouvait être décelée dès les années précédentes. Le nombre d’éoliennes installées a fortement décru de 2321 en 2002 ce nombre est descendu à 883 en 2007 et la puissance nominale installée est passée de 3240 MW en 2002 à 1667 en 2007 soit une décroissance de près de 50% en cinq ans.

                    Le parc d’éoliennes allemandes atteint 19460 unités pour une puissance électrique nominale installée de 22247 MW soit une puissance nominale moyenne par générateur de 1.14 MW. Ce parc est constitué à 80% d’éoliennes de puissances supérieures ou égales à 2MW, avec 65% du parc occupé par le standard 2MW. On peut estimer que ces éoliennes ont produit un peu plus de 6% de l’électricité allemande en 2007, pour une part des sources renouvelables de 14%, d’après le ministre de l’Ecologie allemand.

                   Pour le futur, avec le développement de l’éolien offshore, les puissances nominales des équipements vont se déplacer vers des puissances nominales de l’ordre de 5MW, dans une recherche d’un meilleur rapport entre puissance générée/capitaux investis, la partie fixe des infrastructures en pleine mer étant sûrement un poste important de dépense. Par exemple Multibrid, la filiale d’Areva, devrait entre 2010 et 2011, livrer 80 aérogénérateurs de 5 MW au parc offshore Borkum West II pour plus de 500 millions d’euros. Le budget global du projet  de 400MW étant voisin d’un milliard d’euros.

                    Partmarchallemand Les Sociétés de construction de ces installations ont connu plus ou moins de problèmes en 2007. ENERCON, le plus gros en Allemagne a vu sa part de marché s’accroître de 38% à 50% entre 2006 et 2007. RE POWER a aussi tiré son épingle du jeu avec une part de marché croissant de 7,6% à 10,9%. Mais d’autres ont fortement chuté, comme le numéro deux allemand (et N° 1 mondial en 2006), le danois VESTAS dont la part de marché allemande est passée de 35% à 24% sur un marché en forte décroissance. GE Energy, le leader américain, a quand à lui disparu du marché allemand. Son produit de base est un aérogénérateur de 1,5 MW qui n’est plus au standard allemand.

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Commentaires

4 réponses à “L’eldorado éolien a quitté l’Allemagne”

  1. Avatar de
    Anonyme

    ça s’appelle de la consolidation : après un déploiement anarchique causé par le subventionnement, le marché se consacre sur les zones ou le rendement est meilleur :
    – zones venteuses, abandon des zones « moyennes »
    – éoliennes moins nombreuses, plus hautes, plus puissantes, réeunies en grappes pour partager la même infrastructure
    gains :
    plus de régularité donc MW plus présent en période de pic de conso, cout au MW moins élevé, moins de maintenance au MW, moins d’infrastructure au MW
    l’éolien terrestre va fortement décroitre au profit du off shore

  2. Avatar de Raymond
    Raymond

    Si je comprends bien, jusqu’à présent, l’éolien allemand aurait jeté l’argent par les fenêtres, mais serait très bien géré à partir d’aujourd’hui.
    J’ai tout de même des doutes sur la totale exactitude de la deuxième partie de votre hypothèse. Les chasseurs de primes sont toujours à la recherche de la bonne affaire, mais elle est, peut-être, moins souvent allemande.

  3. Avatar de Mamouth
    Mamouth

    La baisse du nombre d’éoliennes installées annuellement en Allemagne s’explique plus simplement par le fait que beaucoup des sites disponibles sont déjà équipés.-
    L’Allemagne a une ressource venteuse assez faibles (comparée à la France), et atteindra un niveau de saturation des sites onshore plus rapidement.
    Au besoin, je rappelle que 883 éoliennes installées, c’est 883 éoliennes de plus. C’est donc toujours une croissance.

  4. Avatar de Raymond
    Raymond

    Les sites sont saturés sur terre, mais en offshore tout est ouvert pour une nouvelle aventure encore plus kolossale. Le consommateur germain payera.

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