La question alimentaire se pose de façon de plus en plus lancinante devant l’augmentation des prix et devant l’augmentation des prix de l’énergie.
On dit que la planète peut techniquement nourrir sans peine les 9 milliards d’êtres humaines que certains prévoient. C’est théoriquement possible.
Mais c’est politiquement improbable.
Pourquoi ? Parce que produire est le plus facile, répartir est plus compliqué. Il y faudrait un monde vraiment égalitaire et une structure sociale harmonieuse.
En effet, un état fort peut augmenter sa population, la nourrir, imposer des structures agricoles, une politique qui lui permette de la nourrir.
Car approvisionner correctement et à bon prix une population est une question politique et non pas de marché.
Le marché n’a jamais rien fait de bon en la matière.
Car ce qui pose problème est l’alimentation des pauvres et souvent, les pauvres sont hors les circuits commerciaux, ils ne sont donc pas intéressant au niveau économique.
Au mieux, ils pratiquent l’autosubsistance, hérésie aux yeux des fanatiques du marché.
Ils consomment ce qu’ils produisent, au mieux avec un excédent ridicule, au pire sans.
Il faut donc un pouvoir vraiment fort qui impose le respect des droits des pauvres : l’accès à un foncier que les riches considèrent comme « le leur » même non exploité, maintien de prix intérieurs élevés pour encourager la production.
La latifundia est synonyme de mauvaise exploitation, la minifundia n’a pas d’excédents, et entre les deux, l’équilibre est instable. Ou les exploitations dégénérent, ou elles grandissent.
Dans la latifundia moderne, le tracteur a remplacé la main d’oeuvre servile, mais sa production n’est toujours pas à la disposition des pauvres.

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