Pour le général Desportes, commandant du centre de doctrine de l’emploi des forces, les armées occidentales sont incapables de gagner une guerre, essentiellement pour des raisons de doctrine erronnée.
Bâties sur la technologie et le pétrole, en gros sur une puissance de choc énorme, les armées occidentales tournent à vide.
Elles peuvent avoir gagné des guerres (Irak, Afghanistan) et voir renaitre immédiatement une opposition armée, réduite, certes, mais déterminée, fluide et ingénieuse.
Le combat à distance, d’ailleurs, peut se révéler un échec. Malgré sa puissance de feu et le martyr des civils Libanais, les forces israéliennes n’avaient pas réussi à enfoncer les défenses du hezbollah dans le sud Liban en 2006.
Le reste de la guerre avait davantage évoqué les pires combats de 1915, avec des avances minimes et de lourdes pertes.
Voici in-extenso l’avis :
» très dangereuse interprétation américaine de la ‘révolution dans les affaires militaires’, selon laquelle la technologie pouvait directement produire des résultats politiques. Nous savons que c’est faux, comme les exemples de l’Irak, de l’Afghanistan ou du Liban le montrent : la technologie ne produit pas d’effet politique. Ce qui est mort aussi en Irak, c’est l’idée qu’il y avait des victoires militaires rapides qui pouvaient conduire à des résultats durables. Nous avons compris que le résultat militaire ne conduit plus directement au résultat stratégique. Parce que l’Amérique est la puissance dominante, nous avons suivi ce courant de pensée. Mais les difficultés que rencontrent aujourd’hui les armées occidentales montrent bien qu’il est urgent désormais de penser la guerre autrement « .
Et oui, pour faire la guerre, il ne faut pas que des véhicules, des avions ou des hélicoptères (du matériel qui coûte cher, mais dont la perte est acceptable), mais aussi des fantassins, qui, même peu armés et peu formés, tiennent le terrain.
Là, la perte est beaucoup moins facile à accepter politiquement, et les guerres actuelles seraient impossibles, faute de soutien populaire.
De toute façon, avec les armées occidentales à la taille réduite, ce changement de doctrine reste aléatoire.
Pour le reste, il n’y a qu’à mesurer l’actualité des propos de Rabelais, dans « les guerres picrocholines ».

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