La révolution industrielle britannique.

Images_4 « Le principe se vérifie pour la plupart des nations qui ont réussi à reproduire la révolution industrielle anglaise. Mais attention, l’Angleterre elle même n’a pas vraiment suivi ce principe. Par exemple les infrastructures telles que routes et canaux commencèrent à s’y développer en tant qu’initiatives privées. Bon, on peut noter qu’au quatorzième siècle, Edouard 3 a netttement poussé le développement de la production textile, et ainsi fait échapper l’Angleterre à son statut de pays de la périphérie (braudel) ne produisant que la matière première, la laine. Et on peut aussi créditer la plupart des gouvernements d’y avoir favorisé toute l’activité maritime. Mais le rôle de l’Etat en Angleterre n’est pas vraiment allé au delà.
ça ne remet pas en question le principe général du rôle de l’Etat. C’est simplement que ce principe ne pouvant pas être connu initialement, ce n’est pas en l’appliquant, mais juste par hasard, que le premier décollage industriel d’un pays s’est réalisé.
Le hasard a consisté en la combinaison de quelques facteurs: la situation insulaire de l’Angleterre, qui permettait une accumulation du capital dans des conditions bien plus sures, car le risque réduit d’invasion limitait les risques militaires sur le capital. C’est-à-dire d’une part les destructions par l’ennemi (la révolution industrielle aurait surgi d’abord dans les Flandres, très certainement, si elles n’avaient été envahies une ou deux fois par siècle), et d’autre part le cout de la « protection » par la classe militaire nationale (dont la tendance naturelle est de dévier l’accumulation du capital vers des usages très diversifiés mais presque toujours improductifs). Donc pour l’Angleterre un avantage en capital accumulé, qui va se combiner à une pénurie de matière première agricole (bois, fibres, nourriture), le territoire n’étant pas si étendu. C’est ainsi qu’il y est devenu plus rentable d’utiliser le charbon d’une part, et de fabriquer industriellement toutes sortes de bidules exportables pour importer les matières premières agricoles. « 

Deux remarques à cette intervention, le rôle des guerres anglo-hollandaises, et la carence française.
Au niveau économique la montée en puissance est concomitante avec l’affaiblissement des « fourriers des mers », hollandais.
Les guerres du 17 siècle vont grandement ébranler la puissance hollandaise, et le krach de 1763 (la Hollande, neutre, avait pris en charge le commerce extérieur des pays belligérants ennemis de la Grande-Bretagne pendant la guerre de 7 ans), font que celle-ci ne sera plus que l’ombre d’elle-même, avant que la dernière guerre entre les deux pays ne provoque la fin de toute influence hollandaise en 1780…
On ne peut que noter la concordance des faits, et la révolution industrielle…
La carence française aussi dans ses relations avec l’Angleterre lui laissera le temps de respirer.
A partir de 1475, la monarchie française stoppe la guerre de 100 ans et trouve plus expéditif en la personne de Louis XI de fomenter des troubles en Grande-Bretagne, plutôt que d’y intervenir directement.
D’abord, il y a les remuants Gallois (jasper Tudor), l’allié Ecossais, et l’Irlande jamais domptée.
Fin du XVII° siècle, les troubles intérieurs britanniques ne sont plus que rares et espacés, la périphérie vaincue et la flotte française incapable de franchir la Manche.

On le voit donc, peu de considérations techniques permettront le développement industriel britannique, mais surtout une conjonction d’éléments fortuits et indépendants.
Bien entendu, aussi, l’absence de dépenses superflues, comme celle de défense nationale boulimiques, tel qu’il existe aux USA depuis 1948 explique aussi le succès.

Samedi 6 septembre 2008.

Commentaires

Une réponse à “La révolution industrielle britannique.”

  1. Avatar de JP
    JP

    Les évènements que vous citez ne sont pas complètement fortuits, ils sont tous d’une manière ou d’une autre liés à l’insularité de l’Angleterre:
    – « la flotte francaise incapble de traverser la manche ». Mais vous êtes un bien mauvais francais lorsque vous présentez ainsi l’histoire. Est-ce que les hollandais ou les espagnols (grande armada) ont fait mieux? Il n’y a pas lieu d’incriminer l’incapacité de l’un ou l’autre, mais de prendre acte simplement d’une conséquence de l’insularité: protection naturelle efficace contre les invasions.
    -quant à la hollande, ce n’est pas un hasard si c’est dans cette partie de l’Europe du Nord que le capitalisme démarre, la possibilité d’inonder les polders qui fut parfois employée en dernier recours, donnait un peu d’une protection « insulaire ». En passant, pensez vous que ce soit également un hasard si au Sud de l’Europe, l’autre grand pôle capitaliste, Venise, était également insulaire (ce qui l’a protégée des invasions entre Charlemagne et Napoleon, un millénaire, record mondial). Et je ne parlerai pas du Japon.
    – quant aux guerres anglo-néerlandaises, pourquoi ruinent-elles l’une des parties mais pas l’autre, si ce n’est parceque l’une subit des invasions, mais jamais l’autre?
    A moins que l’on ne considère que la défaite néerlandaise résulte de sa puissance économique inférieure, mais alors justement, ce n’est pas la guerre en soi qui expliquerait la montée anglaise et le déclin néerlandais. En passant, êtes vous certain que l’histoire expliquée par les batailles cela soit très braudelien comme conception? J’ai un léger doute ;=)
    – quant à la relative (cromwell, quand même) modération des troubles intérieurs, ils s’expliquent d’abord par la quasi-disparition de la noblesse terrienne puissante à l’occasion de la guerre de deux roses, évènement fortuit, mais dont l’effet est resté en l’état, puisque cet affaiblissement de la classe militaire terrestre n’entrainait pas de vulnérabilité vis à vis de l’étranger. On en revient aux conséquences de l’insularité.
    –mode « Blog énergie nouvelle » ON–
    Le facteur fondamental reste l’insularité car les milliers de kms de côtes anglaises permettaient d’une part une industrie du transport incomparablement développée puisque mue par l’énergie éolienne, ainsi que l’implantation généralisée d’une multitude de turbines éoliennes qui répondaient à une vigoureuse demande de consommation de base d’énergie mécanique, condition indispensable du démarrage de la révolution industrielle.
    Ainsi la suprématie néerlandaise n’a duré que le temps de la supériorité de son secteur éolien, jusqu’à ce qu’il fut dépassé par le secteur éolien britannique. On voit donc que fondamentalement, le cours de l’histoire des nations est déterminé par la puissance de leur énergie éolienne.
    L’Histoire démontre ainsi sientifiquement la supériorité absolue, universelle et perpétuelle de l’énergie éolienne sur toute autre forme d’énergie passée, présente ou à venir. Amen.
    –/mode–

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *