Le complexe militaro-industriel (CMI) étasunien est comme le coyote poursuivant Bip-Bip. Pour le moment, il est dans le vide, mais comme il ne s’en est pas aperçu, il continue à courir.
Comprendre sa logique est simple. C’est celle d’une bureaucratie, qui, comme toutes, s’accroit pour devenir tentaculaire, lance des projets les uns après les autres, les faits mûrir pour qu’on ne puisse revenir dessus, et, grâce à ses budgets publics, qui ont, en fait, échappé à tout contrôle public, fait du lobbying.
Ce lobbying, c’est de la corruption pure et simple, vis-à-vis de l’intérieur et l’achat, clé en main de partis politiques dans certains pays (notamment de l’est européen).
Seulement, la pression de la crise, ressentie comme « mortelle » en Europe, a remis des alliances en cause, notamment britannique.
Et remet en cause, à l’intérieur même des USA, le deal de 1948.
Les commandes militaires assuraient la prospérité (ou était censé le faire) et en conséquence, elles croissaient sans cesse.
Quand, au début de la décennie 1990, on réduisit le budget de la défense, un lobbying intense fit remonter ce budget, pour « sortir de la crise ».
La prochaine administration Obama va sans aucun doute rentrer en collision avec le complexe militaro-industriel. Son poids est devenu trop lourd, sa prégnance trop grande.
La logique du CMI est dans une logique d’affrontement avec la Russie, qui remplit le rôle du méchant. Les pays européen ne sont pas dans cette optique, l’administration US actuelle est plus tiède pour cet affrontement, et la future ne semble pas du tout sur cette longueur d’onde.
En effet, on est rentré, comme dans la phase énergétique, dans une autre époque. Celle de l’inversion.
Un modèle de croissance s’épuise, ne reste que la charge ressentie et réelle.
Il y a 40 à 50 ans, le citoyen US rentrant chez lui, passait « du bon temps » au volant de sa voiture. « le meilleur de la journée ». Aujourd’hui, les trajets domicile-travail, c’est la torture.
Le CMI qui, selon certain, fit « la prospérité » se révèle, à l’heure de la rareté, un boulet.
Derrière toutes les grandes orientations politiques, il y a le principe de réalité. Les USA étaient une grand puissance, parce qu’ils avaient de l’énergie abondante et bon marché. Elle ne manque pas réellement, mais elle est plus rationnée. Or un pays, comme l’Europe occidentale, d’ailleurs depuis 1945, qui a été bâti sur le mythe de la prospérité éternelle et toujours accrue, vit un grand stress, quand il change de paradigme.
Vendredi 14 novembre 2008.

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