Dans la déconfiture des trois grands constructeurs américains, le gouvernement US avance les explications classiques du compromis de Washington (entre banque mondiale et FMI) : salaires trop élevés.
Quand est il ?
C’est faux. Le différentiel de salaire entre Detroit et les usines implants des constructeurs nippons et allemands sont somme toute, assez faible : 28 $ de l’heure, contre 24. Et le montant des salaires dans le cout final d’une automobile est quasi négligeable : 10 %.
Seulement voilà, les usines implants sont neuves. 15 à 20 ans d’âge, contre, au mieux, 40 ans pour GM, quand ça ne remonte pas aux années 1930.
Bien sûr, ces usines ont été modernisées. Mais elles restent fondamentalement, de leur époque.
Le deuxième point est le refus de la solidarité.
Le refus de la solidarité, ce sont les mutuelles et les retraites maisons.
Quand tout va bien, on ne veut pas payer pour les autres, les retraités des PME/PMI, les malades trop lourds.
Et le gouvernement a largement poussé dans ce sens.
Ce qui arrive à un différentiel final de 70 $ l’heure, contre 50 $ dans le sud. Mais pour réduire de 20 $ l’écart, là aussi, il va y avoir du sport.
Qui c’est qui ne va plus manger ?
Bien entendu, le gouvernement américain, totalement inféodé aux pétroliers n’a guère poussé aux économies d’énergies, aux normes plus contraignantes, susceptible de réduire les consommations. Mieux, toutes les demandes des constructeurs étaient agrées.
On a souvent montré du doigt la bureaucratie de l’état. Il est clair qu’aujourd’hui aussi, les bureaucraties privées des entreprises privées sont encore plus nuisibles et tentaculaires que celle d’un état. D’où la grande question : faut il reconvertir les usines d’automobiles, en usines d’entonnoirs ? (Besoins énormes pour la classe dirigeante)…
Samedi 20 décembre 2008.
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