Les civilisations meurent aussi, et l’exemple de la crise financière actuelle est sans doute LE bon exemple.
Une architecture financière très sophistiquée s’est crée ces 25 dernières années. Tellement sophistiquée que personne ne la dirige, car personne n’est capable d’y comprendre quoi que ce soit.
Elle a, d’ailleurs, semble t’il, largement entamée son déclin.
Une fin de civilisation, hors toute vision apocalyptique, le retour à des architectures beaucoup plus frustres, mais au final, beaucoup plus efficaces.
Emberlificotée, l’organisation entre en redondance, et l’on ne finit plus que par brasser du vent.
« On observe de plus en plus de manifestations de la loi des rendements décroissants. «
C’est surtout vrai en matière énergétique, et cette conjoncture 2008/2009 semble montrer à beaucoup de points de vues, des organisations complexes, trop complexes, qui patinent et n’arrivent plus à faire face à des problèmes pourtant peu étendus.
On peu citer la vague de froid récente, qui menace la distribution d’électricité, une électricité devenue insuffisante en quantité en période de pointe, la distribution de gaz, ravagée par la querelle russo-ukrainienne et par un relâchement dans la gestion des stocks en Europe.
D’une manière générale, l’extraction de l’énergie souffre aussi des rendements décroissants, conjugué à une perte d’efficacité générale.
Mais on peut citer aussi d’autres signes de sophistication, trop poussés, les armées.
En 1914, 70 % des mobilisés étaient affectés à des unités combattantes.
Dans les armées occidentales, le chiffre de ces unités doit atteindre désormais 10 % et elles sont visiblement incapables de faire la guerre, ce qui est le comble du paradoxe, pour les plus grands budgets de l’histoire.
Le modèle de l’efficacité fut l’armée israëlienne. Je me rappelle une période où une guerre dura six jours. Aujourd’hui, elle est en guerre, depuis 14 jours, sans faire mine d’arriver à déborder des milices sommes toutes très faibles militairement mais beaucoup plus frustres dans leur fonctionnement.
» Les réseaux complexes qui nous relient étroitement ensemble – et transportent des personnes, des matériaux, des informations, de l’argent et de l’énergie – transmettent et amplifient tous les chocs. «
On peut dire que nous arrivons à la maturité de la mondialisation : le grand pétrin, qui ne pétrit plus…
Dimanche 11 janvier 2009

Laisser un commentaire