Un retour des cours du baril WTI vers les 70$/baril doit être sérieusement envisagé

Malgré de grands opérateurs à la Goldman et autres Morgan qui veulent jouer encore et encore la hausse du baril de pétrole, le marché prend acte d’un certain nombre de signaux négatifs qui vont du raffermissement du dollar, à la poursuite de la baisse des consommations en produits pétroliers au sein des pays OCDE, à l’accroissement des productions de brut que ce soit au sein de l’OPEP ou dans les pays NON-OPEP, à l’existence de stocks flottants estimés à 150 millions de barils. Mais le signal le plus négatif est donné par les discours des politiques, sincères ou non, qui comme Obama répètent à l’envie la nécessité de limiter la prise de risques excessifs par le système bancaire et l’ardente obligation de mieux contrôler les Marchés. Les prises de paroles du patron de la CFTC, Gary Gensler, qui expose des plans détaillés de mesures de contrôle des opérations over-the-counter (OTC), apportent une traduction opérationnelle à ces discours présidentiels. Bien sûr, tout cela n’est pas encore joué et doit être amendé puis approuvé par les Commissions ad hoc du Congrès pour devenir opérationnel, mais le climat n’est pas favorable aux excès d’une spéculation débridée.

Cours-WTI-Euro-2010-1

Le repli du WTI qui avait stupidement dépassé les 80$ le baril au début du mois (FIG.) s’inscrit dans ce contexte plus défavorable aux envols. Un retour des cours du baril, accompagnant la hausse du dollar, autour des 70$, comme durant l’été dernier, semble être une hypothèse raisonnable en attendant je ne sais quel signal qui relancera la spéculation à la hausse, puisque Goldman-Morgan en a décidé ainsi. 

LIRE la présentation de Gary Gensler sur la réforme des OTC.

Le 30 Janvier 2010

Commentaires

3 réponses à “Un retour des cours du baril WTI vers les 70$/baril doit être sérieusement envisagé”

  1. Avatar de rené Grau

    Bjr,
    on ne peut tirer aucun enseignement d’une variation à court terme d’une variable volatile –>le cours est une fonction non dérivable en tout point.
    2 observations:
    1) le cours du pétrole ne peut rester durablement inférieur aux coûts marginaux d’extraction
    2) un cours bas est un semblant de bonne affaire à court terme mais en réalité seuls des cours hauts conduisent à une décarbonation effective des économies. On peut le regretter, s’en taper la tête contre les murs mais la dure réalité est là: « quand le chat n’est pas là , les souris dansent » –> quand le pétrole est bon marché, les hommes gaspillent.
    RG.

  2. Avatar de ray
    ray

    Je suis entièrement d’accord avec vos deux points René qui sont imprégnés de bon sens. Mais voila, pour l’instant, dans un mouvement de respiration, les cours baissent. Il n’est donc pas, à mon avis, inintéressant d’identifier les paramètres qui jouent en ce moment à la baisse. Or il s’avère qu’ils sont à la fois financiers (dollar, OTC, malaise des banques) et liés au marché physique (offre élevée, demande faible, stocks importants). Seule l’IEA, dans sa paranoïa habituelle, pense que les stocks OCDE vont dramatiquement baisser dans les mois à venir.

  3. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    @René
    tout à fait d’accord sur un point : la volatilité
    depuis 20 ans la volatilité mensuelle des cours du pétrole est de 10%, (*) c’est à dire qu’une fluctuation du prix de 10% est un bruit et il est illusoire de rechercher une explication quelconque.
    Les mouvements de prix qui dépassent ces seuils ont un sens et il est légitime de chercher à les analyser.
    (*) voir la publication de l’IFP : Contexte pétrolier 2009 et tendances

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *