Japon: après 15 ans d’arrêt, le réacteur à neutrons rapides de Monju devrait redémarrer

Monju_japan Le réacteur de 280 MW à neutrons rapides de Monju au Japon avait été arrêté en 1995 à la suite d’une fuite de sodium dans son échangeur secondaire durant les tests de montée en puissance. Il semblerait que l’unité depuis réparée soit en attente des dernières et nombreuses autorisations pour pouvoir redémarrer en 2010. WNN qui diffuse cette information rappelle que, pour l’instant, seuls les Russes disposent à ce jour d’une centrale de 560MW à neutrons rapides en production.

 Il est évident que ces technologies qui utilisent de façon beaucoup plus efficace la charge en produits fissiles et peuvent même sous certaines conditions dégrader les déchets radioactifs (actinides) deviendront incontournables avec la raréfaction de la ressource et la volonté de détruire les déchets radioactifs les plus dangereux. Pour le Japon, c’est Mitsubishi Heavy Industries (MHI) qui semble être le plus impliqué aujourd’hui sur ce genre de projets avec le projet Japan Standard Fast Reactor qui serait défini pour « brûler » les actinides à partir d’une charge d’uranium et de plutonium.

 La France qui fut un temps à la pointe avec Superphénix, a jeté l’éponge sur ces sujets et va bien sûr se retrouvée larguée. En attendant le CEA cherche à s’occuper en bidouillant dans les piles et batteries, respectant ainsi à la lettre le Principe constitutionnel qui régit les tardives et précautionneuses avancées de la science et de la technologie de notre pays.

LIRE l’information de WNN sur le sujet.

Le 24 Février 2010

Commentaires

8 réponses à “Japon: après 15 ans d’arrêt, le réacteur à neutrons rapides de Monju devrait redémarrer”

  1. Avatar de krolik

    Bonjour,
    Quant à SPX la décision d’arrêt a été prise de façon tout à fait « politique » pour satisfaire une alliance conjoncturelle.
    Jospin dans sa décalaration devant l’Assemblée ne fait référence à aucun danger potentiel de ce proto, il se prononce au contraire pour la continuation des études de la filière « rapide ».
    De fait la version de la « Génération 4 » sera choisie en 2012. Début du chantier ASTRID (le nom du génération 4 en question) à Marcoule en 2014 pour une mise en service en 2020.
    @+

  2. Avatar de Berthier
    Berthier

    Espérons qu’Astrid soit un vrai réacteur industriel et pas un demi ou un mini SPX comme on le voit de temps en temps (250-600 MW.

  3. Avatar de ray
    ray

    Bien sûr Krolik ce n’est pas Jospin qui a inventé le Principe de Précaution, mais c’est lui qui pour avoir les voix des Verts, a mis fin à Superphénix. Il est intéressant sur ce sujet de relire le rapport parlementaire de Galley et Bataille.
    http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r1018-1.asp

  4. Avatar de Berthier
    Berthier

    Pour revenir sur SPX, car c’était quand le plus gros réacteur de ce type : il ne faut pas se focaliser seulement sur la décision de fermeture ; mais aussi sur les arrêts imposé par le pouvoir politique avant 1997 :
    -Ségolène Royal dès juillet 90
    -Puis l’acharnement juridique de Corinne Lepage, en mai 91, elle fait annuler le décret d’exploitation.
    -Encore Ségolène Royal pour freiner la réouverture et exiger de nouveaux travaux
    -Enquête publique repoussée après les élections
    -1994 nouveau décret attaqué par Corinne Lepage
    -1995 Lepage au gouvernement (on imagine les dégats qu’elle peut faire), mais la c’est une micro fuite d’argon réparée en 2 heures qui immobilise le réacteur 7 mois.
    Enfin après le marchandage politique de 1997, il ne faut pas oublier le rôle de Dominique Voynet qui a rendu impossible le redémarrage du réacteur.
    SPX n’est pas un échec technique, mais une victime d’un acharnement politique.

  5. Avatar de ray
    ray

    La vision stratégique de tous ces énarques et autres avocats des deux bords est effectivement assez limitée…sinon pour faire évoluer leur carrière politique.

  6. Avatar de Christian
    Christian

    On mélange ici un peu deux thèmes me semble-t-il : le réacteur incinérateur, de puissance limitée à quelques 100 MW, et le réacteur surgénérateur, dont était Superphénix.
    La distinction n’est pas mineure, et il faut -à mon avis- ici lier la problématique technique, et les problématiques euh… sociétales.
    Dans le premier cas, une machine ou deux, on reste dans « l’artisanat », le réacteur protoype hypersurveillé, pour lequel un certain exotisme peut-être toléré. Il est mutualisable à l’échelle internationale.
    Dans le second cas, il faudra en France 20-25 machines dans un scénario « double-strate » REP/EPR+RNR sodium. C’est pas le même jeu, et aujourd’hui pas la priorité à l’échelle française.
    On voit bien que Phénix, comme incinérateur qui devait mettre fin à la vie des déchet n’a jamais été combattu, ou très marginalement. C’est aujourd’hui cela la priorité. C’est le dernier axe de la loi de 95.
    A l’inverse, SPX comme machine de production de matière fissile pour les REP, de grande puissance, prête le flanc aux critiques.
    Astrid, hésite un peu entre les deux, probablement pour se donner du temps, éclaircir les perspectives.
    Dans cette perspective, il faut garder un oeil sur les autres réacteurs à neutrons rapides : le GFR, ou le MSFR. D’autant qu’à l’échelle mondiale ils auraient des temps de doublement plus court, et pourraient exploiter le thorium…
    Posons la question de ce qui est urgent :
    1- brûler les déchets
    2- produire du combustible pour produire de l’électricité sans carbone ?
    A l’échelle française, le 1. A l’échelle mondiale le 2.

  7. Avatar de ray
    ray

    Ou faire les deux à la fois comme le souhaite MHI:
    Mitsubishi Heavy Industries (MHI) is involved with a consortium to build the Japan Standard Fast Reactor (JSFR) concept, with breeding ratio less than 1. This is a large unit which will burn actinides with uranium and plutonium in oxide fuel. It could be of any size from 500 to 1500 MWe. In this connection MHI has also set up Mitsubishi FBR Systems (MFBR).
    http://www.world-nuclear.org/info/inf98.html

  8. Avatar de Christian
    Christian

    Euh, Raymond, il est bien écrit :
    « breeding ratio less than 1 » donc ce N’est PAS un surgénérateur, mais bien un « incinérateur ».
    Pour la puissance, on reste dans le flou…
    Astrid semble bien vouloir faire les deux, ou -du moins- ouvrir la voie aux deux : on verra bien. Mais il faudra clarifier, tôt ou tard…

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