Avertissement préalable: le concept de « spéculation » étant devenu complètement ringard, il faut savoir que les spéculateurs manipulateurs de cours n’existent plus, il n’y a que des « gestionnaires financiers » qui anticipent et établissent ainsi de vertueuses évolutions de cours. Voila enfin une vraie réforme!
C’est ainsi que l’on apprend dans les gazettes que l’accroissement du nombre de chômeurs aux Etats-Unis de « SEULEMENT » 36 mille personnes au mois de Février et de 26 mille au mois de Janvier vient de relancer les prix de l’essence. En une quinzaine de jours, les beaux jours de la « driving season » approchant, l’essence sur le Nymex est passée de 2 $/gallon à 2,27 dollars. Dans le même temps, le « crack spread » sur l’essence, autrement dit la différence entre le prix de l’essence et celui du pétrole WTI, est passé de 7 dollars/baril à 14 dollars (FIG., courbe violette, échelle de droite). Ce doublement devrait ravir les raffineurs américains en détresse.
Les « gestionnaires financiers » arrivent en déplaçant leur attention sur le marché plus étroit des cours de l’essence, plus facilement à leur fin qui est, rappelons le, de faire monter les cours du brut et des produits pétroliers. Effectivement les cours du WTI ont suivi le mouvement pour gagner 2 dollars par baril en une semaine à 81.5 $/baril. Quand au BRENT à Londres, en ce moment à la traîne, il a fait encore mieux en progression en dépassant les 80$/baril.
Il se confirme donc une chose évidente, les « gestionnaires financiers » des produits pétroliers vont saisir toute nouvelle crédible ou imaginaire pour faire monter les cours du brut et autres produits pétroliers à l’approche de l’été. Bien sûr un tel mouvement qui pouvait se comprendre en période d’affaiblissement du dollar jusqu’au mois de Novembre 2009 (FIG.II), va devenir dévastateur pour l’économie européenne dans une phase de repli de l’euro. La rente mensuelle de 30 ou 35 milliards d’euros que va devoir payer l’Europe aux pays producteurs de pétrole, va s’avérer rapidement insupportable dans un climat économique en stagnation. L’Europe ne dispose que d’une riposte: réduire encore et encore ses consommations en produits pétroliers dont les prix au détail vont fortement croître.
Le 6 Mars 2010



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