La calotte glaciaire arctique présente une aire de 14 millions de kilomètres carrés

L’hiver 2009-2010 a été rude sur l’hémisphère Nord et il semblerait que le printemps soit en retard. Cette impression est confirmée par les mesures satellitaires de l’aire de la calotte glacière. La surface mesurée à la fin du mois de Mars a atteint les 14 millions de kilomètres carrés nous dit l’Arctic Regional Ocean Observing System (FIG., courbe rouge). Cette valeur dépasse la moyenne mesurée durant les 30 dernières années et le maximum observé tend à se déplacer plus en avant dans l’année. La différence de glaciation par rapport à 2007 (courbe violette) qui avait affolé tout le monde est remarquable. Les variations de glaciations observées dans l’Arctique ces dernières années ne seraient-elles qu’une partie de séquence d’oscillation climatique ordinaire?

Surface-banquise-1979-2010

 Les études les plus récentes sur les phénomènes historiques de saisonnalité (différence de température entre l’été et l’hiver) dans l’Atlantique Nord montrent que la notion de température moyenne du globe n’a que bien peu de sens dans ce cas là. C’est ainsi que William Patterson de l’Université de Saskatchewan, en mesurant les proportions isotopiques de l’oxygène 18 dans les coquillages fossiles, prélevés au nord-ouest de l’Isalnde, vient de montrer que les températures du nord de l’Europe entre -360 AV JC et 1660 avaient pu varier dans de très grandes proportions au cours des siècles étudiés. Il identifie après une période chaude allant jusqu’en 400 (période chaude Romaine) plusieurs phases de rapide refroidissement en Islande avec un minimum vers 1400 correspondant au Petit Age Glacière, suivies de phases de réchauffement. Pour lui, sur la base de ses mesures, l’affirmation selon laquelle nous vivrions actuellement un changement de température exceptionnel, beaucoup plus fort qu’auparavant, est tout simplement fausse. Nouveau pavé dans la mare des adeptes de la simulation climatique dont les conclusions ne semblent pas résister à la dure réalité des faits expérimentaux.

 Il n’est pas évident que l’écriture, en France, de lettres indignées au Ministre de tutelle par ces très nombreux savants, soit un acte suffisant pour redorer leur blason un peu terni dans la bataille. Ces fonctionnaires ont tout simplement oublié que c’est de la confrontation des idées, parfois rude, que sortiront des idées nouvelles plus conformes à la réalité des faits mesurés et quantifiés.

ACCEDER aux mesures et aux cartes de l’ARTIC ROOS.

LIRE le passionnant résumé du dernier papier de William Patterson et ACCEDER à l’article complet.

VOIR aussi l’info sur le site de l’Université de Saskatchewan.

  

Commentaires

23 réponses à “La calotte glaciaire arctique présente une aire de 14 millions de kilomètres carrés”

  1. Avatar de Christian
    Christian

    Cher Raymond,
    Faisant moi-même partie de ces fonctionnaires -les chercheurs universitaires- puis-je vous demander quelle était mon autre option pour exercer ce métier ?
    Free-lance ?
    Soyons sérieux, les deux bords opposés dans cette polémiques ont tous le même statut. Ne vous servez pas de cet argument à la limite du poujadisme pour en ridiculiser un.

  2. Avatar de ray
    ray

    Effectivement il existe d’autres options. J’ai moi-même quitté le CNRS, dont les promotions dépendaient à l’époque, depuis bien sûr révolue, du représentant CGT du coin. C’était il y a de cela quelques lustres. J’ai pris la décision, alors, d’aller exercer mes maigres talents dans l’industrie privée.
    Cafter au Ministre de tutelle, me semble être pour un chercheur, la dernière option possible pour essayer de défendre son bon droit scientifique. Le caractère massif de la démarche ajoute à l’incongruité du phénomène, de toute évidence politisé.

  3. Avatar de Christian
    Christian

    …. (moue dubitative)
    Je n’en suis pas encore là. Trop petit poisson peut-être…

  4. Avatar de Christian
    Christian

    Je ne suis radicalement pas d’accord.
    Pour moi, il ne s’agit pas de police ou de censure,
    mais de discipline, de déontologie, d’éthique. On pourrait discuter des heures sur les nuances entres ces termes. Le fait est qu’il n’existe pas d’Ordre des scientifiques, comme il en existe pour les avocats, les médecins.
    Donc personne pour assurer le respect de la déontologie.
    Pareil pour les journalistes me direz-vous.
    On se demande d’ailleurs -puisqu’Allègre et les polémiques qu’il déclenche sont le sujet de l’article de Galam- si Allègre est dans une catégorie ou l’autre.
    Quand il signe une tribune dans l’Express (ou est-ce le Point ?), est-ce du journalisme ou de la science ?
    Les scientifiques publient leurs résultats dans des journaux me direz-vous.
    Sauf que quand on bidonne des résultats, qu’on en rejette la faute sur ses collaborateurs, et qu’on coopte dans les comités éditoriaux, ça commence à faire un certain nombre de casseroles.
    Bien cordialement,

  5. Avatar de JP
    JP

    « personne pour assurer le respect de la déontologie. »
    Oui, et ce n’est pas plus mal.
    L’autorité est un poison pour la science.
    Quant au démasquage des charlatans: une science doit être capable de réfuter rationnellement les idées fausses, sinon ce n’est pas une science. Une science qui se prétend menacée par ce bouffon d’Allègre, ne mérite pas d’être soutenue.

  6. Avatar de fredo
    fredo

    Vous êtes le modèle d’une personne qui fait passer son histoire personnelle avant le débat scientifique. Exactement Allègre. Je comprends très bien Christian, et la calomnie contre les scientifiques me paraît très dangereuse pour notre avenir.
    En outre, je vous rappelle qu’être fonctionnaire assure une indépendance difficile à afficher ailleurs. Pas la panacée, certes…
    Je suis chercheur au CNRS, et je me rends compte que je ne puis même intervenir sur votre site: il semble que vous refusiez mes mails!!! (Je change donc de pseudo)C’est dommage, car j’ai une longue expérience de ces problèmes de la vérité scientifique…
    En outre, on dit « calotte glaciaire » et pas « calotte glacière ».

  7. Avatar de ray
    ray

    Merci fredo, je corrige la faute immédiatement. Quand à mon histoire perso elle ne justifie aucun débat de quelque intérêt.
    Etre fonctionnaire apporte il est vrai beaucoup d’avantages.
    Pour vos interventions elles sont totalement libres, hors bugs du système informatique assez primitif de ce blog sur lequel je n’ai aucune maîtrise.

  8. Avatar de Christian
    Christian

    Cher JP,
    Voilà bien où est la confusion : Allègre ne menace guère la climatologie : les incohérences de Courtillot, (réfutant la température moyenne comme observable tantôt, la réhabilitant ensuite comme preuve de l’influence majeure du soleil) sont insoutenables dans un contexte de gens rodés à raisonner rigoureusement.
    Mais en conférence, avec 2h de bla-bla charmeur entre les deux arguments, ça passe.
    Ils ne menacent pas la science climatologique. Mais ils sapent la Science, en saccageant les efforts de vulgarisation de leurs collègues, et en portant sur eux un discrédit injustifé… avec des moyens qui ne sont pas scientifiques.

  9. Avatar de ray
    ray

    Oubliez donc les célèbres antipodistes Allègre et Courtillot qui ne sont ni diaboliques, ni idiots! Lisez le papier de Patterson (lien ci-dessus) qui lui a fait des manips et affirme que le dernier changement de température observé ces dernières années n’a rien d’exceptionnel! Voila un input important, même pour ceux qui émargent au budget du CNRS.

  10. Avatar de Christian
    Christian

    Cher Raymond,
    Patterson, introduit une nouvelle mesure de la température. Excellente chose. Il se trouve qu’elle coïncide assez bien avec plusieurs autres déjà largement utilisées : forages de carottes glaciaires, et sédimentation des foraminifères (Ce n’est pas ma conclusion, mais la sienne), voir sa figure 4, et le texte de sa conclusion…
    Les variations locales, brutales, fréquentes de la température dans cette région de l’Atlantique nord-nord Europe sont connues, documentées et prises en compte depuis fort longtemps.
    Personne ne les nie.
    Il me semble en revanche un peu court d’assimiler ces mesures ponctuelles au climat « global », et à leur évolution sur quelques centaines d’années à la paléoclimatologie…

  11. Avatar de ray
    ray

    Je cite un commentaire de Patterson:
    “Many think the temperature is changing faster than ever before, and that’s not true. A lot has happened over time. Climate affects everything – economics, agriculture … if people are happy living in the dark, there’s no point learning about this… »
    Je pense que son point de vue ici clairement exprimé…ce qu’il ne peut pas écrire dans une publication scientifique.

  12. Avatar de Christian
    Christian

    OK, je l’exprime donc non scientifiquement à mon tour :
    le climat n’est certes pas le seul déterminant historique (relire Leroy-Ladurie) et il est libre à vous de trouver que la période courant de l’an mille à la révolution française a été paisible en Europe.
    Il me semble que continuer à émettre des GES, c’est s’assurer du chaos, à l’échelle mondiale.
    La Nature, s’en remettra, merci pour elle.
    Et nous, nous serons tous morts à la fin du siècle, c’est entendu, quoi qu’il advienne.
    Mais qu’adviendra-t-il de notre civilisation, de la technologie, de la Démocratie en particulier ?
    Libre à vous de considérer que ces fragiles constructions peuvent être sacrifiées, ou d’avoir l’optimisme de penser qu’elles passeraient à travers le choc qui consisterait à ramener l’Humanité à une population de 3 milliards…
    Moi, je ne prendrais pas le risque d’ajouter un facteur de troubles, à ceux déjà nombreux qui existent.

  13. Avatar de ray
    ray

    Mais personne ici n’a demandé que les émissions de CO2 et autres GHG se poursuivent! Vous vous trompez d’interlocuteurs et prêchez des convertis. Adressez-vous donc Christian aux dirigeants chinois de la place tiens en main!
    Le seul reproche adressé ici à nos climatologues distingués, c’est de foutre la pétoche à tout le monde pour se valoriser, alors qu’ils ne savent objectivement ni quantifier, ni planifier les effets attendus des rejets anthropiques au sein du maelström climatique. Il est clair que ces rejets vont se poursuivre de plus belle en l’absence de toute politique énergétique négociée par grandes zones économiques mondiales. La mise en place d’une politique énergétique européenne est attendue,… au mieux, pour la fin du siècle!
    Alors restons calmes et droits!

  14. Avatar de Christian
    Christian

    Cher Raymond,
    Pardonnez-moi, mais là, vous venez de semer la confusion… au moins dans mon esprit !
    Vous êtes pour la réduction des émissions de GES (GHG en français, quoi). Pour nous Européens je comprends, il s’agit avant tout d’indépendance énergétique. Argument recevable, réchauffement ou pas.
    Et vous me dites qu’il faut convaincre les Chinois (et les USA?) de faire de même, mais-pas-à-cause-de-l’argument-climatique. Pour quelle raison légitime alors ?
    Plus proche de nous, nos cousins Allemands, qui eux aussi ont une ressource carbonnée mais prêchent la vertu écologique, avec quel argument les convaincre de laisser le charbon en terre, si ce n’est pas le changement climatique global ?

  15. Avatar de ray
    ray

    Christian, effectivement vous mettez bien en évidence les contradictions écologiques qui font qu’un accord mondial ne pourra se faire que sur du vent … comme les 2° de Copenhague!
    Le cas allemand est exemplaire de la mauvaise foi qui prêche le vert et brûle du charbon à tout-va.
    Il faut donc faire, comme les autres grandes nations, la part des choses entre réalisme économique et idéalisme climatique.

  16. Avatar de Christian
    Christian

    Cher Raymond,
    Je le redis, de mon point de vue, la raison de la lutte contre le changement climatique, ce N’est PAS l’écologie (ni idéalisée ni réaliste). La planète s’en remettra, et les ours et les petits oiseaux, c’est peu recevable : même si à titre personnel j’aime les ours (ce dont tout le monde se fout).
    La lutte contre les GES, c’est nos intérêts bien compris :
    – coût des bouleversements : voir Stern et l’attitude des ré-assureurs
    – risque géostratégique.
    Comme cela coïncide avec nos intérêts économiques et d’indépendance, la position française devrait être beaucoup plus claire et radicale.

  17. Avatar de el gringo
    el gringo

    L’Islande est aussi connue pour ses volcans (près de 130 en activité) très fréquemment en éruption comme le montre l’actualité récente et dont les émissions ont souvent une influence non négligeable avec la météorologie locale voire mondiale. D’ailleurs certains épisodes volcaniques importants correspondent assez bien avec d’importantes variations du climat reporté (934, 1104, 1260, 1783, …) ainsi que certaines des variations de mesures très parcellaires que vous citez.
    Certains scientifiques se demandent même si la fonte des glaciers actuelle ne va pas augmenter le nombre d’éruptions volcaniques en raison de la plus faible pression exercée sur le magna et donc influer sur le climat.
    http://eprints.whiterose.ac.uk/4094/

  18. Avatar de el gringo
    el gringo

    Les volcans du Petit Âge glaciaire
    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actualite-les-volcans-du-petit-age-glaciaire-23774.php
    La puissance de l’éruption ne fait pas tout et il ne faut pas oublier que le Laki en 1783 a eu les plus importants effets climatiques connus et mesurés pour un volcan. On a observé cet été là en Europe des brouillards secs, une hausse de la mortalité générale sur tout le continent tant l’atmosphère était polluée (Dix fois plus souvent que lors des pires années de pollution industrielle à Londres au XIXe siècle (smog) par le dioxyde de soufre).
    Son indice de VEI de 4 est très faible mais l’émission de H2SO4 était de 1×10 11 kg. Les effets climatiques furent plus grands que ceux du Tambora (VEI=7) eut égard à la position du volcan au coeur de l’hémisphère nord et à ces énormes rejets d’aérosols sulfurés.
    Les hautes teneurs en H2SO4 volcaniques ont de bien plus forts effets climatiques que les masses brutes d’aérosols éjectés.

  19. Avatar de el gringo
    el gringo

    Arctique : le réchauffement expliqué
    Un article paru dans Nature apporte une explication au réchauffement marqué mesuré en Arctique depuis l’an 2000. Le facteur principal en est la rétraction des glaces de mer, en particulier durant l’été et l’automne.
    Ce facteur domine les autres, nuages, vapeur d’eau, courants marins, mouvements de l’atmosphère. Une poursuite de cette rétraction de la banquise arctique, attendue, devrait donc encore amplifier le réchauffement futur.
    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/04/arctique-le-r%C3%A9chauffement-expliqu%C3%A9.html
    L’article de Nature :
    http://sciences.blogs.liberation.fr/files/arctique-ann%C3%A9es-2000-tures.pdf

  20. Avatar de ray
    ray

    Mais l’évolution depuis 2007, comme le montre la courbe publiée ici, va dans l’autre sens. Alors on va bien voir ce que 2010 nous prépare. Toutes ces études semblent bien fragiles et sujettes à bien des doutes sur leur pertinence.

  21. Avatar de el gringo
    el gringo

    L’hiver fut bien moins rude dans l’hémisphère Nord que vous ne le pensez sauf à réduire l’hémisphère Nord au seul continent européen.
    D’après les mesures de la NOAA, le mois de Janvier a été le 4° plus chaud mois de Janvier jamais mesuré depuis 50 ans, le mois de Février fut aussi le 6° mois de Février le plus chaud jamais mesuré et le mois de Mars 2010 fut tout simplement le plus chaud mois de Mars jamais mesuré.
    Quand à l’année 2009, elle fut la plus chaude jamais mesurée.
    Et encore on est loin d’un pic d’activité solaire. L’année 2008 a été un minimum solaire et le maximum du cycle 24 est prévu par la NASA pour mai 2013.
    Dans l’hémisphère Nord, pour un habitant en Europe, l’hiver fut froid (- 2° en moyenne) mais par contre pour un habitant du Canada l’hiver fut exceptionnellement chaud (c’est très relatif compte tenu des températures canadiennes) avec des température en moyenne 5° degrés au dessus des normales.
    http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/?report=global&year=2010&month=1&submitted=Get+Report
    C’est tout le problème de tirer des conclusions d’une mesure locale.
    Au passage, on dit banquise (ou calotte polaire) et non calotte glacière.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Banquise

  22. Avatar de JP
    JP

    Le papier de Nature est médiocrement convaincant.
    Si vous êtes entourré par mille km de banquise, votre régime climatique sera moins océanique que lorsque la banquise a fondu et un courant marin vient tiédir l’ambiance.
    Je n’ai rien vu dans le papier qui réfute cette simple explication de l’évolution des températures arctiques qu’ils ont décrites.
    Leas auteurs préfèrent arguer d’un effet amplificateur causé par l’augmentation du taux atmosphérique de vapeur d’eau. Pourquoi pas. Mais qu’est ce qui permet de croire que cet effet dominerait l’effet freinant de la variation d’albedo (l’ocean est plus sombre que la glace) ?
    Par ailleurs, cette augmentation des surfaces d’eau libre, dans la zone la plus froide de la planète, ne peut qu’accéllérer la capture de CO2 par l’océan.
    Moralité: encore un exemple de la vanité des tentatives de modélisation et d’analyse physique des processus.
    Entre ce genre d’usine à gaz, d’une part, et d’autre part l’inconvénient de l’opacité du modèles de la boite noire, utilisé par Scafetta, je choisis le second.

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