La reprise de l’économie américaine semble vouloir entraîner une stabilisation des consommations en produits pétroliers autour des 18,2 millions de barils/jour au mois de Mars, bien loin des 21 millions de barils enregistrés au mois de Mars 2005. Il y a belle lurette que la consommation de pétrole dans les pays les plus avancés ne dépend plus des variations du PIB. L’élasticité entre les deux paramètres s’est fortement détendue depuis 2004-2005. Depuis les prix du pétrole se sont fortement valorisés et la consommation est passée par un maximum (FIG.I, les points représentent les moyennes trimestrielles).
Quoiqu’en pensent les officines de prévision, le développement des pays les plus développés va se faire à consommation énergétique décroissante grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique des processus qui est à la base des approches marketing de bien des industriels dans le monde. La baisse des consommations américaines en produits pétroliers illustre parfaitement ce phénomène.
Cette baisse est parfaitement identifiable pour les consommations hors éthanol américaines de carburants routiers et de kérosène (FIG.II) qui représentent plus des deux tiers des consommations en produits pétroliers de ce pays. En particulier la baisse de la consommation d’essence se poursuivait au mois de Mars dernier. La teneur moyenne en fuel éthanol plafonnait à 8,5%.
Les Etats-Unis qui produisent plus d’éthanol qu’ils n’en consomment sont devenus exportateurs de biocarburants en direction du Canada et des Pays-Bas informe la Renewable Fuel Association (LIRE). Cela veut dire qu’il existe encore un potentiel important de substitution de l’essence consommée par du bioéthanol, à condition que la teneur maximum de 10% dans l’essence soit accrue par l’Administration américaine. La montée en puissance sur le territoire des pompes de E85 pour les véhicules Flex-Fuel devrait également participer à cette décroissance des consommations d’essence.
L’autre paramètre déterminant repose sur les prix des produits pétroliers. Devant les difficultés économiques européennes et les menaces de régulation plus strictes, les cours du baril ont perdu 20% en trois semaines pour passer au-dessous des 70$/baril. Ce plongeon va rapidement être comblé devant la menace de durcissement des conditions d’exploration et de production en offshore profond par l’Administration Obama, conséquence des péripéties écologiques de BP dans le Golfe du Mexique. Les cours américains du pétrole dépendent essentiellement de ce qui se passe en Amérique du Nord. Un contretemps dans le déploiement de l’exploration-production offshore va automatiquement se traduire par un durcissement des cours. C’est la raison de la remontée abrupte observée tout récemment. Il faut donc imaginer des cours du pétrole qui vont remonter assez rapidement vers les 90 à 100 dollars/baril et donc une consommation américaine limitée par cette contrainte économique.
Il apparaît donc probable, qu’à la lumière des divers paramètres qui agissent sur la consommation de pétrole, la progression attendue du PIB américain se poursuive dans les années à venir à consommation stable ou décroissante de produits pétroliers. Le gaspillage d’énergie américain est un filon qui va devoir être exploité durant au moins toute la décennie à venir.
Le 28 Mai 2010


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