En ces moments d’évènements électronucléaires japonais générant en chacun d’entre nous de fortes émotions, relayés par de multiples barbus plus ou moins hirsutes, nous prédisant sur les écrans plats un tsunami en Alsace ou dans l’embouchure de la Gironde il est important de garder son sang-froid. Le ciel ne va peut-être pas nous tomber sur la tête. Les techniciens japonais vont même arriver à juguler les émissions d’hydrogène de leurs centrales nucléaires corrodées, causes d’explosions polluantes et traumatisantes, faute d’unités de recombinaison catalytique de ce gaz à l’oxygène de l’air à la sortie des purges des réacteurs. Dans quelques semaines, il faudra alors se rendre à l’évidence: le Japon pour pallier son manque de puissance électronucléaire, va mettre en marche toutes ses centrales à flammes disponibles et importer massivement du gaz, du charbon et du pétrole. D’autres vont abandonner immédiatement leurs projets électronucléaires low-cost et se tourner vers des solutions plus classiques au charbon ou au gaz naturel. Certains vont mettre leurs vielles centrales nucléaires au rancard alors qu’elles étaient auparavant prévues pour un report d’obsolescence (on parlait de 60 ans ou même 70 ans de durée de vie possible). Il faut donc prévoir en raison d’une certaine désaffection du nucléaire, une demande durable et croissante de combustibles fossiles dans le monde, sur fond d’incertitudes politiques dans la zone MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord) et anticiper des cours du pétrole encore à la hausse. Le regain de demande de gaz naturel va de plus, permettre au fournisseur russe de gaz de maintenir ses tarifs indexés sur ceux du pétrole auprès de ses clients européens.
La France n’est pas à ce jour physiquement menacée par un accident nucléaire majeur bien improbable mais elle l’est économiquement par une montée programmée des prix de ses combustibles fossiles importés. Au mois de Janvier le solde du commerce extérieur des combustibles fossiles a affiché un solde négatif record de 5 milliards d’euros (LIRE). Il est à prévoir un accroissement de la facture dans les mois à venir. Dans les 70 milliards d’euros annuels de solde négatif cela représente un budget de 4000 euros par foyer d’achats d’énergie à l’extérieur, dont une faible part seulement reviendra en France avec retard pour financer des exportations d’avions, d’armes ou de bijoux.
Il en résulte que les mesures urgentes à prendre ne sont pas d’inciter le bon peuple à réduire ses consommations d’électricité produite localement à moindre coût, mais plutôt de réduire ses consommations de fuel, de carburants routiers et de gaz de chauffage, ressources largement importées. Il ne faut pas se gourer de cible, sous peine de voir notre pays sombrer dans un profond Moyen-âge économique.
Rappelons que l’Allemagne malgré ses décisions de se passer de nucléaire est toujours incapable de le faire réellement. Elle va, sur ordre de la Chancelière, fermer au printemps quelques vieilles centrales durant quelques mois pour amuser la galerie et brûler à pleins feux son lignite polluant. On attend toujours le plan de fermeture définitive de ces centrales allemandes qui ne sera ni gratuit, ni immédiat.
Alors investissez dans une chaudière à bois ou encore dans une pompe à chaleur japonaise pour soutenir ce pays martyrisé! Vous réduirez votre facture énergétique et ne donnerez plus un seul kopeck pour du fuel domestique ou du gaz importé à des prix prohibitifs de Russie ou d’ailleurs.
Rédigé le 15 Mars 2011

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