Investissements mondiaux dans les énergies renouvelables: un premier trimestre 2011 en demi-teinte

  Breaking-news Après un quatrième trimestre 2010 qui avait enregistré des investissements mondiaux records dans les énergies renouvelables, atteignant les 47 milliards de dollars selon Bloomberg New Energy Finance, le premier trimestre 2011 avec 31 milliards de dollars, apparait globalement en retrait. Ce résultat provient bien sûr des anticipations des investisseurs qui ont voulu en 2010 profiter des généreux avantages tarifaires dans le photovoltaïque ou l’éolien encore en vigueur en Allemagne, Italie, France, Grande-Bretagne et Tchéquie. Mouvements opportunistes qui avaient amené l’Administration française, par exemple, à décréter un moratoire sur la longue liste des projets photovoltaïques en attente. Ce ralentissement dans les investissements provient aussi d’un ralentissement de l’éolien américain qui pâtit de la concurrence tarifaire des centrales au gaz naturel. Ces difficultés dans ce secteur se retrouvent par exemple dans les comptes trimestriels de GE qui enregistrent une baisse de rentabilité de la Division Energy Infrastructure, attribuée entre autres à un business éolien peu allant.

 Par contre les investissements en Chine, au Brésil et dans l’éolien offshore allemand se portent bien. Il semblerait que seuls les pays riches, soucieux de leur standing, peuvent entretenir ces écologiques dépenses, danseuses pacifiques des temps modernes qui recyclent leurs profits commerciaux.

LIRE le papier de Bloomberg New Energy Finance sur le sujet.

Commentaires

5 réponses à “Investissements mondiaux dans les énergies renouvelables: un premier trimestre 2011 en demi-teinte”

  1. Avatar de gutty
    gutty

    bien entendu, ca ne vous effleure pas l’esprit de penser que l’Allemagne, la Chine et le Brésil investissent dans des technologies d’avenir en finançant des projets éoliens ou photovoltaïques…
    La France par contre investit des milliards par an dans le nucléaire alors que tout démontre que cette energie est dangereuse et surtout hors de prix quand on intègre les couts externes (R&D, démantèlement, stockage des déchets sur 100000 ans…)
    Excusez moi monsieur Bonnaterre mais concernant la stratégie économique ou énergétique, je fais bien plus confiance à madame Merkel qu’a notre Sarkozy qui est complétement dépassé par les enjeux énergétiques (celui qui voulait refourguer un EPR à Khadafi, qui fait voter la loi NOME pour la regretter 3 mois plus tard, lance la construction d’un EPR à Penly pour l’arrêter après…)
    J’espere que les ingénieurs chez Areva parlent allemand. Ils pourront envoyer leur CV chez Enercon dans 5 – 10 ans…

  2. Avatar de Ray
    Ray

    Je dois vous avouer, Gutty, que ça m’effleure parfois, mais pas longtemps. Comparer Merkel à Sarko est un exercice complexe qui demanderait bien des développements. Mais je crois que ce qui les sépare le plus c’est que l’une, mal sapée, a du fric et que l’autre élégant est fauché…ce qui peut expliquer les différences apparentes de tactiques électorales. Pour arrêter 7 centrales d’un coup, comme ça… en se levant…il faut être riche et profondément démago.

  3. Avatar de Loran
    Loran

    « il faut être riche et profondément démago. »
    Vous parlez bien sur du Nucléaire la!!
    Le cout du nucléaire en incluant le risque est ASTRONOMIQUE. Et on a pas encore parlé des déchets.
    En parlant du risque, on parle de l’ »impensable » (ca rentrait pas dans le business model), comme c’est arrivé au Japon, et bien sur de l’impensable insatbilité politique. Vous rendez vous compte, que maintenir une centrale nucleaire avec des rejets radioactifs acceptables ca nécessite de la stabilité politique, sur des temps qui dépassent largement la durée ordinaire de ces mêmes régimes…
    La côte d’Ivoire était il y a 20 ans un pays stable… Qui sait quel sera le niveau de stabilité de la France, de l’Angleterre, de l’Italie, de L’Espagne, de la Corée du Sud…. dans 30ANS? Qui peut garantir qu’il n’y aura pas de guerre civile? ou de guerre tout court? PERSONNE!!!

  4. Avatar de el gringo
    el gringo

    L’effet Fukushima risque de se voir dans les prochains trimestres. L’Allemagne a déjà clairement annoncée la couleur suivie par d’autres pays.
    Quand aux gains pour les énergies autres que le nucléaire, elles ne sont pas à négliger. On annonce jusqu’à 90% de rendement dans le solaire à bas coût.
    http://grantlawrence.blogspot.com/2010/02/solar-cells-breakthrough-150th-cost-90.html
    Et moins de pertes.
    http://transphormusa.com/technology.html
    Il ne reste qu’à voir arriver des produits moins énergétivores et à régler le problème du stockage si on veut supprimer le thermique.

  5. Avatar de de Lenclos
    de Lenclos

    Dans la vieille ville universitaire de la Hesse, Marburg (80.000 habitants, dont plus de 20.000 étudiants), la municipalité a voté une « charte » obligeant tous les propriétaires de bâtiments anciens à installer des panneaux solaires sur leurs toits dès lors qu’ils engagent des travaux de réfection de toiture ou de modification de leur système de chauffage. Voilà une information qui situe l’atterrant retard intellectuel et culturel des gouvernants français et de leurs administrations !
    Pour vous faire comprendre mon point de vue, laissez-moi vous narrer ce qui n’est hélas pas une fable, et qui pousse un Français à se demander comment il serait possible d’imaginer favorablement l’avenir du photovoltaïque en France quand le pays est en butte d’une part à un gouvernement qui remet en cause les conditions de rachat de l’électricité produite, interdisant ainsi toute étude sérieuse d’amortissement de l’investissement envisagé par les particuliers, et d’autre part, plus gravement encore, quand les architectes des Bâtiments de France (BdF) interdisent aux propriétaires de maisons anciennes de recourir à cette énergie renouvelable pour tenter de juguler l’inflation galopante du budget énergétique dans des demeures anciennes, éléments de patrimoine, mais qui tomberont en ruine si on leur interdit, au titre de dogmes déplacés au 21ème siècle, le recours aux énergies renouvelables ?
    Dans le Puy-de-Dôme, au titre de la préservation de la vision aérienne des toits rouges d’un bourg qui possède une église romane classée, les BdF interdisent sur les toits des demeures anciennes la pose de panneaux photovoltaïques, mais l’autorisent sans état d’âme sur les constructions modernes du bourg, devenu village-dortoir, à 15 Km de Clermont-Ferrand. Dans ce bourg, par ailleurs, d’aucuns y construisent, au cœur historique même, qui une verrue moderne d’acier, de verre et de béton sur une mairie authentiquement du XVIIIème siècle, restaurée par ailleurs avec les subventions des BdF, qui un immeuble social aux façades de bois lambrissées de couleur acajou, attenantes à un hôtel ancien, au titre du témoignage « de l’époque et de l’esthétique contemporaines », ce que ne sont donc probablement pas les panneaux photovoltaïques pour ces censeurs. A 30 mètres de l’église classée, on a aussi transformé une autre église en cave à vin ! On y tolère les portes de garage en aluminium brillant, les toits de tôle ondulée, de verre et de fibrociment sauvages, et la prolifération des paraboles satellitaires par dizaines, et les publicités de grand format sur les murs de bâtiments de la commune « authentique ». Par contre, les panneaux photovoltaïques, eux, y sont jugés inconvenants.
    Comment peut-on concevoir une telle discrimination, qui accepte le photovoltaïque sur les maisons neuves qui sont a priori d’une isolation thermique de bon niveau, et l’interdit sur les demeures anciennes qu’il devient quasiment impossible de chauffer avec des énergies fossiles dont le coût explose, et dont l’isolation, – outre qu’elle peut retentir sur l’esthétique, par exemple en extérieur -, est extrêmement difficile et coûteuse ?
    Dans une de ces demeures, rachetée il y a longtemps à faible prix parce qu’elle était en piteux état, un propriétaire, acculé par la montée des coûts de chauffage à base d’énergie fossile (gaz de ville), a dû se résoudre, quarante ans plus tard, pour continuer à vivre dans une maison qu’il chérit, à sacrifier toutes ses économies pour lancer une ultime approche globale, refaisant le toit, isolant les combles, remplaçant les fenêtres, installant des pompes à chaleur pour réduire au maximum la consommation de gaz. Ce faisant, il a dû recourir au triphasé, avec une sérieuse augmentation de la note d’électricité. Pour rétablir l’équilibre financier, il a donc voulu parachever l’installation par production de photovoltaïque, – avec une solution française plus coûteuse que les offres concurrentes chinoises et allemande -, en misant sur la revente à ERDF des 3 KWh produits, puisque l’Etat, – et dans une certaine mesure les techniques de stockage de l’énergie produite -, n’en permettent pas un usage direct par le particulier. Ceci étant, l’électricité produite profite à la communauté et contribue d’autant au besoin de consommation électrique locale.
    Il ne lui était pas venu à l’esprit, – alors que des rues avoisinantes les panneaux photovoltaïques ne seraient pas visibles des promeneurs -, que les BdF et la DDT émettraient un avis défavorable à une installation vitale, inscrite dans une démarche environnementale globale !
    Comment avec un tel état d’esprit, dans un pays où l’opinion publique réfute le nucléaire, les champs en terre ferme d’éoliennes, le gaz de schiste, dans un pays où l’on a exploité tous les sites d’énergie hydrauliques de taille, peut-on sereinement envisager l’avenir du photovoltaïque si les obstacles aux productions domestiques, aux solutions individuelles, sont démultipliés par les dogmes de BdF qui voient le problème par le gros bout de la lorgnette ? Quand nos modes de vie sont en jeu ! Pourtant, la multiplication de sites domestiques de production d’électricité, tant par le photovoltaïque que par des éoliennes de petites dimensions, aurait l’avantage à terme de réduire le besoin en grandes centrales nationales de production d’énergie électrique : les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit-on. Le cercle vertueux s’enclencherait : avec une demande croissante, la recherche française serait encouragée, tant pour des panneaux à haut rendement, s’intégrant mieux dans tout type de décor, qu’en capacités de stockage, en synergie avec les besoins de stockage que requièrent les perspectives des véhicules électriques, les coûts de production diminueraient dans le temps, les petits ruisseaux se multiplieraient, l’équilibre national s’améliorerait (c’est une philosophie équivalente à celle qui a fait diminuer le besoin en sites informatiques centraux d’énormes puissances par la diffusion d’ordinateurs personnels locaux, « domestiques », en leur périphérie).
    Qui pourrait dépoussiérer les administrations françaises réactionnaires et aveuglément intransigeantes ? Tous les experts s’accordent à noter le déclin d’une nation qui passait pour avoir un fond d’intelligence cartésienne et des atouts. Qui sur de tels exemples pourrait s’étonner de cette régression ?
    Dans ce domaine précis, à vouloir protéger exclusivement l’aspect esthétique du patrimoine (avec deux poids deux mesures peu compréhensibles au commun des citoyens et des considérations esthétiques discutables : « de goûts et de couleurs il ne faudrait discuter »), les pouvoirs publics français vouent une partie de celui-ci à disparaître : si les vieilles demeures deviennent impossible à entretenir, ce n’est pas l’Etat, en la situation de ses finances, qui prendra le relai, et elles finiront par tomber en ruine. Et disparaître, par la grâce des règlements administratifs censés les protéger !

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