L’énergie éolienne, outre son caractère intermittent nécessitant des générateurs d’appoint, rencontre en général un problème de fond: sa localisation. Soit les éoliennes sont installées près des consommateurs avec des vents peu constants et faibles, soit les éoliennes sont installées sur des sites largement ventilés mais bien souvent éloignés des larges métropoles consommatrices. Cette problématique triviale, assez éloignée des équations les plus sophistiquées, constitue un des talons d’Achille de la technologie. Faire de l’énergie électrique au pied des Rocheuses aux USA nécessite de mettre en place d’interminables réseaux onéreux pour desservir en électricité les métropoles à l’Est du continent, de même, en Europe, les fermes éoliennes offshore germaniques sont très éloignées (700 km à vol d’oiseau) du Sud industriel de l’Allemagne qui a besoin d’énergie électrique.
Heureusement, les dirigeants politiques allemands ont encore conservé en activité 12000 MW de centrales nucléaires sur leur territoire (FIG.) dont certaines sont implantées dans le sud du territoire (Carte). La centrale de Fessenheim en Alsace alimente également le sud de l’Allemagne en énergie électrique.
Ces centrales devraient être peu à peu stoppées (TAB.) à leur tour à partir du mois de Décembre 2015, grâce à un apport mixte d’énergie éolienne venant du Nord du pays et de centrales à flamme fonctionnant au gaz russe ou au lignite allemand.
Mais voila, construire les réseaux électriques entre génération et consommation pose problème et RWE l’électricien le plus pollueur d’Europe se plaint des délais trop longs de mise en place de ces réseaux et affirme qu’il ne va pas pouvoir tenir ses objectifs de réduction d’émissions de CO2 qui avaient justifié un investissement d’un milliard d’euros dans 48 éoliennes offshore implantées en Mer du Nord.
Nul doute que la puissante Allemagne va savoir un jour résoudre ces problèmes d’acheminement d’énergie du Nord au Sud de son territoire et que les éoliennes offshore de la Mer du Nord fourniront une large part de l’énergie électrique au pays. Mais le coût de l’aventure risque de dépasser les prévisions et as usual: « les Allemands paieront » …mais ce seront les faibles consommateurs qui seront alors concernés.
Le lampiste a toujours tort, même ou surtout en écologie.
LIRE un papier de Bloomberg très bien fait sur ce sujet.
Le 4 Juillet 2012


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