Quand on fait beaucoup de bénéfices, comme GDF Suez, la justification, c’est de pouvoir investir. Or, GDF, pense plus à investir dans les poches de ses actionnaires, que dans l’entretien de ses infrastructures.
Un procès, à l’heure actuelle, c’est le procès de la modernisation -trop longtemps- reportée de ses réseaux.
Bien sûr, personne n’a pensé, n’a voulu, ou imaginé le drame.
Toujours est il qu’une canalisation de fonte grise, cassante, a cassé.
18 morts (plus 1, deux ans plus tard) et 19 blessés.
250 000 euros d’amende encours, des dommages et intérêts, et c’est là que le bât blesse.
En effet, le coût du sinistre est pour une grosse société, bien trop petit comparé aux enjeux financiers.
Comme dans toute catastrophe, on a mis en balance, d’un côté les investissements différés, considérables à l’échelon national, et de l’autre, des risques éventuels.
Les risques éventuels n’ont pas pesés bien lourd.
On peut regretter que n’existe pas en droit français le « dommage punitif » anglo-saxon. Les firmes sont incitées à la prudence par le montant des réparations accordés, montants susceptibles d’amputer très sérieusement bénéfices et dividendes.
D’autant que cette notion s’appuie sur un principe de responsabilité proclamé.
« GDF respectait la douleur des familles des victimes ». « Cela ne veut pas dire », a-t-elle ajouté « que nous acceptons tous les reproches qui nous sont faits. »
Nous verrons donc, très trivialement, l’étendue du « respect » et de « l’acceptation », au montant des indemnisations…
Les remords, c’est bien, les indemnisations, c’est mieux, et pour prouver sa bonne foi, si GDF consacrait les 4 milliards et des poussières destinés aux actionnaires, à moderniser son réseau en guise de repentance ?
Après tout, les actionnaires eux-mêmes n’y seraient pas perdant : ils valoriseraient leur propre entreprise, et éviteraient peut-être un drame semblable.
Mardi 10 Mars 2009.

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