Recul de la disponibilité du nucléaire.

Images Edf va trinquer, les centrales nucléaires accusent leur âge. Il n’est pas exclu que le taux de disponibilité des centrales nucléaires tombent à 79 %, et on serait loin des 85 % espérés en 2011.
La multiplication des incidents, indique que cette industrie est une industrie lourde comme les autres. Elle a besoin d’un flux d’investissement constant, d’équipes d’exploitations chevronnées (et non pas compressées, ni pressurées) et une vieille centrale, cela reste une vieille centrale, nucléaire, ou pas.
Le taux de rentabilité de 15 % ne sera donc jamais atteint, et les bénéfices dégagés aujourd’hui, toujours aussi largement fictifs : ce ne sont que des investissements reportés sans limite, un tripatouillage comptable qui permet d’en dégager un.

S’il est possible pour des sociétés comme EDF ou GDF de dégager 1 % de bénéfice, demander plus relève de la maladie mentale.
Les compétences demandées sont aigües et supportent très mal précarité, précipitation et à-peu-près.
On est donc là, en conflit d’intérêt maximal entre le long terme et le court terme.
L’actionnaire demande des profits immédiats, mais aussi éternels et conséquents. Ces firmes ne seront capables de n’en fournir que de rares, aléatoires et peu importants.

Croire autre chose n’est, ni plus, ni moins qu’un aveuglement ravageur. En outre, avec la période troublée qui pointe, la possibilité d’augmenter les tarifs risque de se révéler très aléatoire.
Le nucléaire n’est plus dans la jeunesse, mais dans un âge adulte très mûr. Bientôt la vieillesse.

Jeudi 30 octobre 2008.

Commentaires

3 réponses à “Recul de la disponibilité du nucléaire.”

  1. Avatar de Emile
    Emile

    Le plus important n’est pas le taux de disponibilité, car un réacteur peut être disponible mais ne produire qu’à régime réduit. Ce qui est réellement significatif, c’est le taux d’activité moyen à la puissance nominale.
    Comme on le voit à propos des réacteurs nucléaires en France, on obtient alors un nombre beaucoup plus faible.
     » Leur puissance totale [des 58 réacteurs français] est de 63.130 MWe (MégaWatts électriques) et leur production annuelle théorique est de 553.019 GWh.
    La production moyenne a cependant été de 416.750 GWh sur une période de cinq ans, entre 2001 et 2005. Cela correspond à un rendement (ou taux d’activité à la puissance nominale) moyen de 72,0%. Ainsi, un réacteur nucléaire en France ne fonctionne pas 8.760 heures par an (365 jours de 24 heures) mais 6.307 heures, soit 263 jours, en moyenne et sur la base de la puissance nominale.  »
    L’article indiqué permet aussi de connaître la date de mise en service de chaque réacteur, la durée de sa construction (parfois très longue) et la puissance électrique.

  2. Avatar de temana
    temana

    Bonjour !
    Une autre question importante : a-t-on une idée du vrai coût de revient du KWh nucléaire, i.e. incluant tous les frais supportés par des filiales minoritaires (SSII, logistique, B.E., R&D….) + les provisions pour démantèlement des centrales + le coût complet de retraitement de la Hague + les provisions pour construire de nouvelles centrales ?
    Réponse-clé dans le cadre du débat sur la (non)rentabilité des EnR….
    Cordialement.

  3. Avatar de patrick
    patrick

    on n’a strictement aucune idée du vrai cout du nucléaire. D’abord, parce que longtemps, c’est le budget militaire qui a payé des frais colossaux, ensuite parce qu’il faudrait avoir le début d’un commencemment d’une idée de la sortie.
    Enfin parce que ne serait ce que le gardiennage des zones dangereuses risquent de tourner au bout de quelques centaines d’années à la religion et au culte, d’un dieu implacable et dangereux, digne des dieux aztéques.

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