L’impuissance programmée

Images La question géorgienne était d’une simplicité biblique.
Poussée par une partie du complexe militaro-industriel, Saakachvili attaque l’Ossétie avec, quoi qu’on en dise, une armée aux normes de l’OTAN, il est défait en quelques heures et à l’ouest, on pousse des cris.
Que pouvait on faire ?
Rien.
Pourquoi ?
La Russie est une puissance nucléaire.
Même si la Géorgie avait fait partie de l’OTAN, l’OTAN aurait été impuissante.

Voler au secours des géorgiens signifiait l’occupation totale du pays.
Bombarder les russes était impossible.
Des sanctions contre la Russie ?
On ne prend pas des sanctions contre un pays si riche en pétrole et en gaz, c’est lui qui peut en prendre.
De plus, une tension aurait mené le baril de pétrole à des niveaux jamais vu, une récession mondiale carabinée aurait vu le jour.
Faut il préciser aussi que les USA ont besoin de la Russie, à court terme, et pas l’inverse.
Les USA ont besoin que la Russie ne souffle sur aucune des braises du moyen-orient.
Ils dépendent d’eux en Afghanistan, pour les sanctions contre l’Iran, pour leur présence en Irak.

Comme il faut une petite gâterie dans le cas de ce conflit, elle vient pour la Russie d’Azerbaïdjan.
Le pétrole et le gaz de cette république a continué à couler. Mais par les pipelines russes.
Autre gâterie, la Turquie s’éloigne des USA, ainsi que les pays d’Europe occidental, Allemagne, France, Italie.
L’Allemagne, a, dans les faits, choisie son camp bien avant.
Le glissement, au moment de la réunification de la capitale de Bonn à Berlin a été le signal.
Le choix d’un site de capitale n’est jamais anodin.
Autre gâterie pour le kremlin, morale, cette fois.
Pouvoir dire tout le mépris qu’on a pour les européens de l’Est, en même temps que leur insignifiance politique. 

Samedi 23 août 2008

Commentaires

4 réponses à “L’impuissance programmée”

  1. Avatar de bob
    bob

    Souhaitons que les Européens soient suffisamment conscients pour éviter de se faire emporter par les USA dans une espérance de querelles sur les frontiéres de l’Est (ex: bouclier anti-missile).
    Il serais dommageable qu’une situation économique et sociale aux USA soit suffisamment précaire pour espérer de la part des milieux Atlantistes une résolution militaire de plus grande envergure que celle de la Géorgie.
    Le monde change rapidement, il faut donc redoubler de vigilance et de respect mutuel.

  2. Avatar de sylba
    sylba

    De plus en plus manichéen !
    Ce n’est pas contribuer à une meilleure compréhension de ce qui se joue en Géorgie que de présenter les faits à travers des lunettes aussi outrageusement déformantes.
    Puisque vous vous référez à RIA Novosti, il ne vous aura pas échappé qu’on y trouvait, dans les jours et semaines précédent le 8 août, des articles saluant les milices de « volontaires » cosaques venant prêter main-forte à leurs « frères ossètes » dans leurs coups de main incessants contre des populations géorgiennes.
    Quant à la lecture des bulletins d’information sur l’actualité géorgienne, elle faisait apparaître combien la situation se tendait (échanges de tirs, explosions, fuites de populations) avec en parallèle la gravité croissante des menées autocratiques de Saakachvili et la montée du mécontentement.
    Par ailleurs, la Russie aussi avait programmé des manoeuvres d’envergure dans la région peu avant le 8 août et la rapidité de l’arrivée des chars russes en Ossétie du Sud ne peut s’expliquer que par un pré-positionnement dans le tunnel de Roki, laissant supposer que la manipulation de Saakachvili a été pour le moins partagée.
    Enfin, si les aspects liés à la maîtrise du pétrole et du gaz d’Asie Centrale ont été largement abordés, il est d’autres aspects, de politique intérieure cette fois, qui ne sont guère évoqués alors qu’ils revêtaient un caractère crucial et urgent pour les protagonistes principaux : pour Saakachvili neutraliser l’opposition, focaliser les ressentiments sur autrui et tenter de forcer la main pour intégrer l’OTAN au plus vite ; pour le camp républicain aux USA (Dick Cheney en tête), faire resurgir et attiser l’antagonisme avec la Russie pour atténuer le poids des déboires militaires et économiques dans la campagne des présidentielles et favoriser la remontée de Mc Cain ; pour Poutine face aux tentatives d’indépendance de Medvedev et des oligarques « libéraux » soucieux de maintenir des relations nécessaires aux marchés les plus juteux, parer sans attendre au risque de leur voir prendre plus de pouvoir et réduire leurs capacités tout en continuant les mises au pas brutales (Mechel après Ioukos et d’autres).
    Bien sûr, il y a aussi d’autres facteurs, en particulier la nécessité vitale pour la Russie de s’assurer les ressources pétrolières et gazières d’Asie Centrale alors que les siennes déclinent et qu’elle risque sans cela de ne plus pouvoir approvisionner les marchés dont les devises lui sont indispensables pour son développement.
    Nombre d’autres aspects seraient encore à évoquer, mais ce qui m’importe aujourd’hui est de souligner la complexité de la situation et surtout l’intrication des raisons qui ont amené des différents bords une activation du conflit, au rebours de la perception partiale et réductrice qui en vient à ôter beaucoup de leur intérêt à vos articles.

  3. Avatar de Kad
    Kad

    Merci Sylba de toutes ces précisions.

  4. Avatar de patrick
    patrick

    les péripéties sont compliquées, le caucase est compliqué, mais la donne au contraire est claire.
    C’est l’énergie. Les US veulent la tirer par le sud sans les russes, les russes veulent continuer à la commercialiser.
    Tout le reste en découle. C’est peut être simplificateur, mais juste. Il n’y aurait pas eu d’aventures georgiennes et afghane sans ces ressources.
    Quand aux bellicisme réel ou supposés de certains, ils ne sont, finalement que l’apparence. La réalité c’est le CMI qui, naturellement, pousse à la guerre, et quand il n’y en a pas, l’invente.

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