L’actualité des biocarburants revient régulièrement sur la jeune Société Amyris fondée en 2003 et dont les activités reposent sur des brevets déposés en 2001 par Jay Keasling sur des procédés industrialisables de transformation du sucre en composés isopenténiques par biologie synthétique. Depuis cette large famille de procédés qui utilise des microorganismes génétiquement modifiés, a divergé soit vers la production d’artémisine, médicament contre la malaria, soit vers la synthèse d’un dérivé terpènique (ou isoprénoïde) insaturé le farnésène qui après hydrogénation conduit au sesquiterpène de base à trois motifs isoprènes, le farnésane (FIG.)
Remarque: les terpènes constituent une immense famille de composés organiques (on en recense dans les cinquante mille) qui vont de divers parfums naturels ou synthétiques à l’essence de thérébenthine de votre arrière-grand-mère, en passant par le LSD, le cannabis et le carotène.
Le farnésane de par son indice de cétane très élevé et de sa bonne énergie volumique peut être incorporé dans le gasoil et peut aussi faire partie des ingrédients d’un kérosène « bio ». Alors qu’il est qualifié comme additif au gasoil, Amyris a pour objectif de qualifier avec des motoristes (GE) en des constructeurs d’avions (Embraer) un kérosène « renouvelable » pour 2014 ou 2015 qui sera la solution indispensable à l’aéronautique qui devra faire baisser ses émissions de CO2 (LIRE).
Cette voie ouverte par Amyris constitue une alternative aux productions de bioéthanol et peut conduire à des biocarburants beaucoup plus valorisants qui seront incorporés par nécessité règlementaire au kérosène par exemple. Elle entre en compétition pour le gasoil avec les procédés de Neste Oil qui permettent de transformer par hydrogénation-isomérisation divers corps gras en iso-paraffines (LIRE).
Amyris vient tout récemment de conclure un accord d’approvisionnement de farnésène auprès de Tate & Lyle qui produirait sous licence ce produit dans son usine de Decatur dans l’Illinois (LIRE). Un contrat du même type avait été passé au mois de Juin avec Biomin GMBH dans son usine de Piracicaba au Brésil.
Il n’est pas anodin de savoir que Total qui détient 17% du capital d’Amyris depuis Juin 2010, est associé aux objectifs de développement industriels de cette jeune Société (LIRE) qui dans sa filiale brésilienne développe ses propres moyens de productions en collaboration avec l’industrie sucrière locale.
CONSULTER un intéressant papier décrivant les activités de cette filiale.
Le 5 Novembre 2010

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