Bp : annus horribilis II

Images « BP est la pétrolière la plus mal gérée de toutes, depuis des années. 1) ses investissements ne sont pas à la hauteur (11$/baril produit) en comparaison avec d’autres (Shell et Total investissent 19$/baril produit) 2) son raffinage hors d’âge n’a pas été correctement maintenu (accidents, pannes, arrêts imprévus) ce qui incite BP à se désengager de l’aval. 3)elle s’est embourbée en Russie et n’a pas vu venir « l’effet Poutine » 4) ses productions de liquides entre 2002 et 2006 (hors Russie) ont baissé en moyenne de 6,5% par an. Une paille. 5) celles de gaz ont baissé de 2,9% par an sur la même période. Cette entreprise est mûre pour se faire absorber par une concurrente. Les rumeurs parlent régulièrement de Shell. De toutes façons, dans une industrie qui perd globalement des parts de marché au profit des Sociétés Nationales, qui voit arriver de nouveaux concurrents chinois et indiens, qui voit ses volumes de production européens et américains inexorablement décroître (entre -6% et -10% par an) il n’y a qu’une issue: la disparition des plus faibles. Le tri se fera sur la maîtrise des techniques et la rigueur industrielle. »

Constat sans appel. Mais bien sûr le mouvement de fond de la reprise en main des ressources naturelles n’est pas étranger à cela.
Les grandes compagnies vont se retrouver dans un rôle de sous traitant, plus ou moins habile, plus ou moins renommé.
Mais on ne peut écarter d’un revers de main l’épuisement des ressources énergétiques. Des sociétés inégalement gérés, cela a toujours été la règle. Que ce soit dans la prospérité ou l’adversité.
Autre point de vue :
« BP dont le président Lord John Browne disait en 2005 : « Le monde ne va pas manquer de pétrole. Il n’y a pas de pénurie physique de pétrole ou de gaz. Il y a pour des décennies de réserves enregistrées de pétrole et de gaz naturel, et encore plus reste à être découvert. » … mais aujour’hui beaucoup d’indices laissent à penser que le Peak Oil est imminent voir dépassé :  il n’y qu’une issue à terme (dans 40 ans) : la disparition de toute l’industrie pétrolière. »
Excellent ce J. Browne. Mais sa carrière comme successeur de Nostradamus risque d’être compromise.

Commentaires

Une réponse à “Bp : annus horribilis II”

  1. Avatar de Raymond Bonnaterre
    Raymond Bonnaterre

    Des pétrolières sous-traitantes, oui mais de plus en plus incontournables. La technicité des équipements et des hommes fera la différence. L’affrontement de conditions extrêmes (Mer de Barents, forages offshore Ultra profonds) l’exploitation de produits exotiques (sables bitumineux, huiles lourdes, huiles de schistes ou oil shale) seront dans quelques années le quotidien des pétrolières. Le leadership énergétique appartiendra de moins en moins à celui qui possède la ressource et de plus en plus à celui qui aura le know-how.
    On a un exemple en vrai grandeur avec Shtokman. Le Kremlin avait mis gaillardement tout ces étrangers à la porte, mais Gazprom a du avouer qu’il ne savait pas faire tout seul. Alors on trouve un compromis pour faire revenir les pétrolières compétentes, en habillant la mariée pour ne pas perdre la face.
    Un autre bon exemple à suivre sera le Venezuela et ses huiles lourdes de la rivière ORINOCO. L’inénarrable Chavez envoie la troupe pour remplacer les ouvriers du pétrole, bien sûr les résultats ne sont pas terribles. Il devra, donc, un jour, revenir sur ses positions intransigeantes.
    Par la suite, la synthèse de liquides à partir de gaz, de charbon, de cellulose et autres produits carbonés prendra une part de plus en plus importante. Les chimistes auront alors une part du pouvoir.
    Le monde consomme 1000 barils de pétrole par SECONDE. Dans 40 ans il en consommera encore plusieurs centaines. Ces produits seront rares et donc chers.
    Les pétrolières qui auront su survivre et développer les technologies ad’hoc auront toujours un très bon standing de vie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *