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  • Raccorder les éoliennes offshore allemandes au réseau pose certains problèmes

    Raccorder les éoliennes offshore allemandes au réseau pose certains problèmes

    L'énergie éolienne, outre son caractère intermittent nécessitant des générateurs d'appoint, rencontre en général un problème de fond: sa localisation. Soit les éoliennes sont installées près des consommateurs avec des vents peu constants et faibles, soit les éoliennes sont installées sur des sites largement ventilés mais bien souvent éloignés des larges métropoles consommatrices. Cette problématique triviale, assez éloignée des équations les plus sophistiquées, constitue un des talons d’Achille de la technologie. Faire de l'énergie électrique au pied des Rocheuses aux USA nécessite de mettre en place d'interminables réseaux onéreux pour desservir en électricité les métropoles à l'Est du continent, de même, en Europe, les fermes éoliennes offshore germaniques sont très éloignées (700 km à vol d'oiseau) du Sud industriel de l'Allemagne qui a besoin d'énergie électrique.

     Heureusement, les dirigeants politiques allemands ont encore conservé en activité 12000 MW de centrales nucléaires sur leur territoire (FIG.) dont certaines sont implantées dans le sud du territoire (Carte). La centrale de Fessenheim en Alsace alimente également le sud de l'Allemagne en énergie électrique.

    German-nuclear-power-plants

    Ces centrales devraient être peu à peu stoppées (TAB.) à leur tour à partir du mois de Décembre 2015, grâce à un apport mixte d'énergie éolienne venant du Nord du pays et de centrales à flamme fonctionnant au gaz russe ou au lignite allemand.

     Mais voila, construire les réseaux électriques entre génération et consommation pose problème et RWE l'électricien le plus pollueur d'Europe se plaint des délais trop longs de mise en place de ces réseaux et affirme qu'il ne va pas pouvoir tenir ses objectifs de réduction d'émissions de CO2 qui avaient justifié un investissement d'un milliard d'euros dans 48 éoliennes offshore implantées en Mer du Nord.

     Nul doute que la puissante Allemagne va savoir un jour résoudre ces problèmes d'acheminement d'énergie du Nord au Sud de son territoire et que les éoliennes offshore de la Mer du Nord  fourniront une large part de l'énergie électrique au pays. Mais le coût de l'aventure risque de dépasser les prévisions et as usual: "les Allemands paieront" …mais ce seront les faibles consommateurs qui seront alors concernés.

    Le lampiste a toujours tort, même ou surtout en écologie.

    LIRE un papier de Bloomberg très bien fait sur ce sujet.

    Le 4 Juillet 2012

  • La facture énergétique de la France en progression dépasse les 6 milliards d’euros par mois

    Des exportations d’électricité en berne, des importations de produits raffinés du pétrole explosives, la France sous-développée ne sait toujours pas produire le gazole qu’elle consomme massivement depuis des lustres, (échec patent d’une gouvernance énergétique incohérente) mais elle importe très cher du pétrole brut (Brent) pour produire chèrement de l’essence, indexée sur le WTI moins onéreux, qu’elle exporte à perte (Petroplus) à partir de raffineries dépassées et croulant sous les règlementations, les contraintes fiscales et environnementales. Les raffineries françaises ne vont plus émettre un gramme de CO2….elles vont fermer…c’est le phénomène de carbon-leaking (ou débandade devant la législation écolo-déterminée sur les émissions de gaz carbonique) qu’il fallait éviter à tout prix. Victoire de la nature sur l’homme diront les plus fanatiques, formidable échec à l’image de l’Europe qui n’a rien compris de l’impact négatif de sa dépendance énergétique sur la santé précaire de son économie. Cécité de nos dirigeants européens difficilement compréhensible…les historiens auront du boulot pour essayer d’expliquer.

    Solde commerce exterieur-2012-04

    Tout cela auquel il faut ajouter les importations de gaz naturel et de houille conduit sur les quatre premiers mois de l’année à une facture énergétique de 24,5 milliards d’euros nous disent les statistiques des Douanes (TAB.)….plus de 6 milliards par mois! Personne ne moufte, en ont-ils rien à cirer? Probable. Ils vont tous laisser crever la Bête sans perdre une voie aux élections cantonales…épreuve imposée pour accéder aux pompes dorées sénatoriales et plus si affinité avec le Père de la Nation.

    Un exemple pour la jeunesse: la formidable carrière de Mme Nicole Bricq, élue sénatrice de gauche, rigoureuse et intègre. Débarquée en deux temps, trois mouvements, de l’écologie pour avoir trop voulu protéger le sommeil des petits poissons inter-tropiquaux contre le bruit de ces terribles Pétroliers qui voulaient explorer et produire du pétrole au large de la Guyane (impensable! Quelle outrecuidance!). Nommée depuis au commerce extérieur elle va, j’en suis certain, tout faire pour que la France produise plus de pétrole, même à partir d’exploitations offshore pour essayer de faire évoluer les comptes vers un rétablissement de la balance des échanges commerciaux…difficile d’assurer ses contradictions, mais la fonction crée la conviction du moment…même s’il faut retourner sa veste, geste banal à la base du succès de tout Politique performant.

    Une autre mission pour Mme Bricq: convaincre ses contemporains que de changer de téléphone portable plus souvent que de chemise est à proscrire, geste de nanti décadent de Droite. La France a importé net, essentiellement de Chine, durant les douze derniers mois 24,7 millions de téléphones pour le modique solde de 3,2 milliards d’euros. Cela porte la bestiole moyenne autour des 131 euros pièce alors que notre pays croule sous les tas de portables d’occasion. Recycler plus pour gagner plus…tel pourrait être le slogan de notre nouveau ministre du commerce extérieur.

    Le 25 Juin 2012

  • Gaspillage énergétique et santé économique un lien dont l’évidence pose question

    Gaspillage énergétique et santé économique un lien dont l’évidence pose question

     Un des grands penseurs français sur les problèmes énergétiques du moment nous prédit un retour inéluctable à la deux chevaux citroën symbole de l'efficacité énergétique retrouvée. J'oserais avancer, devant cet argument massue de ce grand penseur reconnu, une remarque qualitative qui illustre le côté un peu "has been" de ses arguments et de ses analyses à l'emporte-pièce. L'équivalent de la  2CV d'antan ce n'est plus Citroën qui la produit aujourd'hui ce serait plutôt Toyota et sa gamme "Prius". Depuis les solutions rustiques Citroën et leur charme agricole d'avant-guerre, la technologie automobile a fait quelques progrès grâce aux ingénieurs japonais qui ont inventé l'hybridation. Bien sûr on peut passer, en bon franchouillard parigot, ce progrès nippon en pertes et profits…mais est-ce bien honnête et objectif que de nier ce progrès technologique évident, même si nos constructeurs nationaux en bavent encore des ronds de chapeau pour en faire une version dégradée, après en avoir publiquement souligné pendant une décennie l'incongruité face au génie du moteur diesel…"bien de chez nous"!! Citer la 2 CV comme solution à nos problèmes est une forme  inélégante du catastrophisme mondain.

    2CV-Auris

     Oui les objets qui nous entourent sont des sous-produits de la transformation de matières premières à notre disposition un peu partout dans le monde. Ces opérations de transformation consomment de l'énergie. Il y aurait donc dans notre monde une relation biunivoque entre bien-être économique et consommation d'énergie ( de pétrole affirme même notre penseur). Affirmer ce déterminisme figé c'est admettre que les processus de transformation sont quasiment optimisés et ne peuvent faire de progrès qu'à la marge. Affirmer l'inverse, c'est à dire qu'il peut y avoir progrès économique global mais avec une stabilisation puis un recul des consommations d'énergie, c'est être convaincu de l'inverse: les procédés de transformation des matières premières sont encore largement perfectibles, sous la contrainte des prix des énergies primaires et grâce au nécessaire recyclage de certains matériaux (métaux, macadam, matériaux plastiques, verre, papier, carton, etc.). Un revêtement de route produit dans une centrale recyclant 30 à 50 % de macadam récupéré, utilise 20 à 40% de moins de bitume par tonne d'enrobé neuf … la consommation de dérivé pétrolier par kilomètre d'autoroute n'est pas une constante…elle est plus faible aux USA qui entretiennent leur réseau qu'en Chine qui construit ex nihilo de nouvelles voies. Mais un jour la Chine assurera elle aussi la seule maintenace de son réseau autoroutier.

    Un autre exemple avant de prendre la route, la baisse des consommations de carburant des voitures et autres 4X4 américains neufs a atteint les 10% durant les 4 dernières années pour passer au-dessous des 10 litres de carburant aux 100 km. On le voit, des progrès faciles dans le gaspillage énergétique américain sont encore à attendre… moins de 8 litres aux cent km seront possibles, même aux US.

    Remarque: sur la base d'un véhicule électrique parcourant 12000 km par an et consommant 20 kwh/100km en moyenne (récupération d'énergie au freinage comprise) on arrive à une consommation annuelle d'énergie issue de la batterie de 12000/100×20= 2400 kWh et compte tenu d'un rendement de charge de la batterie de 86% (3,6V en utilisation/4,2 V en charge) on obtient une consommation tirée du réseau électrique en charge de 2400/ 0.857= 2800 kWh. Un modèle urbain plus léger, parcourant 8000 km par an et consommant 15 kWh/100km  consommera annuellement 1200 kWh et donc 1400 kWh en charge. Imaginons un parc de 30 millions de voitures électriques en France qui serait composé pour une moitié de véhicules urbains et pour l'autre moitié de véhicules routiers on arrive à une consommation moyenne annuelle tirée du réseau de (2800 + 1400)/2 = 2100 kWh par véhicule électrique. Rapportée à 30 millions de véhicules ceci conduit à une consommation annuelle d'électricité de 63 TWh qui doit être comparée aux 500 TWh consommés annuellement en France. Annoncer comme le fait l'Ingénieur pluri technicien en référence un accroissement des consommations d'électricité en France de 50% par un parc de voitures électriques de 30 millions d'unités est donc inexact, ce serait plutôt 15%. Mais cela fait partie de la stratégie de catastrophisme mondain nécessaire à une bonne écoute.

    Ecouter notre grand penseur ingénieur Jancovici interviewé sur BFM. Un inoubliable moment "shifteur" franchouillard ou la gouaille étouffe le bon-sens affiché… dommage!

     

  • Les importations US de pétrole et produits pétroliers pèsent de moins en moins sur la demande mondiale

    Les importations US de pétrole et produits pétroliers pèsent de moins en moins sur la demande mondiale

    Les importations nettes de pétrole et produits pétroliers américaines sont déterminées par les consommations en baisse de produits pétroliers des États-Unis, les extractions internes en progression de pétrole brut et de condensats issus de l’extraction des gaz conventionnels ou non, les productions locales soutenues de biocarburants, ersatz moins onéreux que le dérivé du pétrole, les gains croissants en volumes des raffineries produisant plus de carburants rémunérateurs aux dépens des fonds de barils, les exportations très rémunératrices de gasoil indexé sur les cours du Brent par ces raffineries américaines en excèdent de capacité. Le bilan de tous ces impacts paramétriques montre que les importations nettes américaines de pétrole et autres produits pétroliers sont en forte baisse (FIG.I, courbe bleue).

    FIG.I: enfin un vrai peak-oil…avéré!

    US import
    Après des importations nettes à 8,4 millions de barils/jour en 2011, celles du premier trimestre 2012 apparaissent encore en retrait à 7,7 millions de barils/jour. Les exportations de produits pétroliers dopées par le spread entre BRENT et WTI atteignent les 3 millions de barils /jour.

    La volonté de ce grand pays de tendre vers l’indépendance énergétique est de toute évidence en marche tout simplement parce que les cours du pétrole US sont nettement plus faibles que les cours internationaux largement déterminés par les cours du Brent sous fortes influences proches et moyen-orientales, mais aussi parce que les prix des biocarburants moins déterminés par la spéculation sont devenus des stabilisateurs de prix des carburants en sortie des raffineries américaines. Le raffinage, les industrie des biocarburants permettent de faire des gains de productivité sur la mise à disposition de ressources énergétiques sous forme de carburants. Il est inexact de dire que la filière énergétique ne fait pas de gains de productivité. Le raffinage mondial produit chaque année plus de carburants avec un baril de brut.

    L’économie américaine a bien compris que la maîtrise des prix de l’énergie est un élément clé de sa compétitivité économique…ce que certains pays européens semblent ne pas avoir encore bien intégré en donnant à tout prix la primauté aux ressources énergétiques subventionnées (Feed-in-Tariff). Contresens historique.

    Saxoleine

    Cette moindre pression de la demande américaine en produits pétroliers laisse du mou pour la satisfaction de la demande croissante asiatique chinoise ou non chinoise sans grandes tensions sur les prix du brut déterminés essentiellement par les contraintes géopolitiques du moment.

    Le monde qui a consommé un quart environ des réserves ultimes dispose encore d’importantes ressources de pétrole. Le comportement des USA déterminera pour une grande part les cours du brut à venir et donc la pression des prix sur la régulation de la demande.

    Produire une voiture hybride économe en carburant apporte à l’économie mondiale une contribution en terme de PIB équivalente à celle d’un énorme Hummer chinois, une pompe à chaleur est plus complexe mais plus efficace que n’importe quelle résistance chauffante du siècle dernier. La relation bi-univoque entre bien-être et gaspillage d’énergie établie sur la base de courbes empiriques, ne m’apparait pas comme cette évidence tant proclamée par d’autres, beaucoup plus diplômés et donc intelligents que moi, mais encore scotchés au premier principe de la thermodynamique. Le monde sera, à coup sûr, aussi performant et insolite avec deux fois moins de pétrole consommé …il suffira aux hommes d’alors d’adopter les moyens de transport, de chauffage, de productions moins énergivores qui globalement existent. Prigogine nous a appris, bien après Carnot, que certains systèmes conservaient un équilibre inattendu et improbable à condition d’être alimentés d’ondes électromagnétiques vectrices d’énergie. La Terre qui héberge la vie est un de ces objets complexes, structure dissipative obéissant à cette thermodynamique des systèmes non isolés. Ne l’oublions jamais.

  • Peut-on identifier certaines limites aux méfaits prévisibles de la rente pétrolière?

    Dans un exposé brillant, le Bordelais Jean Marc Daniel, s'inspirant des réflexions des économistes anglo-saxons de la fin du XIXème siècle devant le choc charbonnier constaté dans les années 1860, prédit la montée inexorable des prix des ressources énergétiques primaires et de la création de rentes au profit des monarchies pétrolières et de la Russie. Ce que n'auront pas su faire Poutine et ses prédécesseurs par le communisme, Poutine va le réaliser aux travers de fonds souverains russes qui vont accaparer le progrès technique mondial par le biais de la rente énergétique affirme non sans humour Jean Marc Daniel.

    Les économistes du XIXéme siècle, s'ils s'étaient un peu mieux penchés sur les progrès techniques du moment auraient sûrement identifié, loin de l'Europe, là-bas en Californie, vers 1865, l'arrivée d'une nouvelle et formidable ressource énergétique: le pétrole qui allait largement se substituer au charbon. Cette constatation aurait sûrement permis à certain (Jevons) d'éviter de prévoir la fin du charbon dans le monde pour 1985. On notera également une sous-estimation par Jevons de la ressource charbonnière exploitable ailleurs dans le monde connu et identifié d'alors. Phénomène identique qui apparait de plus en plus de nos jours dans le cas du pétrole, au gré de chacune des nouvelles découvertes inattendues (Brésil subsal, huiles de schistes).

    Les propos actuels tenus par nombreux prévisionnistes spécialistes du très rémunérateur catastrophisme mondain prônant une transition énergétique vers on ne sait quoi et annonçant la fin imminente des haricots et du pétrole, mais passant pudiquement sous silence la révolution américaine des gaz de schistes, n'est pas sans étrangement rappeler les propos échangés lors de ce choc charbonnier du XIXème. On assiste même à une opposition organisée à la prospection de ces gaz "nouveaux" qui menacent de reléguer les éoliennes les plus modernes au rang des ustensiles de cuisines dépassés avec les casseroles en alu et les moulins à café muraux de nos Grands-mères.

    Il existe donc une première limitation à la montée sans borne des cours du pétrole: c'est la substituabilité compétitive des sources d'énergie. La faisabilité de poids lourds fonctionnant au GNL est démontrée (Volvo Truck), demain si les prix du gasoil à la pompe s'enflamment, c'est le gaz naturel qui se substituera au gasoil et autres fuel lourds sur les poids lourds et sur les navires. L'électrification des petits véhicules urbains en Asie et en Europe est en marche et s"accélèrerait. Ce phénomène participerait à la limitation de la demande en pétrole. Tout le monde sait que les technologies alternatives au pétrole dans les transports et dans la pétrochimie existent. Seuls les prix relatifs vont déterminer la vitesse dune probable substitution par le gaz naturel dont les ressources prouvées et potentielles sont abondantes.

    Le pétrole ne sera un jour qu'une ressource énergétique hors de prix réservée aux applications les plus pointues comme base de kérosène majoritairement bio par exemple

    Alors que de nombreux économistes distingués prédisent non sans raison un futur accroissement des prix mondiaux de l'énergie, l'expérience montre que c'est l'inverse qui se produit aujourd'hui aux États-Unis, tirés par la baisse des prix du gaz naturel qui se tiennent gaillardement au-dessous des 2.5 $/MMBTU et donc de l'électricité qui se commercialise au détail à moins de 100$ le MWh. La volonté d'indépendance énergétique de ce grand pays allège sa pression sur les ressources externes d'énergie. C'est un paramètre du premier ordre sur l'établissement des prix de l'énergie qui pour l'instant restent sages.

    Inversement, le cas de l'Allemagne et ses velléités de quitter le nucléaire met l'Europe entière économiquement affaiblie en grandes difficultés énergétiques et la soumet à la rente russe. Entre machiavélisme et connerie en politique nous retiendrons comme le ferait spontanément Alain Madelin la deuxième option pour expliquer la décision incongrue de la chancelière, après Fukushima. Quitter le nucléaire en ce moment est la preuve d'une grande ignorance du monde de l'énergie pour un pays assis tout de même, excusez du peu, sur un formidable gisement de lignite dont nos écolos les plus purs et durs ne parlent jamais… pudeur sur les tares familiales oblige.

    VOIR et ECOUTER l'exposé de Jean Marc Daniel grâce au lien de Tonton.

  • Sur fond de cours soutenus du dollar, le baril de Brent rejoint la limite basse du domaine de fluctuation des cours

    Sur fond de cours soutenus du dollar, le baril de Brent rejoint la limite basse du domaine de fluctuation des cours

    Cours-Brent-100euros

    En ces temps de relative clémence du climat politique au Proche et Moyen-Orient nécessaire à la réélection du Président Obama, en ces temps de bonne tenue du change du dollar contre les autres monnaies dont celui de l'euro (FIG.) défaillant, il n'apparaît pas opportun de se couvrir en achetant du pétrole papier, les bonds de la FED en dollars sont plus sûrs. Cela suffit pour voir les cours du BRENT rejoindre la limite basse du domaine de fluctuation des cours établi depuis 16 mois à 110 + ou – 10 dollars le baril. Ce qui étonne les commentateurs béotiens dans cette baisse des cours est sa célérité. Mais le niveau atteint vers les 100 dollars le baril, prix optimal pour les saoudiens, est encore 33% au-dessus des prix de 75$ le baril atteints il y a deux ans pour un cours de l'euro en dollars identique à celui d'aujourd'hui (FIG.). Le pétrole est durablement cher, malgré la faiblesse supposée de l'économie chinoise et de celle plus certaine de l'économie européenne. La déplétion des champs en activité estimée aux environs de 4% par an (3 millions de barils/jour) agissant négativement sur l'offre et gommant les fluctuations conjoncturelles à la baisse de la demande, suffit à entretenir les nécessaires investissements indispensables au maintien d'un volume global d'extraction de brut autour des 76 millions de barils/jour. Ces investissements de plus en plus complexes et parfois périlleux nécessitent un baril à plus de 100 dollars pour être rentabilisés par les Groupes pétroliers.

    La poursuite des cours va dépendre de l'emploi américain publié par le BLS, des bruits de bottes autour de l'Iran et des cours de l'euro en dollars. Il se pourrait que le baril de Brent reste vers sa limite basse autour des 100 dollars, jusqu'aux prochaines élections américaines. Les cours du WTI coté à New York, beaucoup plus bas que ceux du Brent, sont pénalisés par le caractère régional de la base de cotation des échanges réalisés à Cushing, Oklahoma, trop loin du stratégique Moyen-Orient.

    Le 1er Juin 2012

  • Lettre ouverte aux jeunes économistes de mon pays

     Au gré des lectures d'ouvrages récents ou des écoutes de conversations entre économistes de mon pays, je suis de plus en plus choqué par le profond malthusianisme qui envahit les esprits. Pour illustrer mon propos je vous cite un passage des réflexions d'un jeune et brillant économiste, Nicolas Bouzou, pioché dans son dernier bouquin écrit avec Luc Ferry sur "La politique de la jeunesse" (Odile Jacob). Je cite: "La jeunesse des pays développés fait face à une contrainte qui ne s'exerçait pas sur ses aînées: la finitude du monde. La très forte croissance économique dans les pays émergents génère une demande de matières premières supérieure à l'offre aisément disponible et des émissions de CO2 toujours plus importantes. La jeune génération va devoir répondre à des problèmes de rareté croissants que l'on retrouve dans la montée des prix des ressources naturelles: rareté des ressources fossiles, rareté de l'eau potable, rareté de l'air pur… L'humanité connaît finalement un processus assez proche de celui du passage du néolithique au paléolithique, où il avait fallu "inventer" l'agriculture pour pallier la disparition du gros gibier."

    Chacun a bien-sûr un point de vue sur ces affirmations et il serait ridicule qu'à mon tour je commente ce texte avec de mièvres illustrations. Mais je voudrais cependant souligner certaines contradictions ou imprécisions évidentes de ce passage qui doit obtenir à coup sûr 99% d'assentiments auprès de nos jeunes contemporains.

     La première contradiction réside dans le fait que ce sentiment de "finitude du monde" ne soit une évidence que pour la jeunesse des pays développés et non pour celle des pays émergents. Y-aurait-il deux mondes celui des vieux riches qui va finir et celui des nouveaux riches qui démarre en fanfare? Il semblerait…mais alors quel est le bon?

     La deuxième remarque porte sur le concept fumeux de "finitude du monde" …la fin d'un hypothétique paradis qui n'a jamais existé? L'extinction progressive et inexorable de l'espèce humaine dans un processus à la "Mad Max"?

     La troisième remarque porte sur l'immanquable et insupportable mix qui associe "rareté des matières premières" et "accroissement des émissions de CO2". L'un ne va pas sans l'autre, sorte de Charybde et Scylla idéologiques…et pourtant ce sont deux paramètres aux effets totalement distincts. L'un agit sur les prix, élargit l'offre et limite la demande. L'autre est tenu pour agir sur le climat et les experts se chamaillent comme chiffonniers pour préciser l'amplitude de cette action…qui finalement pourrait être aussi bien négative que positive pour l'économie du monde. Alors que sur le premier paramètre la théorie économique peut apporter des connaissances pertinentes comme la loi des rendements décroissants et les phénomènes de substitution, sur le second, effets des GHG, je ne vois pas ce qu'un économiste peut sérieusement prédire sans avoir la connaissance à peu près exacte des effets attendus…sinon d’échafauder d'hypothétiques scénarios branquignolesques pour obtenir un prix Nobel ou équivalent et être anobli par la Reine.

     La quatrième remarque porte sur l'évidente "rareté des ressources fossiles" qui arrivera bien un jour si l'espèce humaine persiste en abondance…c'est une évidence. Mais en économie se tromper de timing peut être destructeur. Non les ressources fossiles sont encore abondantes sur terre et pour de nombreuses décennies. Un économiste doit considérer le stock global de ces ressources en prenant en compte des processus de substitutions compétitives qui agissent sans cesse sur la demande de l'une ou l'autre de ces ressources au profit ou aux dépens d'une autre. Un exemple: le gaz naturel abondant est en train de supplanter le charbon aux États-Unis, c'était imprévisible 5 ans auparavant et ce phénomène change bien des données économiques de ce grand pays gaspilleur. Phénomène inverse, les velléités d'abandon du nucléaire par l'Allemagne plongent l'Europe de l'énergie dans un grand embarras. Quand au pétrole, les consommations mondiales cumulées à ce jour, depuis le XIXème siècle, autour des 1280 milliards de barils représentent le quart des ressources ultimes estimées à ce jour (5000 milliards de barils récupérables) par les professionnels. Ces ressources encore enfouies et de puissants investissements financés par les prix attractifs du pétrole permettront, bon an, mal an, d'extraire  autour des 28 milliards de barils annuels consommés à ce jour dans le monde, pendant de longues décennies. Les prix et les progrès technologiques feront peu à peu baisser ces consommations au profit des biocarburants, de l'électricité ou du gaz naturel liquéfié qui alimentera les poids lourds, les trains et les navires. Le concept de pic pétrolier n'a aucun sens dans un mix énergétique en perpétuelles adaptations, au gré des ressources énergétiques locales disponibles et de la demande orientée par les prix.

     Enfin pour l'eau potable et l'air pur c'est aux hommes de plus en plus exigeants sur leur cadre de vie de se prendre localement en main et de réduire les pollutions autour d'eux….les technologies existent et la santé des populations à un coût. Les réserves d'eau et d'air sont globalement inépuisables ce qui change profondément l'équation.

    Assez paradoxalement, les hommes bien souvent trop nourris, ont plus à craindre aujourd'hui de la multiplication des cas de diabète de type II que d'une pénurie des ressources énergétiques qui les conduirait à disparaitre. (LIRE). ACCEDER à la terrifiante carte mondiale de prévalence du diabète projetée pour 2030 et qui devrait toucher plus de 550 millions d'individus dans le monde (dont Chine: 130M, Inde: 101M, USA: 30M, Brésil: 20M, Bangladesh: 17M) .

     De toutes façons, depuis le paléolithique l'homme n'a cessé d'inventer des solutions nouvelles pour assurer son bien-être et celui des siens. Je ne vois pas pourquoi ce phénomène profondément humain cesserait subitement au cours de la première moitié du XXIème siècle de notre ère…même si l'idéologie écologique précautionneuse en vogue affirme le contraire.

     

    Le 23 Mai 2012

  • 1,25 milliard de dollars pour faire un peu de gaz de ville en Chine

    1,25 milliard de dollars pour faire un peu de gaz de ville en Chine

     L'arrivée de l'éclairage au gaz dans les villes avait entraîné, au tout début du siècle dernier, un formidable développement des usines de production et de distribution de gaz produit localement à partir de houille. Procédé complexe (de l'expression encore largement usitée "d'usine à gaz"), très polluant (dérivés benzéniques) et toxique (le gaz qui contenait des traces de monoxyde de carbone, permettait aisément de mettre fin à ses jours). En France cette industrie urbaine a disparu avec l'arrivée du gaz de Lacq.

    Mais cette industrie de dismutation du carbone avec de l'eau selon le schéma simplifié suivant:

    2C +  2H2O ——-> CO2 + CH4

    connaît encore de beaux jours et constitue une source de gaz importante pour la Chine par exemple.

    Bluegas

     L'américain GreatPoint Energy annonce fièrement la création d'une JV en Chine pour investir 1.25 milliard de dollars dans ce procédé, pompeusement appelé "bluegas", qui devrait à terme produire annuellement (vers 2017) 30 milliards de m3 de méthane… et donc autant de CO2. A un peu moins de 2kg le m3 de CO2 cela conduit à un relargage de 60 millions de tonnes de gaz carbonique annuellement.

     Question: combien les pays européens vont-ils dépenser pour péniblement compenser les émissions de ce minuscule projet chinois qui sera suivi, n'en doutez pas, de bien d'autres?

    Question subsidiaire: à quoi sert la politique affichée de réduction des émissions de CO2 de l'Europe quand l'Asie relargue gaillardement un milliard de tonnes de CO2 de plus par an?

    LIRE le communiqué de GreatPoint.

     

  • La construction modulaire a le vent en poupe

    Si le marché de la construction modulaire auprès des particuliers prend progressivement son essor grignotant petit à petit des parts de marché aux constructeurs traditionnels, le débouché auprès des professionnels demeure une valeur sure pour les sociétés travaillant dans le domaine.

    Révolue l’époque des vulgaires boîtes empilées comme naguère les tristes baraquements de chantiers  : désormais ces constructions temporaires, locatives ou définitives s’inscrivent avec design dans le paysage urbain fortes de lignes contemporaines et de couleurs chatoyantes.

    Les entreprises n’hésitent ainsi pas à se tourner vers les professionnels du secteur aussi bien pour un bâtiment pérenne que temporaire. La souplesse offerte par la construction modulaire se traduit par des constructions sur mesure, personnalisées selon le cahier des charges établi par le client. Les gains se révèlent également conséquents en terme de temps comme sur le plan financier.

    Bureaux, restaurants d’entreprises, magasins, ateliers, cabinets divers, établissements scolaires  : les réalisations variées offrent de surcroît le meilleur en terme d’insonorisation, d’acoustique, de thermique mais également de qualité des matériaux tout en s’accordant avec les normes environnementales les plus strictes. Il est aussi possible de jouer sur la fibre écologique, à l’extérieur comme à l’intérieur, entre géothermie ou panneaux solaires (exemples non exhaustifs) afin de faire diminuer sa facture énergétique en eau ou électricité.

    Notons aussi qu’en complément de la structure modulaire propre, des designers et architectes prennent souvent part au projet afin que l’intérieur rime tout autant avec fonctionnalité, esthétisme, design et modernité.  Non la construction modulaire pour les professionnels ce n’est décidément plus une fade forme géométrique, un préfabriqué glauque !

    Voici pourquoi nombre d’entreprises font appel aux acteurs du marché, montent le projet, établissent un devis, choisissent le terrain, assistent au montage et à la mise en service avant de prendre réception de leur bâtiment modulaire le tout dans des délais ultra rapides.

     

    Publi-rédactionnel.

  • Origine psychologique de l’étroitesse de vue de certaines approches climatiques?

    Origine psychologique de l’étroitesse de vue de certaines approches climatiques?

    Climate global change

     Êtes-vous de type A, simplification radicale de l'esprit occidental ou bien de type B aux circonvolutions plus asiatiques, prenant en compte la complexité de l'équation climatique? Pour Kiminori Itoh de l'Université de Yokohama, le choix relève beaucoup de la psychologie de chacun.

    LIRE le papier sur le blog de Roger Pielke.