Pour en terminer avec le sujet sensible des loisirs motorisés dans les sites naturels il convient que le Blog Moto prenne part au débat, cependant les idées exprimées ici n’engagent que son auteur, Christian Tirat.
« Pratiquant la moto verte depuis plus de 35 ans, organisateur de multiples manifestations, tant en France qu’à l’étranger, mon expérience me permet de contribuer au débat en cours qui s’il n’est pas rapidement clarifié pourrait conduire à la disparition pure et simple de nos chers loisirs »
Quelques considérations d’ordre général
1) Quoi de plus normal que les engins non « street-legal » soient interdits sur les voies ouvertes à la circulation ? Rien de nouveau sous le soleil. Quoi de plus normal aussi que les machines débridées, voire en échappement libre, soient confinées aux propriétés privées et aux terrains aménagés ? rien de nouveau là non plus car, à l’exception de quelques rares brebis galeuses (voir notre post du 14 janvier) les pratiquants et leurs organismes fédérateurs sont unanimes sur ce point. On peut regretter une fois encore les amalgames suspects qui consistent a mettre en lumière un mauvais exemple pour diaboliser toute une population. Pourquoi alors ne pas interdire la circulation routière au prétexte que quelques inconscients conduisent sans permis des voitures poubelles ?
Voir post précédent.
2) Les dégâts au sol occasionnés par les véhicules, le sont très souvent lorsqu’ils circulent sur terrain humide et boueux. Il serait cependant vain de comparer les dégradations produites par les quads et les 4X4, plus lourds et dont la surface en contact avec le sol est bien supérieure à celle des motos. Nous reviendront plus tard sur ce point essentiel.
3) Les perturbations qu’occasionnerait sur la faune le passage des motos – s’il est bref et occasionnel – ne sont rien comparé à celles produites par les randonneurs pédestres. J’ai étudié ce problème pendant dix ans sur une zone de nidification des Grands Tétras avec un ami de l’Office National des Forêts. Nous avons démontré que la faune sauvage bien que brièvement troublée, n’associe pas la moto à son pire prédateur, un bipède nommé Homo Sapiens-Sapiens. En revanche, le passage bien plus lent des randonneurs à pied, la pollution acoustique due à leurs conversations, à leur forme même, voire à leurs cris et aux aboiements de leurs chiens terrorise réellement cette même faune.
4) L’agression qui serait faite à la flore par les motos est un faux débat tant que nous circulons sur les chemins. En revanche combien de pédestres cueillent des fleurs, arrachent des plantes sans que leur loisir ne soit pour autant remis en cause ?
5) Les reproches qui nous sont fait reposent en général non pas sur une réelle volonté de respecter la nature mais plutôt sur celle de préserver la quiétude auditive de quelques privilégiés urbains qui bénéficient de villégiatures en site naturel. Les vrais ruraux étant nettement moins acharnés a nous nuire.
Prochain post : mes 10 commandements pour une bonne conduite
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