Catenaccio, cadenas ou verrou en Italien. Par extension, tactique footballistique basée sur le verrouillage de la défense. La comparaison avec le ballon rond est hardie et qu’on nous pardonne d’avance si elle déplaît, c’est pourtant la sensation que l’on eut en voyant l’insatiable et surdoué champion du monde australien contrôler de bout en bout la course. Et signer sa 10ème victoire devant une meute en grande partie muselée. D’ailleurs sur la grille tout était réuni pour un revival de Phillip Island…
Dans une chaleur étouffante, Dani Pedrosa, toujours aussi brillant en qualifs, signait en effet sa troisième pole position de rang. Mais le niveau de Melandri sur Honda Gresini, excellent troisième sur la grille, allait avoir raison de l’Espagnol et lui permet de signer son troisième podium de l’année et de s’emparer de la quatrième place au championnat pilotes.
Marco* fut l’un des seuls réels attaquants du jour avec Nicky Hayden et Valentino Rossi (ici en photo derrière Casey et devant un panneau du chronométreur officiel Tissot), qui connurent tout deux des fortunes diverses. Le Kentucky Kid, champion du monde en titre, eut par exemple rendez-vous avec les graviers après avoir pourtant joué pour le podium comme en Australie sur sa RC212V.
Honda justement, dont le HRC fête ses 25 ans, semble bien avoir retrouvé un peu de sa superbe en cette fin de saison, avec trois de ses montures placées dans le top 6. On en veut pour preuve les 2ème, 3ème et 6ème places respectives de Melandri, Pedrosa et Elias.
Le même Toni Elias qui avait contribué à faire chuter la statue de Vale l’année précédente à Estoril en le coiffant** pour quelques centimètres (je n’ose même pas parler en fractions de secondes) dans une course folle.
Côté français, alors que Sylvain Guintoli termine dans les choux à la 19ème place, Randy de Puniet signe sa seconde meilleure course de la saison (après sa seconde place à Motegi). Il réussit à l’extinction des feux – une fois n’est pas coutume – un bon départ, pour se maintenir en 4ème place à l’arrivée après avoir néanmoins réussi à mettre sous pression Dani Pedrosa et battu Valentino.
Il apparaît d’ailleurs de plus en plus certain que ce dernier bénéficiera des gommes Bridgestone sur sa M1 en 2008. C’était la moindre des choses après toutes les pressions*** exercées par lui et son entourage en coulisses. Ce qui ne l’a pas empêché de reconnaître, magnanime, la nette progression des Michelin en cette fin de saison.
Qui plus est, la décision sur le maintien ou non de la pluralité de manufacturiers en 2008 a été repoussée et sera révélée ce vendredi. Mais il n’y a pas de raison que le MotoGP rejoigne le Superbike avec Pirelli, la Formule 1 avec Bridgestone et le Rally WRC avec BFGoodrich en adoptant comme eux un manufacturier unique. Les performances retrouvées du Bibendum et le forcing de Rossi y sont pour beaucoup.
Peut-être qu’après le reflux de toute cette agitation, on se rendra compte que parmi les très bons pilotes du plateau, seul Nicky Hayden a su garder la tête froide au sujet de la single tyres rule. Il nous avait déjà étonné par son comportement très pro suite au « strike » de Pedrosa l’année dernière à Estoril (après une grosse colère sur la piste, il faut le dire).
Quant au coéquipier de Casey Stoner, Loris Capirossi, il termine sa fantastique escapade asiatique qui l’avait vu vaincre au Japon, par une surprenante 11ème place, indigne de Capirex.
Pour terminer, on ne parle que rarement ici des championnats des cylindrées inférieures, notons tout de même que Jorge Lorenzo futur coéquipier du Doctor chez Yamaha, est sacré champion en 250cc pour la seconde fois, terminant 3ème sur le podium.
Et on peut affirmer sans se tromper en regardant cette photo, que el mallorquin de 20 ans possède un certain sens de la mise en scène, affublé de gants dorés pour son second sacre !
Cela changera l’Italien du relatif effacement dont faisait preuve son lieutenant Colin « The Texas Tornado » Edwards, et ça promet même de faire des étincelles entre les deux hommes, à mon avis.
A présent direction le 4 novembre au Ricardo Tormo, à Valencia pour le dernier Grand Prix de la saison, dénommé Gran Premio de la Communitat Valenciana.
Aaaaaaaah Valence, je vous fiche mon billet que la course sera beaucoup plus tranquille que celle de l’année dernière. Comment ça je prends pas trop de risques !?
*à noter que Marco Melandri fut le coéquipier de Norick Abe chez Fortuna Gauloise Tech 3 en 2004.
**je n’oublie pas non plus Kenny Roberts Jr. qui avait nettement joué les troubles-fêtes dans ce chassé-croisé portugais insensé.
***voire menaces de départ d’après autosport.com mais selon cet article Vale affirme que non.
crédits photos: Ducati Corse et site officiel de Jorge Lorenzo.
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