Les forces de l’ordre chargées de la sécurité routière « ne sont pas concentrées sur les zones les plus dangereuses » entre autres reproches, selon l’Audit de sécurité de la Police et de la Gendarmerie établi par l’Inspection des Finances. Les hommes et femmes sous les casquettes, calots et képis, ici des baleines* (avec « cachalot » surnom affectueux des motos de la Gendarmerie/Police par certains motards civils), seront heureux d’apprendre que des ronds-de-cuir pensent pour eux.
Cependant, le rapport fait remarquer que, policiers et gendarmes confondus, les effectifs sont concentrés sur les grands axes et les zones urbaines alors que le réseau secondaire, en zone rurale, voit 65 % des tués. Le calcul est alors simple à faire: 1/3 des forces en zone rurale pour 2/3 de la mortalité.
Le rapport relève aussi que ces forces sont occupées à d’autres tâches que celles qui leur sont originellement assignées, telles que les missions d’escortes et de maintien de l’ordre, et ceci au détriment des contrôles routiers.
L’ineptie totale (ce qualificatif là est de nous) dans la répartition des radars sur le territoire est aussi mise en exergue, 76 % de ceux-ci sont situés sur les autoroutes (6 % des tués), et routes nationales (18 % de la mortalité): les motards seront « contents » de voir qu’ils pourraient être mieux utilisés (c’est à dire plus utilisés en fait, on traduit) sur les départementales.
Tout cela, au moment même où les mesures de ces machines sont remises en cause par une certaine presse spécialisée.
L’alcool, première cause des accidents, est soumis à beaucoup moins de contrôle que la vitesse, on fera volontiers remarquer à ces messieurs – dames de l’Inspection des Finances que cette dernière est beaucoup plus aisée à contrôler car mesurable à distance par cinémomètres. Enfin bref… on regrettera l’absence de remarques sur l’usage de certaines drogues au volant.
L’audit pointe également les phases des contrôles routiers qui ne seraient pas adaptées à l’accidentologie – je n’arriverai jamais à me faire à ce néologisme – sur nos routes. Et notamment la nuit qui représente seulement 10 % du trafic routier, mais 35 % des blessés et 44 % des personnes tuées, alors que les contrôles sont moins nombreux.
Tout jeune vous dirait pourtant le contraire, dans les environs des boîtes de nuit le week-end, les « tuniques bleues » semblent pousser comme des champignons. Et heureusement, ajouterait-on.
source: lenouvelobs.com
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