La protection de l’environnement est, plus que jamais, sujet d’actualités. Et le loisir motorisé est souvent montré du doigt comme un irritant majeur. Que ce soit par la pollution sonore et atmosphérique, l’envahissement des espaces publics, destruction de la flore, perturbation de la faune, le carnet des récriminations est bien garni.
Dans l’édition internet du New York Times de dimanche, un article sur l’envahissement des terres publiques américaines par les Quads, montrait comment un laissé aller des autorités combinées à un engouement pour ce type de véhicules mettait en péril le fragile équilibre de ces terres sauvages. Si ce n’était que de la balade dominicale en famille sur des sentiers balisés, ça irait, mais certains endroits sont si populaires qu’ils sont littéralement pris d’assaut par une faune bigarrée et bagarreuse encline aux excès de toutes sortes. Le consensus tente de se faire entre les différents groupes de pression.
Pendant ce temps au Québec, avec l’arrivée précoce d’un généreux hiver, le débat autour de la motoneige reprend de plus belle. Attiser en 2004 par le jugement Langlois qui, non seulement interdisait le passage des motoneiges et autres VTT sur le sentier du «Petit Train du Nord» dans les Laurentides, un endroit de villégiature populaire, mais accordait à près de 600 familles un dédommagement de 10 millions de dollars, ce qui renvoyait dos à dos les deux clans et des batailles juridiques longues et coûteuses. Le gouvernement provincial choisissant son camp, il déposa, quelques mois plus tard, un projet de loi à effet rétroactif interdisant le recours aux tribunaux dans les cas de litiges reliés aux inconvénients créés par les motoneiges et les Quads. Cette interdiction s’étend de 2001 jusqu’en 2011. Les élus et les citoyens espérant maintenant que les constructeurs de ces engins feront des efforts pour en réduire la pollution, sonore et autres.
À ce jour, les mesures prisent pour en atténuer les effets sont la hausse de l’âge requis pour la conduite de ce type de véhicule qui passe de 14 à 16 ans, la limitation de la vitesse, à 50 km/h pour les Quads et 70 km/h pour les motoneiges, interdiction et amandes si modification de l’échappement du véhicule, est en infraction qui s’aventure sur un terrain privé sans autorisation et une surveillance policière accrue sur les sentiers. Mais avec plus de 33,000 kilomètres de ces sentiers, seuls les endroits les plus fréquentés ont droit à une surveillance.
Et si certains parcs au Québec interdisent déjà l’accès de leurs territoires à ce type de véhicules récréatifs, cette interdiction pourrait s’étendre à l’ensemble des parcs sous juridiction provinciale. Mais compte tenu de l’étendue du terrain de jeu au Québec et de l’éloignement de certains de ces parcs, il serait étonnant de voir une levée de boucliers contre cette mesure. Car contrairement à la situation États-Unienne où les terres publiques se retrouvent parfois encerclées, par un étalement urbain survitaminé, le rendant ainsi instantanément accessible, c’est la problématique du bruit, et de l’envahissement de régions éloignées autrefois paisible qui pose problème au Québec.
Un même problème, deux situations différentes, et des solutions qui se font attendre.
Photos: Sandy Huffaker NYT, Route Massicotte
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