Les «Brough Superior» étaient déjà passés à l’histoire de leurs vivants, si je peux me permettre. Mais c’est un décès qui en fera des machines de légendes. Le 13 mai 1935, Thomas Edward Lawrence, mieux connu comme Lawrence of Arabia, perdit la vie au guidon d’une de ses motos, sa 7e Brough, surnommée «Boanerges», ce qui signifie «Fils du tonnerre». C’est d’ailleurs cet événement qui ouvre le film de David Lean.
Cette tragédie eut tout un retentissement à l’époque, et son lot de rumeurs. On disait Lawrence dépressif et parla donc de suicide, puis la thèse du complot fit son apparition, faisant état d’une mystérieuse camionnette noire sur la route à ce moment-là. Mais ce n’était qu’un accident bête, comme tout accident d’ailleurs. Décédé quelques jours après l’accident des suites d’un traumatisme crânien, la commotion, si je puis dire, laissé par son départ, amorça le débat sur le port du casque protecteur.
Amoureux de la vitesse et de ses machines, seules des heures de routes à leurs guidons réussissaient à le sortir d’une torpeur, que sa vie relativement tranquille en Angleterre après son passage pour le moins mouvementé au Moyen-Orient, engendrait.
Sa moto, après l’accident fut retournée aux ateliers Brough, remise en état, elle fut rachetée par un historien qui la conservera pendant des années. Évalué à plus de 3 millions de dollars, on peut maintenant la voir à L’Imperial War Museum à Londres.
Voici d’ailleurs un extrait des écrits de T.E. Lawrence au sujet de sa dernière moto: «Boanerges first glad roar at being alive again nightly jarred the huts of Cadet College into life. ‘There he goes, the noisy bugger,’ someone would say enviously in every flight. It is part of an airman’s profession to be knowing with engines: and a thoroughbred engine is our undying satisfaction. The camp wore the virtue of my Brough like a flower in its cap. Tonight Tug and Dusty came to the step of our hut to see me off. ‘Running down to Smoke, perhaps?’ jeered Dusty; hitting at my regular game of London and back for tea on fine Wednesday afternoons.»
Il existe un documentaire sur la passion de Lawrence pour la moto, que l’on peut trouver ici. Et une réplique en miniature de la Brough SS100, ainsi que le blouson par Belstaff.
Laisser un commentaire