Les Vietnamiens et le casque moto

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Photos Nha Trang

Depuis plus de six mois maintenant, le Vietnam est une nation qui porte le casque.

Avec le développement de son économie, le Vietnam a vu des générations de cyclistes devenir des motards. En 1990, le pays comptait environ un demi-million de 2 roues, mais maintenant, ils sont plus de 22 millions à engorger les artères des grandes villes et à sillonner les petits chemins de campagne.
Avec un taux de croissance de 22% par an, les images où l’on voit une famille complète sur la même machine deviendront-elles aussi du folklore, chacune et chacun ayant le sien.

Mais avant le 15 décembre dernier, le port du casque n’était pas obligatoire, et le prix à payer était élevé en vie humaine. Dans les principales grandes villes du pays, c’était parfois jusqu’à 30 morts par jour des suites d’un accident de motos.
Les campagnes de sensibilisations et les incitatifs n’ayant rien donné, une loi musclée s’imposait. Avant la mise en application de la loi, les observateurs estimaient que seulement le quart des motocyclistes portaient le casque, mais dès l’entrée en vigueur de la loi, les rares qui s’aventuraient sur les routes sans casques, risquaient de se faire intercepter, avec à la clé, une amende d’environ 6 euros, ce qui est le prix moyen d’un casque.

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Le principal obstacle au port du casque était la peur du ridicule. Il était mal vu de le porter, et c’était surtout catastrophique pour la chevelure. Compte tenu des périls de leur circulation, on peut parler de «Fashion Victim» dans tous les sens du terme. Mais ce que la mode interdisait, la mode révèle. Devenu un accessoire obligatoire, il se pare maintenant de tous les attributs possibles. L’imagination débordante des revendeurs, qui écoulaient jusqu’à 2000 casques par jour en décembre dernier, semble sans limites.
Toutes les couleurs du spectre sont bienvenues, et les ajouts presque une nécessitées. Frange en dentelle pour les coquettes, style Shelock Holmes pour les ténébreux ou polo pour les sportifs, tous les goûts sont dans la nature, et sur la tête des Vietnamiens.

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Maintenant que les autorités ont vaincu la peur du ridicule, une autre s’est installée. La loi n’obligeant pas les enfants de moins de 14 ans à porter le casque, plusieurs parents qui n’en ont pas les moyens, laissent leur petit sans casque, coincé entre le père et la mère casqués. De plus, la croyance populaire, relayée par certains médias, voulant que le port du casque soit dommageable pour les enfants, a fait naître des doutes chez plusieurs, enlevant le casque sur la tête de ceux qui en l’avait déjà.

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Et pourtant, les casques sur le marché ont été créés pour tenir compte des conditions climatiques parfois extrêmes. Léger et très aéré, il tient plus du casque de vélo occidental que du casque de motos satisfaisant à nos normes.

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Ne reste plus maintenant qu’à mettre un peu d’ordre dans l’apparent chaos qu’est le spectacle de ces milliers de motocyclistes dans les rues des d’Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville. Il faudra peut-être plus qu’une loi pour venir à bout de cette autre couleur locale.

Commentaires

3 réponses à “Les Vietnamiens et le casque moto”

  1. Avatar de Olivier Dupuis
    Olivier Dupuis

    Bon article.

  2. Avatar de VanGTO
    VanGTO

    bon article !
    je suis actuellement a Ho Chi Minh ville et effectivement tout le monde porte un casque et vu la circulation qui regne ici c’est vraiment mieux car sans le vivre on ne peut pas vraiment imaginer a quel point le nombre de cyclo est important. Pour les regles de circulation .. ba il n’y en a pas trop.. mais chaque chose en son temps..

  3. Avatar de
    Anonyme

    j’habite Pégomas ou l’usine de fabrication des casques ROOF à fermé il y a quelques temps suite à une délocalisation annoncée suivie d’un curieux incendie… et devinez ou elle est partie?
    Au Vietnam.
    Youpiiiiiiiiiiiiiiiii

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